Des vies de service, les biographies des sept responsables bahá’ís emprisonnés

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695_home_0.jpg Vous trouverez ci-après une série de courts profils biographiques des sept responsables bahá’ís actuellement emprisonnés dans la prison d’Evin en Iran. Six ont été arrêtés dans leur maison à Téhéran le 14 mai 2008. Une septième a été arrêtée plus tôt, le 5 mars 2008, alors qu’elle visitait Mashhad.

Tous se sont levés pour servir la société iranienne et la communauté bahá’íe. Ils ont également, comme la plupart des bahá’ís iraniens, subi différents degrés de persécutions depuis l’établissement de la République Islamique d’Iran en 1979.

Toutes les institutions bahá’íes élues et nommées ont été bannies par le gouvernement il y a trente ans, depuis la révolution Islamique. En l’absence d’Assemblée spirituelle nationale, le groupe ad hoc appelé « Les Amis d’Iran » a été formé au vue et au su du gouvernement et depuis, a servi comme un corps central coordinateur pour les 300.000 bahá’ís de ce pays. Dès lors, les différents gouvernements au pouvoir en Iran, connaissent toujours « Les Amis d’Iran ». Pendant des années, le gouvernement était régulièrement en relation avec les membres de ce groupe, bien que souvent de manière informelle.

Les sept personnes arrêtées au printemps 2008 comprennent tous les membres actuels de ce groupe, ce qui est une des raisons qui rend leur arrestation si alarmante. Tous ont été détenus sans accusations officielles, bien qu’un rapport de l’agence de presse semi-officielle, l’ISNA, ait indiqué qu’ils allaient être renvoyés devant un tribunal révolutionnaire pour répondre des accusations suivantes : « espionnage en faveur d’Israël, offense au caractère sacré de la religion et propagande contre la république islamique« .

Dans ces biographies, vous trouverez un certain nombre de références au Baha’i Institute for Higher Education (BIHE), l’Institut bahá’í d’enseignement supérieur (IBES). Le BIHE a été établi par des bahá’ís vers la fin des années 1980, en tant qu’institution alternative pour l’éducation supérieure, après que les jeunes bahá’ís ont été privés d’éducation universitaire, publique comme privée, au début des années 1980. En conséquence, beaucoup des membres de ce groupe de coordination et les membres de leurs familles ont fait leurs études au BIHE ou dans son annexe, l’ABSI : l’Advanced Baha’i Studies Institute, l’Institut des hautes études bahá’íes, ou bien ont contribué à son travail en tant que conférenciers ou professeurs.

Pour résumer les services volontaires que ces individus ont rendus à la communauté bahá’íe, on peut mentionner plusieurs institutions, comme des conseils gouvernants locaux et nationaux connus sous le nom d’Assemblées spirituelles, différents comités, ou le Corps auxiliaire, constitué d’individus désignés pour inspirer, encourager et promouvoir l’apprentissage au sein de la communauté bahá’íe. La plupart de ces institutions ont depuis été bannies ou dissoutes en Iran à cause des persécutions.

Les membre du groupe « Les Amis d’Iran » sont classés dans l’ordre alphabétique, selon leur nom de famille.

Madame Fariba Kamalabadi – arrêtée le 14 mai 2008, chez elle, à Téhéran

695_01_mrs-fariba-kamalabadi.jpg Fariba Kamalabadi, 52 ans, psychologue du développement, mère de trois enfants, fut, dans sa jeunesse, privée d’études dans une université publique à cause de sa croyance bahá’íe. En raison de ses services bénévoles pour la communauté bahá’íe, elle fut arrêtée deux fois ces dernières années et emprisonnée respectivement pendant un et deux mois, avant son arrestation et son emprisonnement de mai 2008.

Madame Kamalabadi est née à Téhéran le 12 septembre 1962. Excellente étudiante, elle a été diplômée du lycée avec les félicitations, mais elle a néanmoins été refusée à l’inscription à l’université. Elle entama alors un programme de huit ans d’études et elle a finalement reçu un diplôme en psychologie du développement de l’IBES (Baha’i Institute of Higher Education), une institution alternative établie par la communauté bahá’íe d’Iran pour donner à ses jeunes l’opportunité de suivre des études supérieures.

Madame Kamalabadi a épousé un bahá’í, Ruhollah Taefi, en 1982. Ils ont trois enfants. Varqa Taefi, 24 ans, a reçu son doctorat en sciences politiques et relations internationales en Angleterre et continue actuellement ses recherches en Chine. Alhan Taefi, 23 ans, a étudié la psychologie à l’ABSI, l’Advanced Baha’i Studies Institute. Taraneh Taefi, 14 ans, est collégienne à Téhéran.

L’expérience de Madame Kamalabadi avec les persécutions s’étend au-delà de sa propre situation. Son père fut licencié de son travail de physicien dans les services de santé gouvernementaux dans les années 1980, parce qu’il était bahá’í. Plus tard, il fut emprisonné et torturé.

Monsieur Jamaloddin Khanjani – arrêté le 14 mai 2008, chez lui, à Téhéran

695_02_mr-jamaloddin-khanjani.jpg Jamaloddin Khanjani, 81 ans, était jadis le propriétaire d’une usine couronnée de succès. Il a perdu son entreprise après la révolution islamique de 1979, à cause de sa croyance dans la foi bahá’íe et il a passé ensuite la plupart des années 1980 à fuir sous la menace de mort des autorités iraniennes.

Né le 27 juillet 1933 dans la ville de Sangsar, Monsieur Khanjani a grandi dans une ferme laitière dans la province de Semnan et n’a pas fait d’études au-delà du baccalauréat. Pourtant, sa personnalité dynamique l’a vite mené vers une carrière fructueuse dans l’industrie, ainsi qu’en tant que responsable dans le cadre de la communauté bahá’íe.

Dans sa carrière professionnelle, il a travaillé d’abord comme employé de la compagnie Pepsi Cola en Iran où il était superviseur des achats. Puis, il a quitté cette entreprise en montant sa propre affaire dans la production de charbon. Plus tard, il a démarré une usine de fabrication de briques, la première usine automatique de ce genre en Iran, en employant au final plusieurs centaines de personnes.

Au début des années 1980, il fut obligé de fermer son usine et l’abandonner, mettant ainsi la plupart de ses employés au chômage, à cause des persécutions auxquelles il faisait face en tant que bahá’í. Son usine fut ultérieurement confisquée par le gouvernement.

Dans sa carrière de service volontaire à la communauté bahá’íe, Monsieur Khanjani fut à plusieurs reprises membre de l’Assemblée spirituelle locale d’Isphahan, membre du Corps auxiliaire au niveau régional, et au début des années 1980, membre de la mémorable troisième Assemblée spirituelle nationale d’Iran, un groupe qui en 1984, a vu quatre de ses neuf membres exécutés par le gouvernement.

Après cela, Monsieur Khanjani réussit à établir une ferme mécanisée sur les terrains possédés par sa famille. Néanmoins, les autorités lui imposèrent des restrictions, rendant ainsi son travail difficile. Ces restrictions s’étendirent jusqu’à ses enfants et ses proches, incluant le refus d’emprunts, la fermeture de leur lieu de travail, le contrôle de leurs affaires commerciales et l’interdiction de voyager à l’étranger.

Monsieur Khanjani se maria avec Mademoiselle Ashraf Sobhani au milieu des années 1950. Ils ont quatre enfants. Farida Khanjani, 51 ans, chiropraticienne qui travaille en Chine. Maria Khanjani, 49 ans, artiste, mariée, deux enfants, habitant à Téhéran. Monsieur Alaeddin Khanjani, 48 ans, optométriste, qui habite à Téhéran, marié, avec deux enfants, et Madame Emilia Khanjani, 45 ans, mariée, qui a deux enfants et qui habite à Téhéran.

Monsieur Khanjanai fut arrêté et emprisonné au moins trois fois avant son incarcération actuelle. Après des années de fuite, il fut arrêté et emprisonné pendant deux mois dans les années 1980. Pendant cette période de détention, il fut intensément questionné. Pendant ces interrogatoires, il réussit à faire une avancée considérable en convainquant les autorités de la nature pacifique de la foi bahá’íe et il fut par la suite libéré, accompagné de beaucoup d’autres.

Monsieur Afif Naemi – arrêté le 14 mai 2008, chez lui, à Téhéran

695_03_mr-afif-naemi.jpg Monsieur Naemi, 53 ans, est un industriel qui n’a pas pu réaliser son rêve de devenir médecin, parce qu’en tant que bahá’í, l’accès à l’université lui fut refusé. À la place de cela, il s’est tourné vers le commerce, une des seules voies encore ouvertes aux bahá’ís, en prenant la succession de son beau père dans son usine de production textile.

Il est né le 6 Septembre 1961 à Yazd. Son père est décédé quand il avait trois ans et il fut élevé en partie par ses oncles. Alors qu’il était toujours à l’école primaire, il fut envoyé en Jordanie pour vivre avec ses proches. Bien qu’il ait débuté sans aucune connaissance de l’Arabe, il devint vite premier de sa classe.

Il a longtemps été actif dans le service volontaire bahá’í. Il a enseigné dans les classes bahá’íes pour enfants, au BIHE et il a été membre du Corps auxiliaire, une responsabilité désignée qui sert principalement à inspirer, encourager et promouvoir l’apprentissage parmi les bahá’ís.

Il a épousé Mademoiselle Shohreh Khallokhi au début des années 1980. Ils ont deux fils : Fareed Naimi, 27 ans, marié et diplômé de l’ABSI et Sina Naimi, 22 ans, qui a suivi des études de musique.

Monsieur Saeid Rezaie – arrêté le 14 mai 2008, chez lui, à Téhéran

695_04_mr-saeid-rezaie.jpg Saeid Rezaie, 57 ans, est ingénieur en agriculture. Il possédait une entreprise d’équipement agricole prospère dans la province du Fars pendant plus de 20 ans. Il est aussi connu pour sa vaste érudition sur les sujets bahá’ís. Il est l’auteur de plusieurs livres.

Né à Abadan le 27 septembre 1957, Monsieur Rezaie a passé son enfance à Shiraz, où il fut diplômé du lycée avec distinction. Ensuite, il obtint un diplôme d’ingénieur en agriculture de l’université Pahlavi à Shiraz. Il a suivi les cours à l’aide d’une bourse de l’étranger.

En 1981, il s’est marié avec Mademoiselle Shaheen Rowhanian. Ils ont trois enfants, deux filles et un garçon. Martha, 24 ans, étudie la bibliothéconomie. Ma’man, 21 ans, étudie l’architecture. Payvand, 12 ans, est en 5ème.

Monsieur Rezaie a servi activement la communauté bahá’íe depuis tout jeune. Il a enseigné dans les classes bahá’íes pour enfants pendant plusieurs années et a servi au Baha’i Education Institute, l’Institut d’éducation bahá’íe et au Baha’i Life Institute, l’Institut de la vie bahá’íe. Il a aussi été membre du National Education Institute, l’Institut national d’éducation.

Il est érudit et écrivain, il a servi en tant que conseiller académique pour les étudiants bahá’ís.

Au début des années 1980, lorsque la persécution des bahá’ís était particulièrement intense et généralisée, Monsieur Rezaie s’installa dans le nord de l’Iran où il a travaillé comme directeur de ferme pendant un certain temps. Plus tard, il a déménagé à Kerman et il y travaillé comme charpentier. Il a travaillé dans divers domaines, en partie à cause des difficultés auxquelles les bahá’ís faisaient face en voulant trouver des emplois officiels ou des entreprises déjà existantes.

En 1985, il a créé une société d’équipements agricoles avec un ami bahá’í dans la province du Fars. Cette compagnie a prospéré et a gagné le respect des fermiers de la région.

Il a subi différentes formes de persécution à cause de sa croyance bahá’íe, y compris l’arrestation et la détention en 2006, ce qui le mena à 40 jours de détention solitaire.

Ses deux filles se trouvaient parmi les 54 jeunes bahá’ís arrêtés à Shiraz en mai 2006 alors qu’elles étaient engagées dans un projet humanitaire ayant pour but d’aider des jeunes défavorisés. Elles furent libérées plus tard, mais trois de leurs collègues furent condamnés à quatre ans de prison sur la base de fausses accusations et sont encore incarcérés actuellement à Shiraz.

Madame Mahvash Sabet – arrêtée le 5 mars 2008, à Mashhad

695_05_mrs-mahvash-sabet.jpg Madame Sabet, 55 ans, est enseignante et directrice d’école. Elle a été démise de ses fonctions à l’éducation publique au seul motif de sa religion. Pendant les 15 dernières années, elle a été directrice du BIHE, l’Institut bahá’í pour l’éducation supérieure, qui offre une éducation supérieure alternative pour les jeunes bahá’ís. Elle a aussi servi en tant que secrétaire du groupe de coordination « Les Amis d’Iran ».

Née Mahvash Shahriyari le 4 février 1953, à Ardestan, Madame Sabet s’installa à Téhéran à la fin de l’école primaire. À l’université, elle a étudié la psychologie obtenu un diplôme.

Elle a commencé sa carrière professionnelle en tant qu’enseignante et a travaillé également en tant que directrice dans plusieurs écoles. Dans sa profession, elle a également collaboré avec le Comité national d’alphabétisation d’Iran. Après la révolution islamique, toutefois, comme des milliers d’autres éducateurs bahá’ís iraniens, elle fut licenciée de son travail et interdite de travailler dans l’éducation publique.

Ce fut après ces événements qu’elle devint directrice du BIHE, où elle y a enseigné également la psychologie et le management.

Elle a épousé Siyvash Sabet le 21 mai 1973. Ils ont un fils, Foroud Sabet, 33 ans et une fille, Negar Sabet, 24 ans, tous deux nés à Hamadan.

Alors que les autres membres du groupe de coordination ont été arrêtés chez eux à Téhéran le 14 mai 2008, Madame Sabet a été arrêtée à Mashhad le 5 mars 2008. Bien qu’habitant Téhéran, elle a été convoquée à Mashhad par le Ministère des renseignements, au motif qu’elle devait répondre à des questions concernant l’enterrement d’un individu au cimetière bahá’í dans cette ville.

Monsieur Behrouz Tavakkoli – arrêté le 14 mai 2008, chez lui, à Téhéran

695_06_mr-behrouz-tavakkoli.jpg Behrouz Tavakkoli, 63 ans, est un ancien assistant social qui a perdu son travail de fonctionnaire au début des années 1980 à cause de sa croyance bahá’íe. Avant son emprisonnement actuel, il a subi également des détentions et des harcèlements intermittents et, il y a trois ans, il a été emprisonné pendant quatre mois sans charge, passant la majorité du temps en détention solitaire.

Né le 1er juin 1951 à Mashhad, Monsieur Tavakkoli a étudié la psychologie à l’université et a servi pendant deux ans dans l’armée, où il était lieutenant. Plus tard, il a suivi une formation complémentaire et s’est spécialisé ensuite dans le soin des handicapés physiques et mentaux, travaillant comme fonctionnaire jusqu’à son licenciement en 1981 ou 1982.

Monsieur Tavakkoli épousé Mademoiselle Tahereh Fakhri Tuski à l’âge de 23 ans. Ils ont deux fils, Naeim et Nabil. Naeim, 31 ans, vit actuellement au Canada avec sa femme où il travaille comme ingénieur civil. Nabil, 24 ans, étudie actuellement l’architecture au BIHE.

Monsieur Tavakkoli a été élu membre du conseil local bahá’í à Mashhad à la fin des années 1960 ou au début des années 1970 alors qu’il était étudiant à l’université. Plus tard, il a servi à Sari au sein d’un autre conseil local bahá’í, avant que ces institutions ne soient interdites au début des années 1980. Il a servi aussi dans différents comités de jeunes et, plus tard, au début des années 1980, il fut nommé membre du Corps auxiliaire. Il a été nommé membre du groupe des « Les Amis en Iran » vers la fin des années 1980.

Afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille après son licenciement de son poste de fonctionnaire, Monsieur Tavakkoli a établi un petit magasin de menuiserie dans la ville de Gonbad. En ce lieu, il a commencé aussi une série de classes d’études bahá’íes pour petits et grands.

Il a été régulièrement détenu par les autorités. Parmi ces épisodes, l’un des pires s’est déroulé il y a trois ans, lorsque qu’il a été détenu pendant 10 jours et sans contact extérieur par des agents des renseignements, accompagné par Fariba Kamalabadi, une autre membre du groupe de coordination. Il a ensuite été détenu pendant quatre autres mois durant lesquels il a développé, entre autres, de sérieux problèmes rénaux.

M. Vahid Tizfahm, arrêté le 14 mai 2008, chez lui, à Téhéran

695_07_mr-vahid-tizfahm.jpg Vahid Tizfahm, 41 ans, est optométriste et propriétaire d’un magasin d’optique à Tabriz, où il a y vécu jusqu’à début 2008, période à laquelle il s’est installé à Téhéran.

Il naquit le 16 mai 1973 dans la ville d’Urumiyyih, où il y a passé son enfance et son adolescence. Après avoir reçu son diplôme scientifique du lycée, il est venu à Tabriz à l’âge de 18 ans pour étudier afin de devenir opticien. Plus tard, il a étudié aussi la sociologie à l’ABSI.

À l’âge de 23 ans, Monsieur Tizfahm s’est marié avec Furunzandeh Nikumanesh. Ils ont un fils, Samim qui a maintenant quinze ans et qui est en CM1.

Depuis sa jeunesse, Monsieur Tizfahm a servi la communauté bahá’íe de différentes façons. À un moment, il a été membre du Comité national des jeunes bahá’ís. Plus tard, il a été nommé membre du Corps auxiliaire. Il a également enseigné dans des classes bahá’íes pour enfants. Il a été nommé membre du groupe « Les Amis en Iran » en 2006.

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