En Haïti, au milieu des ruines, les premières naissances sont source d’espoir

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Port-au-Prince, Haïti, publié le 15 février 2010– La petite Tina Rose Wome est venue au monde le 28 janvier dans une clinique improvisée, installée dans une salle de classe de l’école bahá’íe Anis Zunuzi, dans les faubourgs de Port-au-Prince.

Une équipe de médecins et d’infirmières de passage était présente ; en 30 ans d’existence, c’était la première naissance que cette école abritait !

Dans une école bahá’íe de Port-au-Prince, un médecin volontaire examine Tina Rose Wome, peu de temps après sa naissance. Une équipe médicale venue du Canada et des États-Unis a installé une clinique provisoire dans l’école. Les 18 membres étaient présents lors de l’arrivée du bébé, dont le nom a été choisi en l’honneur du docteur Tina Edraki et de Rose Cabot, le médecin et l’infirmière qui ont pratiqué l’accouchement. (Photo de Bahá’í World News Service)
Dans une école bahá’íe de Port-au-Prince, un médecin volontaire examine Tina Rose Wome, peu de temps après sa naissance. Une équipe médicale venue du Canada et des États-Unis a installé une clinique provisoire dans l’école. Les 18 membres étaient présents lors de l’arrivée du bébé, dont le nom a été choisi en l’honneur du docteur Tina Edraki et de Rose Cabot, le médecin et l’infirmière qui ont pratiqué l’accouchement. (Photo de Bahá’í World News Service)
L’accouchement était également émouvant par d’autres aspects : Magdalah Wome avait déjà connu trois grossesses, mais aucun de ces bébés n’a survécu. Tina Rose est le premier qu’elle va pouvoir apporter à la « maison », une tente dressée en face des ruines de ce qui fut autrefois une habitation.

Les agences internationales d’aide expliquent qu’affronter les conséquences du séisme qui a dévasté Port-au-Prince le 12 janvier est un des défis les plus sérieux auquel elles doivent faire face. En date du 12 février, le nombre de morts est estimé à 217 000 et le nombre de sans-abri, selon la Croix-Rouge, pourrait atteindre 1,2 million.

« Aussi grave que soient les situations montrées à la télévision, sur place, elles sont dix fois pire, précise le docteur Munirih Tahzib, pédiatre venue du New Jersey et une des organisatrices des équipes médicales. Nous rencontrons des personnes dont la famille entière a été tuée et la maison détruite. Et pourtant, elles se relèvent et continuent. C’est ce qui nous donne la force de poursuivre le travail. »

Dans les rapports concernant la catastrophe, le courage de la population haïtienne est un thème récurrent. « Les haïtiens ne restent pas assis les mains vides. Ils déplacent des éléments lourds – actions si humbles par nature, qu’elles semblent invisibles, écrit le Time Magazine. Sans l’aide d’aucun engin mécanique, ils sortent des survivants des décombres. »

Les 18 membres de l’équipe médicale qui a accueilli Tina Rose à venir au monde proviennent des États-Unis et du Canada. Ils ont livré du matériel médical et sont restés pour soigner, durant un séjour d’une semaine en ce début du mois de février, autant de patients qu’ils ont pu. Leur second objectif était d’apprendre à la population à reconnaître et soigner les infections, et à évaluer les besoins à long terme.

Les personnes de cette équipe médicale, nombre d’entre eux étant bahá’ís, avaient implanté leurs tentes dans la cour de l’école Anis Zunuzi et aménagé une clinique provisoire dans les salles de classe encore debout.

Yves et Suzanne Puzo, qui ont assuré durant un long moment la direction de l’école, ont perdu leur maison dans le séisme, mais ils se sont chargés de la gestion de la nourriture et du support logistique des équipes médicales. Celles-ci comprenaient deux pédiatres, deux chirurgiens orthopédiques, quatre gynécologues-obstétriciens, un spécialiste des soins intensifs, un médecin hospitalier, une infirmière, un inhalothérapeute1 et un étudiant en quatrième année de médecine.

De retour chez eux, les membres du groupe ont déjà eu des consultations quant à la manière de soutenir durablement les efforts des Haïtiens – y compris des bahá’ís locaux – dans la reconstruction de leur pays.

« Nous avons tous compris le pouvoir des actions locales », a remarqué le docteur Tahzib.

Reportage photo :

Un ensemble de 29 photos accompagnant cet article donne plus d’informations sur les efforts déployés par l’équipe médicale.

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  1. L’inhalothérapeute est un professionnel paramédical reconnu par le Code des professions du Québec. Il est spécialisé dans les soins du système cardiorespiratoire et exerce sa profession en étroite collaboration avec les médecins et les autres professionnels de la santé. 

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