La Communauté internationale bahá’íe étudie un nouveau concept d’autonomisation

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NEW YORK, publié le 23 mars 2013 – Les concepts d’autonomisation qui opposent un groupe à un autre devraient être abandonnés en faveur d’une nouvelle vision intégrant la transformation sociale en tant qu’entreprise collective dans laquelle tous les individus sont en mesure de participer.

Ce concept était l’un des thèmes principaux d’une déclaration présentée par la Communauté internationale bahá’íe (CIB) à la dernière Commission du développement social des Nations unies.
« L’impulsion pour rectifier les inégalités sociales est indéniablement noble, mais les dichotomies entre « nous » et « eux » ne font que perpétuer et renforcer les divisions existantes », explique la déclaration intitulée Empowerment as a Mechanism for Social Transformation (L’autonomisation en tant que mécanisme de transformation sociale).

« Une attention particulière doit être accordée aux façons dont l’autonomisation peut être abordée en tant qu’entreprise universelle partagée et non comme quelque chose que les « nantis » accordent aux « démunis ». La déclaration suggère qu’une façon d’éviter de tels extrêmes est de considérer l’humanité comme un seul organisme social.

« Une telle conception implique des caractéristiques telles que l’interdépendance des parties et de l’ensemble, l’indispensabilité de la collaboration, la réciprocité et l’aide mutuelle, le besoin de différencier mais aussi d’harmoniser les rôles, le besoin de compromis institutionnels qui favorisent plutôt qu’ils oppriment et l’existence d’un objectif commun dominant tout autre élément constitutif. »

Cette déclaration était une des contributions de la Communauté internationale bahá’íe à la Commission de cette année, réunie du 6 au 15 février, dont le thème prioritaire « empowerment of people » (l’autonomisation des personnes) a abordé les questions de pauvreté, d’intégration sociale et d’emploi décent.

À droite, Rose Kornfeld Matte, du Service national chilien pour les personnes âgées, s’exprimant lors d’une table ronde organisée dans les bureaux de la Communauté internationale bahá’íe le 7 février 2013, durant la réunion de la Commission pour le développement des Nations unies. À gauche, la Népalaise Sewa Lamsal Adhikari, présidente de la Commission, et au centre, Ming Hwee Chong de la Communauté internationale bahá’íe.
À droite, Rose Kornfeld Matte, du Service national chilien pour les personnes âgées, s’exprimant lors d’une table ronde organisée dans les bureaux de la Communauté internationale bahá’íe le 7 février 2013, durant la réunion de la Commission pour le développement des Nations unies. À gauche, la Népalaise Sewa Lamsal Adhikari, présidente de la Commission, et au centre, Ming Hwee Chong de la Communauté internationale bahá’íe.
Le 7 février, la Communauté internationale bahá’íe a parrainé une table ronde sur ce sujet. La présidente de la Commission, Sewa Lamsal Adhikari, qui faisait partie des participants, a affirmé que l’autonomisation était de plus en plus considérée par les Nations unies comme un des éléments-clés de la transformation sociale.

« L’autonomisation des personnes est à la racine du développement social », a expliqué Mme Adhikari. « Elle est devenue un des éléments essentiels pour étayer les efforts qui contribueront à la réalisation des trois objectifs fondamentaux du Sommet mondial pour le développement social : l’éradication de la pauvreté, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ainsi que l’intégration sociale. »

« En tant que telle, l’autonomisation est un moyen d’atteindre les buts du développement social. » Mme Adhikari est chargée d’affaires à la Mission permanente népalaise des Nations unies.
Ming Hwee Chong, un représentant de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies, a suggéré que ce n’était pas par hasard que ce thème s’est trouvé au centre des discussions relatives au développement social.

« C’est une évolution normale du discours sur le développement, » a précisé M. Chong, modérateur du groupe. « Elle reflète ce qui se passe dans le monde, participant d’une prise de conscience croissante de qui nous sommes et de notre potentiel, à la fois individuellement et collectivement, en tant que membre du genre humain. »

Rosa Kornfeld Matte, directrice du Service national chilien pour les personnes âgées, Corinne Woods, directrice de la Campagne du millénaire et Yao Ngoran, du département des Nations unies pour les Affaires économiques et sociales étaient également parmi les orateurs présents lors de la manifestation du 7 février – intitulée Empowerment: Of Whom? By what means? Towards what ends? (Autonomisation : de qui, par quels moyens, avec quels objectifs ?).

Le 8 février, un second groupe de discussion parrainé par la Communauté internationale bahá’íe, intitulé Empowerment in Action (Autonomisation en action), permettait de partager les réflexions d’acteurs du développement sur le terrain.

Hou Sopheap, directeur exécutif de Cambodian Organization for Research, Development and Education (CORDE) (Organisation cambodgienne pour la recherche, le développement et l’éducation) a déclaré que son organisation pratiquait une approche de « l’apprentissage par la pratique » dont l’objectif était de développer des capacités chez les jeunes pour leur permettre de mieux servir leurs communautés.

Cette organisation, d’inspiration bahá’íe, offre des programmes éducatifs complémentaires à plus de 3 000 jeunes dans le nord-ouest du Cambodge. CORDE demande à ses étudiants de s’engager dans des activités de service destinées à leur communauté, en plus de l’étude dans les manuels scolaires. « Ainsi, tout a un élément d’étude et un élément d’action », a-t-il expliqué.

Judith Therese Eligio-Martinez, coordinatrice du programme de l’organisme d’inspiration bahá’íe Bayan Association au Honduras a affirmé de la même manière que le service est au cœur de leur programme, suivi actuellement par 6 000 étudiants de l’enseignement secondaire, dans 12 des 18 provinces du Honduras.

« Le programme est bâti sur la confiance en la capacité de l’individu de prendre des décisions pour lui-même et d’aider à développer les capacités de trois acteurs essentiels (du développement communautaire) : l’individu, la communauté et les institutions », a précisé Mme Eligio-Martinez.

Développé en Colombie par une organisation d’inspiration bahá’íe, FUNDAEC, également connue sous l’acronyme SAT pour Sistema de Aprendizaje Tutorial en espagnol, le programme forme et coordonne les activités de tuteurs rattachés à une communauté, ces derniers pouvant alors fournir une éducation de niveau secondaire appropriée aux zones rurales.

« Nous considérons que le SAT est un moyen original de devenir éduqué, mais centré sur l’idée de servir l’humanité et de faire du monde un meilleur endroit où vivre, à un niveau le plus local possible », a précisé Mme Eligio-Martinez. « Et de cette manière, nous pensons contribuer à l’autonomisation. »


Documents joints

La déclaration (en langue anglaise) de la Communauté internationale bahá’íe : « Empowerment as a Mechanism for Social Transformation »

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