Retour sur la 10ème Convention internationale bahá’íe

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Haïfa, publié le 7 juin 2008 – Dès le 26 avril 2008, des centaines de bahá’ís , originaires des quatre coins de la terre, ont convergé vers Haïfa afin de participer à la 10ème Convention internationale bahá’íe. Celle-ci s’est déroulée du 29 avril au 2 mai.

Le vote : une procession universelle

Le 29 avril dernier, lors d’une cérémonie associant dignité, spiritualité et diversité, un millier de délégués bahá’ís, originaires de 153 pays et territoires, ont voté pour l’élection de la Maison universelle de justice. Ces délégués sont les membres des Assemblées spirituelles nationales du monde entier, élus l’année dernière dans leurs pays respectifs.

Environ un millier de délégués sur un total de 1494 membres des Assemblées spirituelles nationales du monde entier étaient sur place pour voter. Les délégués qui n’ont pu faire le déplacement ont voté par courrier
Environ un millier de délégués sur un total de 1494 membres des Assemblées spirituelles nationales du monde entier étaient sur place pour voter. Les délégués qui n’ont pu faire le déplacement ont voté par courrier

Pendant près de trois heures sur une scène majestueusement décorée, les délégués ont défilé, un par un, appelés par leur nom et par ordre alphabétique de leur pays ; chacun déposant son bulletin dans une simple urne en bois.

Les délégués représentants les bahá’ís du monde entier ont apporté leur bulletin de vote, comportant neuf noms, pour l’élection de la Maison universelle de justice. Le vote s’est déroulé le 29 avril à Haïfa. De nombreux délégués portaient fièrement leur costume traditionnel pour témoigner du principe de la diversité dans l’unité
Les délégués représentants les bahá’ís du monde entier ont apporté leur bulletin de vote, comportant neuf noms, pour l’élection de la Maison universelle de justice. Le vote s’est déroulé le 29 avril à Haïfa. De nombreux délégués portaient fièrement leur costume traditionnel pour témoigner du principe de la diversité dans l’unité
Cet évènement était symbolique de la diversité de la communauté mondiale bahá’íe qui compte plus de cinq millions de croyants répartis dans presque tous les pays du monde.

Beaucoup d’électeurs portaient fièrement leurs costumes traditionnels, symbole du principe d’unité dans la diversité. Le résultat était coloré et joyeux, des femmes, en tenue ethnique traditionnelle ou simple tailleur, mélangées à des hommes en complet classique ou costume tribal.

Madame Penny Walker, Conseillère internationale de la foi bahá’íe et Présidente de la 10ème Convention internationale a inauguré la session et a donné aux délégués les instructions pour le bon déroulement du vote
Madame Penny Walker, Conseillère internationale de la foi bahá’íe et Présidente de la 10ème Convention internationale a inauguré la session et a donné aux délégués les instructions pour le bon déroulement du vote
Le vote débuta par des prières suivies de quelques remarques introductives de Penny Walker, la Présidente de la Convention et également Conseillère internationale au sein de la communauté bahá’íe : « Nous sommes réunis ici, les cœurs emplis d’admiration pour les accomplissements du monde bahá’í l’année passée et pleins de gratitude envers Bahá’ú’lláh d’avoir permis que cette assemblée extraordinaire de ses adeptes issus de chaque coin du monde, puisse se réunir en Terre sainte pour élire la Maison universelle de justice, l’organe suprême de notre Foi. »

Madame Walker a ensuite présenté la procédure au cours de laquelle les délégués sont invités à écrire sur un bulletin de vote les noms de neufs hommes, dont ils pensent qu’ils sont les plus qualifiés pour servir la communauté au sein de la Maison universelle de justice.

« Comme vous le savez, le processus électoral bahá’í est de nature spirituelle, une spécificité unique de notre administration divinement ordonnée. Souvenons-nous des mots de Shoghi Effendi qui enjoignait à chacun d’aborder la tâche électorale avec « avec pureté d’intention, liberté d’esprit et un cœur sanctifié » ».

Les délégués

Les membres de 166 Assemblées spirituelles nationales ont déposé leurs bulletins de vote, soit 153 pays et territoires représentés physiquement à la Convention. Sur cette photo, c’est au tour des délégués du Canada de défiler pour venir déposer leur bulletin de vote
Les membres de 166 Assemblées spirituelles nationales ont déposé leurs bulletins de vote, soit 153 pays et territoires représentés physiquement à la Convention. Sur cette photo, c’est au tour des délégués du Canada de défiler pour venir déposer leur bulletin de vote

Selon le processus électoral bahá’í, les délégués à cette 10ème Convention internationale sont en fait les membres des 166 Assemblées spirituelles nationales du monde entier. Ils ont eux- mêmes été élus en avril 2007 par des délégués élus, pour leur part, par l’ensemble des bahá’ís du monde en janvier de la même année.

A gauche, la responsable des scrutateurs, Madame Thelma Khelghati de Guinée, a lu les noms de chaque délégué pendant le défilé où ils ont apporté leur bulletin de vote dans l’urne
A gauche, la responsable des scrutateurs, Madame Thelma Khelghati de Guinée, a lu les noms de chaque délégué pendant le défilé où ils ont apporté leur bulletin de vote dans l’urne

Pour des raisons personnelles ou autres, environ 500 des 1494 délégués n’ont pu être présents à Haïfa pour le vote. Ils ont donc envoyé leur bulletin par courrier. C’est ainsi que la procession des électeurs a été de nombreuses fois interrompue à l’appel d’un délégué absent, afin que les scrutateurs puisse apporter les bulletins des absents, enlever l’enveloppe extérieure permettant l’identification du vote et déposer le bulletin dans l’urne.

S’agissant de l’Iran, où 300 000 bahá’ís font face actuellement à d’intenses persécutions et où l’administration bahá’íe a été dissoute, l’absence de délégués a été symbolisée par la présence d’un bouquet de 95 roses face à la scène et la lecture d’un messages de bahá’ís iraniens.

Un magnifique bouquet de roses rouges a été offert à la convention de la part des croyants bahá’ís d’Iran, qui en raison des incessantes persécutions dans leur pays ne peuvent ni se réunir, ni participer au processus électoral. Ces fleurs ont été présentes devant la scène durant toute la 10ème Convention internationale à Haïfa
Un magnifique bouquet de roses rouges a été offert à la convention de la part des croyants bahá’ís d’Iran, qui en raison des incessantes persécutions dans leur pays ne peuvent ni se réunir, ni participer au processus électoral. Ces fleurs ont été présentes devant la scène durant toute la 10ème Convention internationale à Haïfa

« Même si les circonstances nous privent de la bénédiction d’assister à cette assemblée lumineuse, nous sommes néanmoins avec vous par l’esprit et vous offrons ce bouquet de fleurs comme preuve de notre amour et affection. »

Les neuf membres de l’Assemblée spirituelle nationale de France ont pu faire le déplacement en Terre Sainte et participer physiquement au processus électoral bahá’í, qui comprend en plus du vote, des débats et consultations
Les neuf membres de l’Assemblée spirituelle nationale de France ont pu faire le déplacement en Terre Sainte et participer physiquement au processus électoral bahá’í, qui comprend en plus du vote, des débats et consultations

La nature des élections bahá’íes

Ces élections constituent l’aboutissement d’un processus d’élection unique, qui fait primer les qualifications sur les promesses et l’universalité sur l’argent ou d’autres barrières à l’accès à une fonction.

Ces élections se déroulent sans partis et sans aucune nomination ; toute forme de campagne étant strictement évitée. En lieu et place, après des prières et de la réflexion, chaque délégué écrit sur son bulletin le nom des neuf personnes, qu’il ou elle pense être les plus qualifiées pour servir.

Ces règles s’appliquent à toutes les élections bahá’íes, fondées sur les écrits bahá’ís selon lesquels les électeurs doivent voter pour des personnes qui réunissent les qualités nécesaires selon Shoghi Effendi « de loyauté incontestable, de dévouement désintéressé, d’esprit bien formé, de compétence reconnue et de mûre expérience».

Au niveau local et national, tout bahá’í adulte est éligible. Pour la Maison universelle de justice, tout bahá’í adulte masculin est éligible. En effet, être membre de cette institution internationale est réservé aux hommes en raison d’une stipulation spécifique qui se trouve dans les écrits sacrés bahá’ís et dont la sagesse sera révélée dans le futur.

Bien que certains observateurs se sont interrogés sur la possibilité de conduire une élection sans partis, ni campagne et nominations, les bahá’ís pensent que leur système les protège de toute division et de procédés tels que dettes de campagne, marchandage de voix ou encore dissension interne.

Susanne Tamas, déléguée canadienne explique : « Comme il n’y a pas de processus de nomination, pas de candidats et donc pas de campagne, aucune opportunité n’existe pour un individu d’encourager à voter pour lui même, que ce soit en magnifiant ses propres qualités ou en trouvant des fautes chez les autres candidats. L’ensemble du processus se fonde sur la prière et les efforts des délégués pour se tenir informés des activités de la communauté mondiale bahá’íe ».

L’intégrité du vote

Pendant le vote, un certain nombre de mesures ont été prises pour assurer l’intégrité du processus. Certaines étaient visibles, d’autres moins.

La première d’entre elles était le fait que la Maison universelle de justice sortante siégeait au centre du processus électoral en tant qu’institution et comme observatrice.

Au début des élections, l’urne a été basculée vers l’assemblée des délégués pour montrer qu’elle était vide. Lorsque le vote a été terminé, l’urne a été scellée avec un ruban adhésif portant la signature de la scrutatrice en chef, Thelma Khelghati, une déléguée de Guinée.

A gauche de la photo, Thelma Khelghati, une déléguée de Guinée , était la responsable en chef de l’équipe des scrutateurs. Sur la scène où s’est déroulé le vote, elle était assistée de trois autres scrutateurs, qui ont soigneusement vérifié les votants et les votes par correspondance par rapport à une liste de contrôle des délégués.
A gauche de la photo, Thelma Khelghati, une déléguée de Guinée , était la responsable en chef de l’équipe des scrutateurs. Sur la scène où s’est déroulé le vote, elle était assistée de trois autres scrutateurs, qui ont soigneusement vérifié les votants et les votes par correspondance par rapport à une liste de contrôle des délégués.

Madame Khelghati était assistée de trois autres scrutateurs sur la scène, qui ont soigneusement vérifié les votants et les votes par correspondance par rapport à une liste de contrôle des délégués et qui ont regardé attentivement afin de s’assurer que les bulletins étaient soigneusement placés dans l’urne.

Les scrutateurs ont été présentés à l’ensemble des délégués de la Convention. Originaires  des quatre coins du monde et de milieux sociaux différents ; ils étaient présents pour observer et garantir le bon déroulement des élections.
Les scrutateurs ont été présentés à l’ensemble des délégués de la Convention. Originaires des quatre coins du monde et de milieux sociaux différents ; ils étaient présents pour observer et garantir le bon déroulement des élections.

Il y avait 19 scrutateurs pour le dépouillement des bulletins de vote, plus la responsable des scrutateurs et un assistant. Les noms de tous furent énoncés dès le début de la Convention. Ils ont été sélectionnés par la Maison universelle de Justice et ont été informés, à leur arrivée à Haïfa, du rôle qu’ils auraient à tenir.

« Les scrutateurs étaient originaires des quatre coins du monde et de milieux sociaux différents, et ils étaient présents pour observer et garantir le bon déroulement », a expliqué Baharieh Rouhani Ma’ani, la responsable des bulletins pour la Convention.

Cette année, des délégués venant d’Australie, du Brésil, du Canada, du Chili, de la République Démocratique du Congo, de France, de Guinée, d’Hongrie, d’Inde, d’Indonésie, de Jamaïque, des Iles Marshall, de Papouasie Nouvelle Guinée, de Singapour, de Taiwan, de Turquie, d’Ouganda, du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de Vanuatu et de Zambie ont été choisis en tant que scrutateurs.

A la fin du processus de vote, ils se sont retirés dans une salle pour le dépouillement afin de comptabiliser les voix pour siéger à la Maison universelle de justice jusqu’à ce que l’ensemble de bulletins soient comptés et vérifiés par recoupement ; un procédé qui se prolonge jusque tard dans la nuit et qui explique que le résultat des élections a été annoncée le lendemain, soit le 30 avril 2008.

« Le processus électoral a vraiment commencé l’année dernière, avec l’élection des Assemblées spirituelles nationales, quand le processus de vérification des noms a commencé » a précisé Mademoiselle Ma’ani. Les membres de ces conseils nationaux servent en tant que délégués pour la Convention internationale.

C’est au tour d’un délégué bolivien de voter. Le nom de chaque délégué a été lu lorsqu’il déposait son bulletin de vote dans une simple urne en bois. Environ un millier de délégués ont pu déposer leur vote en personne. Ceux qui n’ont pu faire le voyage ont voté par correspondance.
C’est au tour d’un délégué bolivien de voter. Le nom de chaque délégué a été lu lorsqu’il déposait son bulletin de vote dans une simple urne en bois. Environ un millier de délégués ont pu déposer leur vote en personne. Ceux qui n’ont pu faire le voyage ont voté par correspondance.

« Ensuite, quand les bulletins arrivent par courrier, chaque nom est vérifié grâce à une base de données afin d’être sûr que la personne qui a envoyé le bulletin est bien un membre d’une Assemblée spirituelle nationale » a-t-elle ajouté.

Les bulletins eux-mêmes sont des feuilles de papier imprimées comportant des champs rectangulaires vides destinés à neuf noms (et un autre champ pour le pays ou d’autres termes favorisant l’identification). Les bulletins sont perforés entre chaque nom et dans la pièce de dépouillement, les scrutateurs ont séparé chaque bulletin en neuf bandes produisant ainsi plus de 13 000 votes individuels.

Les scrutateurs ont travaillé par équipe de deux, a encore expliqué Mademoiselle Ma’ani, sous la supervision du chef des scrutateurs, vérifiant, puis triant les bulletins dans une série de boites marquées par ordre alphabétiques afin de terminer le comptage. Et d’ajouter, « le processus de vote est entièrement manuel. Il n’y a pas d’erreurs possibles ».

Personne ne peut quitter la pièce tant que le dépouillement n’est pas fini. Les repas, si nécessaire, sont apportés une fois que l’urne est décachetée. Quand ils ont fini, tous les scrutateurs signent les résultats qui sont présentés à la Maison universelle de justice pour approbation.

L’arrivée des délégués

Les délégués qui avaient pu faire le déplacement jusqu’à Haïfa pour assister à cette 10ème Convention internationale bahá’íe étaient originaires de 153 pays, depuis la pointe sud de l’Afrique à la Sibérie, de l’Amérique jusqu’aux îles lointaines du Pacifique, en passant par l’Europe et bien d’autres contrées encore.

Des délégués de l’Ouzbékistan à la Convention internationale bahá’íe, visitant les lieux saints bahá’ís et les jardins du Mont Carmel quelques heures après leur arrivée à Haïfa le 26 avril.
Des délégués de l’Ouzbékistan à la Convention internationale bahá’íe, visitant les lieux saints bahá’ís et les jardins du Mont Carmel quelques heures après leur arrivée à Haïfa le 26 avril.

Tous les délégués sont les membres des 166 Assemblées spirituelles nationales du monde entier, élues en avril 2007.

Pour les délégués, la tâche d’élire le 29 avril dernier, la Maison universelle de justice, le corps gouvernant international de la foi bahá’íe est considérée comme un devoir sacrée.

« Je me suis préparé depuis le mois de novembre, dès que j’ai reçu le bulletin de vote » a raconté Bakary Bojang, un délégué de Gambie, âgé de 31 ans. « Je rends grâce d’avoir l’opportunité et la santé d’être présent ici. »

« Il n’y a pas de nomination ni de campagne électorale, a déclaré Erica Toussaint, une déléguée des États-Unis âgée de 61 ans, ajoutant, au lieu de cela, chaque électeur écrit le nom de neuf personnes qu’il pense être les plus qualifiées pour servir. Le procédé est libre de toute contrainte comme nous en avons vues dans d’autres processus électoraux à travers le monde, ce qui pour moi le rend profond et touchant ».

La Convention internationale, qui a lieu tous les cinq ans, s’est déroulée du 29 avril au 2 mai au Centre mondial bahá’í à Haïfa en Israël. En plus des élections elle a comporté, une consultation sur des problèmes et des préoccupations auxquels fait face la communauté internationale bahá’íe.

Des membres de l’Assemblée spirituelle nationale de la République Démocratique du Congo s’inscrivent à la Convention internationale bahá’íe à Haïfa, en Israël.
Des membres de l’Assemblée spirituelle nationale de la République Démocratique du Congo s’inscrivent à la Convention internationale bahá’íe à Haïfa, en Israël.

Les inscriptions ont débuté en date du 26 avril pour permettre aux participants d’avoir une préparation spirituelle avec la visite des lieux saints et des temps de prières et méditation.

La préparation de ces quatre jours de Convention a présenté un certain nombre de défis logistiques, a témoigné Anja Nicke, la directrice de projet du Bureau de la Convention internationale.

Madame Nicke, âgée de 35 ans, qui était enseignante avant de venir servir en septembre 2004 comme volontaire au Centre mondial bahá’í a confié qu’ « un des plus grands défis était simplement la communication avec les différentes Assemblées spirituelles nationales à travers le monde. Pour nous, il est simple d’envoyer un courrier électronique ou de passer un coup de téléphone, mais certaines Assemblées nationales sont situées dans des pays tourmentés par la guerre ou la pauvreté et de tels modes de communication ne sont pas toujours aisés ».

Pour les délégués, l’importance de la prière était prédominante dans leurs pensées afin de se préparer spirituellement au vote de la Maison universelle de justice.
Pour les délégués, l’importance de la prière était prédominante dans leurs pensées afin de se préparer spirituellement au vote de la Maison universelle de justice.

Pour les délégués, l’importance de la prière était prédominante dans leurs pensées alors qu’ils discutaient pour savoir comment ils se prépareraient au vote. « Nous avons beaucoup d’éléments pour lesquels nous pouvons prier » a témoigné Francis Reimers, âgé de 65 ans, délégué en provenance des Îles Marshall, en expliquant le procédé par lequel il décide pour qui il désire voter. « Je viens et je me mêle aux autres gens et je prie pour ceux pour qui je vais voter et j’essaie de réfléchir aux personnes que je connais. »

Un participant à la Convention marque une pause à l’entrée du tombeau du Bàb sur le Mont Carmel. Le tombeau abrite les restes terrestres du Bàb, le messager divin qui était le précurseur de Bahá’u’lláh.
Un participant à la Convention marque une pause à l’entrée du tombeau du Bàb sur le Mont Carmel. Le tombeau abrite les restes terrestres du Bàb, le messager divin qui était le précurseur de Bahá’u’lláh.

Thelma Khelghati, la déléguée de Guinée, responsable du bureau des scrutateurs, informe que les élections bahá’íes sont plutôt un « processus spirituel dans lequel les « délégués – électeurs » méditent sur les qualités et l’expérience démontrées de tous ceux qu’ils connaissent et votent ensuite pour ceux qu’ils considèrent rassembler le mieux les qualités nécessaires pour une charge déterminée ».

Pour Lise Raben, une déléguée du Danemark qui a déjà participé à cinq Conventions internationales bahá’íes, le processus tout entier est une grande expérience. « La sensation d’amour et d’unité est très forte lorsque vous voyez des centaines de personnes rassemblées dans le but d’élire notre institution suprême qui gouverne le monde bahá’í et ceci rend une Convention internationale très extraordinaire et absolument différente des élections politiques, où les différents candidats essaient souvent de présenter les adversaires d’un point de vue négatif ».

Un processus spirituel

Les écrits bahá’ís offrent des instructions précises concernant la manière dont les élections bahá’íes doivent se dérouler et une des exigences préalable est que les élections soient tenues dans une atmosphère de prière et de réflexion.

Les quelques 1000 délégués qui étaient réunis à Haïfa ont suivi ces instructions en visitant non seulement Bahji mais beaucoup d’autres lieux saints bahá’ís dans le secteur d’Acre-Haifa en Israël du Nord.

La visite de la chambre dans la Maison d’Abbud, où Bahá’u’lláh et sa famille ont vécu quelques temps, permet aux bahá’ís de mieux comprendre sa vie et son époque.
La visite de la chambre dans la Maison d’Abbud, où Bahá’u’lláh et sa famille ont vécu quelques temps, permet aux bahá’ís de mieux comprendre sa vie et son époque.

En effet si la Maison universelle de justice a son siège permanent sur le Mont Carmel à Haïfa. De nombreux lieux saints de la foi bahá’íe sont situés à proximité dans la région de Saint-Jean d’Acre et Haïfa, y compris ce qui est pour les croyants baha’is le lieu le plus sacré sur terre, c’est à dire le Tombeau de Bahá’u’lláh, le fondateur de la religion bahá’íe.

Le Tombeau de Bahá’u’lláh se situe à Bahji à moins d’un kilomètre en dehors de la ville médiévale fortifiée de Saint-Jean d’Acre au nord d’Israë. Bahji est lieu comprenant un manoir blanc, entouré de jardins soignés et minutieux. C’est à cet endroit que Bahá’u’lláh y a vécu ses dernières années terrestres.

Le Tombeau est une construction carrée à l’avant garde des autres bâtiments du manoir de Bahji, où reposent depuis 1892 les restes terrestres de Baha’u’llah.

Il est donc compréhensible que, dans le cadre du processus de préparation personnelle pour l’élection de la Maison universelle de justice, les délégués de plus de 153 pays différents se soient rendus à Bahji dès leur arrivée.

Au Manoir de Bahji, le dernier lieu de résidence terrestre de Baha’u’llah, un participant à la Convention prend quelques minutes de réflexion.
Au Manoir de Bahji, le dernier lieu de résidence terrestre de Baha’u’llah, un participant à la Convention prend quelques minutes de réflexion.

« Nous sommes partis samedi soir le 26 avril, avec la dernière navette-bus à 23 heures, rapporte Bahia Ettehadieh, une déléguée d’Autriche, ajoutant et il était étonnant de voir tant de délégués toujours présents ici à minuit passé ! Beaucoup étaient venus d’endroits les plus éloignés de la terre et plusieurs avaient même voyagé pendant 24 heures ou plus et étaient très fatigués. Cependant ils étaient plein de joie et de spiritualité ».

Dashan Fox, délégué des Bahamas témoigne : « En fin de compte, ce que les bahá’ís retirent de l’expérience de ces lieux saints est un recentrage Nous emportons tous un peu de cette expérience dans le processus d’élection. Il nous rappelle le sacrifice que d’autres ont vécus pour la Foi ».

Les délégués de la Convention Internationale  se préparent spirituellement aux élections en visitant les lieux saints bahá’ís situés dans le secteur de Haïfa- St Jean d’Acre et Bahji. Ici, on les voit montant les escaliers qui mènent à la cellule dans laquelle Baha’u’llah a été incarcéré dans la ville fortifiée de Saint Jean d’Acre.
Les délégués de la Convention Internationale se préparent spirituellement aux élections en visitant les lieux saints bahá’ís situés dans le secteur de Haïfa- St Jean d’Acre et Bahji. Ici, on les voit montant les escaliers qui mènent à la cellule dans laquelle Baha’u’llah a été incarcéré dans la ville fortifiée de Saint Jean d’Acre.

Polin Rafat de Norvège a été profondément émue après avoir visité la cellule de la prison de Saint-Jean d’Acre où Bahá’u’lláh fut incarcéré durant deux ans après Son arrivée en Terre sainte en 1868. Elle explique: « Bahá’u’lláh a souffert dans cette cellule pour que nous puissions être présents ici aujourd’hui, entourés de tant de beauté et pour que nous puissions nous préparer à élire la Maison de justice » en faisant référence à la splendeur des jardins de Bahji et des autres lieux saints du secteur, que les baha’is ont embelli année après année.

Hilda Abelini, 41 ans, du Surinam a été frappée par le sens de la communauté qu’elle a ressentie avec d’autres bahá’ís, originaires de tous les points du globe. Elle exprime ce ressenti avec ses paroles : « Chaque fois que je rencontre une nouvelle personne, je crois plus fermement en ce que Bahá’u’lláh a dit, que nous formons « un seul peuple ». Chacun peut parler un langage différent, mais nous croyons tous en la même chose ; nous essayons de faire ce que Bahá’u’lláh nous a enseigné, c’est-à-dire vivre dans l’unité et le respect ».

Le processus électoral de cette 10ème Convention internationale s’est déroulé pendant la période de Ridván.

Ridván – « paradis » en arabe – est un festival commémorant les 12 jours que Bahá’u’lláh a passé dans le jardin de Ridván à Bagdad en 1863. C’est pendant cette période qu’il a annoncé publiquement pour la première fois qu’il était le messager de Dieu pour cet âge, le dernier d’une lignée d’enseignants divins qui comprend Jésus, Mohammed, Bouddha, Krishna, Zoroastre et d’autres encore.

Le festival de Ridván est commémoré chaque année du 21 avril au 2 mai. Les premier, neuvième et douzième jours de cette période sont désignés comme étant des jours saints particuliers.

A Bahjí près de Saint-Jean-d’Acre au nord d’Israël, deux mille baha’is, originaires du monde entier  ont formé une procession et effectué une circumbulation autour du Tombeau de Bahá’u’lláh.
A Bahjí près de Saint-Jean-d’Acre au nord d’Israël, deux mille baha’is, originaires du monde entier ont formé une procession et effectué une circumbulation autour du Tombeau de Bahá’u’lláh.

C’est donc tout naturellement qu’en ce jour d’élection du 29 avril 2008, qui était aussi le 9ème jour de Ridván, le millier de délégués présents en Terre Sainte a été rejoint, juste après la fin du processus électoral, par un autre millier de croyants bahá’ís présents également à Haïfa. Tous se sont rendus à Bahji pour prier et célébrer ce jour saint. L’ensemble formait une véritable représentation de la communauté mondiale de cinq millions de bahá’ís.

Les bahá’ís ont marché silencieusement en priant et en méditant  tout en faisant une circumbulation autour du Tombeau de Bahá’u’lláh.
Les bahá’ís ont marché silencieusement en priant et en méditant tout en faisant une circumbulation autour du Tombeau de Bahá’u’lláh.

Avec les quelques 2 000 personnes présentes, la file de bahá’ís avançant au milieu des magnifiques jardins de Bahjí s’étirait sur plus d’un demi-kilomètre et a fait une circumbulation autour du Tombeau sacré, où en 1892 la dépouille de Bahá’u’lláh fut déposée.

Les membres de la Maison universelle de justice sortante ont mené la procession de quelques 2 000 bahá’ís vers le Tombeau de Bahá’u’lláh. Le lieu le plus sacré sur terre pour les croyants bahá’ís.
Les membres de la Maison universelle de justice sortante ont mené la procession de quelques 2 000 bahá’ís vers le Tombeau de Bahá’u’lláh. Le lieu le plus sacré sur terre pour les croyants bahá’ís.

Les neuf membres de la Maison universelle de justice sortante, ont dirigé la procession où de très nombreux délégués à la Convention avaient revêtu leur tenue traditionnelle, afin de souligner la diversité et le caractère international de la communauté bahá’íe.

De  nombreux délégués avaient revêtu  leur tenue traditionnel ou ethnique et le costume d’affaire occidental  côtoyait ainsi les habits colorés des régions spécifiques d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Océanie ou encore d’Asie.
De nombreux délégués avaient revêtu leur tenue traditionnel ou ethnique et le costume d’affaire occidental côtoyait ainsi les habits colorés des régions spécifiques d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Océanie ou encore d’Asie.
Une des délégués des États-Unis était une native américaine. Elle avait revêtu la robe traditionnelle de son peuple pour la célébration de ce jour saint.
Une des délégués des États-Unis était une native américaine. Elle avait revêtu la robe traditionnelle de son peuple pour la célébration de ce jour saint.

Gerda Haug, une déléguée d’Allemagne qui participait pour la première fois à ce genre d’évènement, a dit que la procession autours du tombeau de Bahá’u’lláh avec des bahá’ís du monde entier était un souvenir mémorable.

« C’était pour moi un symbole, a-t elle ajouté, c’était non seulement quelque chose de spirituel, mais c’était bien plus que cela ! Nous marchions tous ensemble dans une même direction, dévoués aux enseignements de Bahá’u’lláh, guidés par la Maison universelle de justice ; ce fut un grand moment ».

Cette photo montre le site de la commémoration du  9ème Jour saint de Ridván. Les bahá’ís étaient assis sur des chaises, sur la périphérie du cercle que l’on voit ici et faisaient face au Tombeau de Bahá’u’lláh. Le Tombeau est la construction carrée à l’avant garde des autres bâtiments. Le manoir de Bahji, où Bahá’u’lláh y a vécu ses dernières années terrestres, est le grand bâtiment blanc.
Cette photo montre le site de la commémoration du 9ème Jour saint de Ridván. Les bahá’ís étaient assis sur des chaises, sur la périphérie du cercle que l’on voit ici et faisaient face au Tombeau de Bahá’u’lláh. Le Tombeau est la construction carrée à l’avant garde des autres bâtiments. Le manoir de Bahji, où Bahá’u’lláh y a vécu ses dernières années terrestres, est le grand bâtiment blanc.
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