Témoignage d’un français à la conférence de Managua : « 1500 métis, noirs, blancs et indiens unis dans la même Foi »

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A la conférence de Managua : Philippe le chroniqueur au centre, en compagnie de K.Goh et Maryze Pochot, des bahá’ís de Guadeloupe.
A la conférence de Managua : Philippe le chroniqueur au centre, en compagnie de K.Goh et Maryze Pochot, des bahá’ís de Guadeloupe.
Guadeloupe, publié le 8 mars 2009 – En déplacement professionnel à la Guadeloupe, Philippe F., un bahá’í musicien du sud de la France, a rejoint Managua au Nicaragua, avec d’autres coreligionnaires guadeloupéens pour participer à l’une des 41 conférences organisées à travers le monde entier, depuis le mois de novembre et jusqu’au mois de mars prochain, à l’invitation de la Maison universelle de justice.

Chronique de la conférence à Managua par Philippe F. :

Avec six guadeloupéens, nous atteignons, après deux jours de voyage, Managua, la capitale du Nicaragua, où doit se tenir les 17 et 18 janvier 2009, la Conférence régionale réunissant les bahá’ís d’Amérique Centrale et de la Caraïbe. Etrange et merveilleuse impression de retrouver des amis…que l’on voit pourtant pour la première fois !

L’
L’ »Unité dans la diversité » était à l’honneur de cette conférence réunissant des peuples et ethnies en provenance de 25 pays.
Dans une ambiance festive très latino-caribéenne, 1500 hommes et femmes se sont rassemblés, dont beaucoup de jeunes, de toutes les origines, de toutes les couleurs de peau et de cheveux, des noirs, des blancs, des métis, des indiens, des amérindiens, venus de toutes les îles de la Caraïbe, des Guyanes et des petits pays d’Amérique centrale: Guatemala, Belize, Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa-Rica et Panama. Un magnifique microcosme de toute l’humanité, en provenance de 25 pays où toutes les races et les cultures du monde se sont rencontrées depuis cinq siècles.

La conférence comportait de nombreux jeunes participants.
La conférence comportait de nombreux jeunes participants.
L’organisation générale, confiée à l’Assemblée Spirituelle Nationale du Nicaragua, mérite tous les compliments, compte- tenu du nombre important de pays concernés et du temps de préparation réduit. La première matinée a été consacrée à la lecture puis à l’étude des messages de la Maison universelle de justice, suivi d’un travail en ateliers francophones, anglophones et hispanophones. Le programme de l’après-midi portait sur le processus de l’Institut Ruhi et de nombreux témoignages émouvants.

La soirée culturelle était placée sous le signe de la fête et de la diversité dans une région du monde où la musique et la danse jouent un rôle essentiel dans toute vie sociale et religieuse. Connaisseur en musiques du monde, j’ai surtout apprécié les chants et danses avec tambours des Garifunas, descendants des esclaves noirs de la Côte Atlantique et aussi un excellent groupe traditionnel du Guatemala.

Une femme bahá’íe Garifuna.
Une femme bahá’íe Garifuna.
Le dimanche était essentiellement axé sur les objectifs du Plan de 5 ans1 et notamment sur les « programmes intensifs de croissance »2.

Dans le groupe francophone, l’énergie se concentrait surtout sur le programme intensif de Cabaret, une ville d’Haïti ravagée par quatre cyclones en septembre dernier et où les activités proposées par les bahá’ís peuvent redonner espoir à une population découragée et plongée dans la misère. Parallèlement, certains bahá’ís dirigent en Haïti des écoles pour enfants démunis et des centres de formation et de développement des ressources humaines.

L’un des buts de cette réunion internationale était également de favoriser la rencontre et la coopération individuelle entre croyants bahá’ís de territoires différents.

Des bahá’ís indiens du Panama étaient présents à la conférence de Managua.
Des bahá’ís indiens du Panama étaient présents à la conférence de Managua.
Déjà la conférence s’achève dans une intense communion spirituelle, après deux jours de travail accomplis dans une atmosphère à la fois sérieuse et joyeuse. Des femmes indiennes vendent de l’artisanat sur une table pour rembourser une partie des frais de voyage. Les calendriers représentant la Maison d’adoration de Panama ont eux aussi beaucoup de succès. Mais rien de mercantile dans tout cela ! En effet, afin que l’argent ne soit un problème pour personne et que tout le monde puisse se rendre à Managua, quelles que soient ses ressources, les frais de conférence et d’hébergement ont été pris en charge par l’Assemblée spirituelle du Nicaragua avec l’aide de la Maison universelle de justice. Les amis sont invités à contribuer librement selon leurs moyens dans une partie du monde où les pays les plus pauvres côtoient les plus riches.

Epuisés, nous pensons dormir tôt…mais un bahá’í de Trinidad sonne le rappel général, car nous avions presque oublié que nous sommes le 18 janvier jour de Fête des 19 jours ! Alors nous récupérons tous les sièges disponibles pour nous réunir et prier ensemble une dernière fois. Pour la partie sociale, quelques biscuits et barres de chocolat trouvés dans le distributeur de l’hôtel font l’affaire.

Beauté et pauvreté d’un pays de volcans et de lacs :

Le lendemain matin, c’est le retour à la réalité du monde présent. Parti enregistrer des chants d’oiseaux exotiques dans les rues voisines, je croise sur les trottoirs des femmes et des enfants cherchant dans les poubelles des riches ambassades de quoi manger et tout ce qui peut se revendre pour gagner quelques cordobas. Les gardiens en uniforme laissent faire. La scène est banale et se répète chaque matin. A Managua la pauvreté est partout, même à proximité du palais du gouvernement, mais il y a aussi la présence de nombreuses fresques murales peintes sur les façades des maisons ou sur les murs intérieurs des grandes demeures : un art savant et populaire très vivant au Mexique et en Amérique centrale, qui retrace souvent l’histoire du pays.

A Managua, la pauvreté est partout.
A Managua, la pauvreté est partout.
Avant de partir, nous avons encore visiter Masaya, une petite ville réputée pour son artisanat ; la ville de Granada, célèbre pour son architecture coloniale et ses églises anciennes.

Bartolomé de Las Casas, le premier défenseur des Indiens face au génocide perpétré par les conquistadors a vécu dans l’une de ces églises.

Après une étape symbolique devant la belle église de Guadalupe, nous gagnons la rive du lac Nicaragua, le plus grand lac d’Amérique centrale et son archipel étonnant de plus de 300 petites îles rapprochées, plus belles les unes que les autres.

Le Nicaragua est un beau pays de lacs et de volcans.
Le Nicaragua est un beau pays de lacs et de volcans.
Déjà il me faut quitter à regret ce beau pays de lacs et de volcans, en priant que la solution spirituelle aux problèmes économiques permette un jour à ses habitants de trouver le bien-être matériel auquel ils ont droit, sans perdre pour autant la lumière et la gentillesse qui éclairent leurs visages.

L’intégralité de cette chronique peut être lue sur le site des bahá’ís de Guadeloupe à la page suivante http://www.bahai.gp/confrence-de-managua

L’intégralité des articles relatifs aux conférences régionales avec de nombreuses photos et vidéos sont disponibles en anglais sur : http://news.bahai.org/community-news/regional-conferences/ et en français sur : http://www.ni-bahaies.org/

• Pour en savoir plus sur l’offre d’activités bahá’íes, se connecter sur le site de l’Institut français de formation bahá’íe

• Vous pouvez également découvrir ces activités organisées sur les cinq continents en photos et vidéos sur http://www.bahai.org/attaining/gallery.html?lang=french


  1. Les bahá’ís appellent « Plan », l’ensemble des efforts et objectifs qu’ils se fixent sur une période donnée. Le plan actuel, d’une durée de 5 ans a débuté en avril 2005 et se terminera en 2010. 

  2. Les bahá’ís appellent « programme intensif de croissance », une période pendant laquelle ils intensifient leurs efforts en vue de faire connaître leur foi et leurs idéaux , tout en accueillant des personnes intéressées à participer à leurs activités de voisinage

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