Après la catastrophe, les jeunes prennent part à la reconstruction au Vanuatu

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TANNA, Vanuatu, publié le 4 février 2016 – Dix mois après que le cyclone Pam a dévasté le Vanuatu, la reprise dans l’île de Tanna a fait des progrès remarquables, avec les jeunes au cœur du processus.

Tanna se trouve dans l’océan Pacifique sud dans l’archipel formant la République de Vanuatu. Elle est l’un des cinq sites dans le monde dans lesquels les premières maisons d’adoration bahá’íes locales seront bientôt érigées.

Dans le village de Lenkanal, des bahá’ís ont démontré une résilience courageuse après le passage du cyclone dévastateur en mars 2015.
Dans le village de Lenkanal, des bahá’ís ont démontré une résilience courageuse après le passage du cyclone dévastateur en mars 2015.

Au cours de la dernière décennie, les bahá’ís et leurs compatriotes insulaires ont travaillé à y renforcer le tissu de la vie communautaire. Dans les villages de toute l’île, la dévotion collective est devenue partie intégrante du mode de vie. Les bahá’ís ont été témoins de la croissance de l’harmonie sociale et de la coopération entre les différents groupes. Les barrières qui auparavant divisaient les gens ont peu à peu disparu. Et encouragés par le soutien des chefs des villages, les jeunes de la communauté ont, ces dernières années, trouvé les moyens de contribuer à l’amélioration de leur société par de nombreux projets concrets.

En mars 2015, l’île de Tanna a été ravagée par le cyclone Pam – un cyclone tropical avec des vents atteignant jusqu’à 320 km/h.

« Nos maisons ont été emportées, une par une, a expliqué une mère du village de Tumah Mine. Nous avons décidé de nous réfugier dans l’école du village voisin. Nous avons dû marcher pendant environ un kilomètre. Cela allait se révéler un parcours très dangereux, car beaucoup de grands arbres et de branches tombaient et les objets volaient partout.

« J’ai prié et demandé à Bahá’u’lláh de bien vouloir nous protéger, en particulier nos enfants. Parfois nous devions courir, parfois nous rampions, et d’autres fois nous étions couchés à plat ventre. »

Malgré l’impact catastrophique du cyclone Pam sur l’île de quelque 30 000 habitants – détruisant non seulement des maisons, des bâtiments et des routes mais aussi décimant l’agriculture locale – il y a eu étonnamment peu de pertes en vie.

Le directeur du service de l’Immigration du Vanuatu Henry Tamashiro – un bahá’í de Port Vila, la capitale nationale – a suivi de très près l’évolution des évènements sur Tanna et a été frappé par la réponse de la population, pendant et après la tempête.

Décrivant les priorités de la communauté dans le sillage immédiat de la tempête, il explique : « Ils ont essayé de reconceptualiser la notion de phase de secours et de phase de reconstruction, à la lumière de ce qu’ils avaient appris sur la construction communautaire.

Les jeunes de Tanna ont fait le nécessaire pour que l’éducation des jeunes générations se poursuive sans relâche après le cyclone
Les jeunes de Tanna ont fait le nécessaire pour que l’éducation des jeunes générations se poursuive sans relâche après le cyclone

« Ils ont conclu que la réponse au cyclone ne pouvait pas porter uniquement sur la construction des structures. La chose la plus importante pour la communauté était de veiller à ce que l’éducation des enfants et des jeunes se poursuive. »

La première priorité, explique M. Tamashiro, était donc de reconstruire les bâtiments qui avaient accueilli les classes pour les jeunes. Ces structures pouvaient également être utilisées pour héberger les membres vulnérables de la communauté.

Tamashiro insiste particulièrement sur le rôle primordial que des jeunes ont joué pendant et après la tempête. Un an et demi avant le cyclone Pam, quelque 600 jeunes de Tanna ont assisté à une conférence organisée par la communauté bahá’íe à Port Vila. Ils se sont joints à plus d’un millier de jeunes venus de plusieurs îles du Pacifique. M. Tamashiro met à l’actif de cette conférence d’avoir renforcé chez les jeunes un sens élevé de détermination et de les avoir orientés vers le service pour l’amélioration de leurs communautés.

Juste après le cyclone, cette détermination s’est matérialisée avec une grande efficacité. Alors que la tempête faisait rage à travers l’île, les jeunes du village de Namasmetene, voyant la quasi-totalité des maisons emportées, ont aidé à transporter les enfants et les personnes âgées dans une école où les gens du village avaient trouvé refuge.

« Ils ont démontré un esprit d’altruisme en aidant les autres, s’assurant que tous étaient en sécurité… Ils allumaient des feux pour être surs que tout le monde était au chaud, au sec et que tous avaient été nourris. Ils ne se souciaient pas seulement de leurs propres familles, ils se souciaient de tous, a déclaré Mme Naiu, une baha’ie du village. De nombreuses familles continuent encore à les remercier. Elles disent que, sans leur aide, elles n’auraient pas survécu. »

Les habitants de l’île ont éprouvé un fort sentiment d’appartenance et de participation à leur propre reconstruction. Par exemple, en parlant de l’impact sur l’agriculture locale, Iala Jacob, qui est le fondateur et le président de la coopérative locale des cultivateurs de café qui a pris modèle sur les principes bahá’ís, explique :

« Le cyclone a détruit la plupart des plantations de café. Peu de temps après son passage, le conseil de notre coopérative s’est réuni et a décidé de mettre en place une pépinière et de planter 36 000 plants de café… Nous allons rapidement distribuer les plants gratuitement aux agriculteurs. »

Iala Jacob, un cultivateur de café local sur l’île de Tanna, dans la pépinière nouvellement créée.
Iala Jacob, un cultivateur de café local sur l’île de Tanna, dans la pépinière nouvellement créée.

Jacob espère que les plants seront suffisants pour couvrir environ 22 hectares de terres agricoles et qu’ils aideront les producteurs de café à redémarrer après les ravages de la tempête.

La reconstruction a été pour la communauté l’occasion de réévaluer ses pratiques de construction et d’apprendre à tirer le meilleur profit des matériaux locaux. En août 2015, des bahá’ís locaux de l’île de Tanna ont commencé à reconstruire un centre à Nakayelo qui avait été détruit par le cyclone. Ce lieu avait été un centre important d’activité.

Environ 20 jeunes de la région ont travaillé avec un architecte de Papouasie-Nouvelle-Guinée à concevoir et à commencer la construction de quatre bâtiments sur ce site. Dans le cadre de ces efforts, ils ont aussi commencé à tester des matériaux de construction qui pouvaient être trouvés localement.

« Le but de ces expériences est de mieux connaître les pratiques de construction durable en utilisant les ressources au sein de leur environnement », a déclaré Henry Lape, l’architecte qui a aidé au projet. Il a ajouté que le groupe de jeunes continuera ce processus d’apprentissage, d’expérimentation et de construction après son départ.

Des enfants se sont rassemblés pour une classe, une dizaine de jours après le passage du cyclone. Leur protection et leur formation continue, pendant et depuis le cyclone dévastateur qui a sévi a Tanna en mars 2015, ont été un élément capital de la réponse de l’île.
Des enfants se sont rassemblés pour une classe, une dizaine de jours après le passage du cyclone. Leur protection et leur formation continue, pendant et depuis le cyclone dévastateur qui a sévi a Tanna en mars 2015, ont été un élément capital de la réponse de l’île.

Considérant le processus de reconstruction dans le village Namasmetene, Mme Naidu dit : « Ces projets ont encouragé les membres de la communauté à se lever et à prendre en charge le processus de reconstruction plutôt que d’attendre l’aide d’une association. Nous savions que nous ne devions pas compter sur des donateurs, mais que nous devions prendre en main notre propre développement. »

Loin de détourner la communauté de sa voie, le cyclone a servi à renforcer son engagement pour le progrès de ses habitants, explique Henry Tamashiro. Et à la suite de la tempête, au milieu de tout le travail de reconstruction, il y a un grand enthousiasme pour la maison d’adoration qui sera bientôt érigée pour l’ensemble de l’île.

Tamashiro attribue la réponse enthousiaste des habitants de Tanna à leur confiance en la volonté divine, même face à une catastrophe naturelle aussi grave qui continue d’affecter leur vie de nombreux mois plus tard.

« Tout ce qu’ils disent est Dieu merci. Ils remercient Dieu de leur avoir sauvé la vie et celle de leurs enfants. Pour eux, toutes les choses matérielles qu’ils ont perdues sont secondaires. »

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