Deux experts des droits de l’homme de l’ONU dénoncent la dernière vague d’incitation à la haine contre les bahá’ís iraniens

Partager cet article :

Genève, publié le 8 juin 2016 – Deux experts de l’ONU sur les droits de l’homme ont déclaré que les récentes déclarations de responsables iraniens au sujet de la foi bahá’íe se sont élevées à un niveau « choquant et absolument inacceptable » d’incitation à la haine.

Dans un communiqué de presse publié par le Bureau du haut-commissariat des droits de l’homme, Ahmed Shaheed et Heiner Bielefeldt ont déclaré que les attaques contre les bahá’ís suite à une rencontre entre la fille d’un ancien président et une prisonnière bahá’íe bénéficiant d’une permission de sortie « ont révélé l’intolérance extrême des autorités iraniennes envers les adhérents du groupe de cette minorité religieuse ».

La réunion, entre Mme Faezeh Hashemi, la fille de l’ancien président iranien Akbar Hashemi Rafsanjani, et Fariba Kamalabadi, l’une des sept responsables bahá’ís emprisonnés, a eu lieu le 13 mai, lorsque Mme Kamalabadi a bénéficié d’une permission de sortie de cinq jours.

En l’espace de quelques jours, les responsables iraniens et les chefs religieux ont dénoncé avec virulence cette rencontre. Un porte-parole du système judiciaire l’a qualifiée « d’acte affreux et obscène » et un ayatollah a décrit les bahá’ís comme des « pervertis » qui doivent être « isolés ».

M.Shaheed, le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, a précisé que les déclarations des responsables iraniens violent l’obligation de l’Iran de ne pas discriminer ses citoyens.

« Après des années de préjugés flagrants contre la communauté bahá’íe, la dernière série d’attaques et d’incitation à la haine est vraiment choquante et absolument inacceptable », a déclaré M. Shaheed.

M.Bielefeldt, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de conviction, a déclaré que ces attaques menacent de marginaliser davantage les bahá’ís iraniens.

« La rhétorique de plus en plus hostile contre la communauté bahá’íe va au-delà du fait de dépouiller ses membres de leurs droits et de les traiter comme des citoyens de seconde zone, a expliqué M. Bielefeldt. Elle met la communauté devant un précipice très dangereux où son existence même peut être menacée. »

Depuis 1979, les bahá’ís ont été systématiquement persécutés par le gouvernement en Iran. Actuellement, 72 bahá’ís sont emprisonnés pour leurs croyances religieuses, et des milliers d’autres sont empêchés d’obtenir un emploi ou de tenir un commerce, tandis que les jeunes baha’is en Iran sont exclus de l’enseignement supérieur. Au cours des dernières années, plus de 8 000 articles de propagande anti bahá’íe sont parus dans des média contrôlés ou approuvés par le gouvernement, et de nombreux cimetières bahá’ís ont été vandalisés ou profanés.

Partager cet article :