L’ONU reconnaît le rôle de la religion dans la protection des droits de l’homme

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BEYROUTH, Liban, publié le 9 avril 2017 – Trop souvent, la religion est principalement considérée comme une force de division dans la société. L’abus de pouvoir par certains des responsables religieux et politiques, l’alimentation des préjugés et des superstitions ainsi que les violations de la dignité et de l’honneur de l’homme sont mis en évidence dans les médias et les discours populaires.

« Ces dénaturations de la religion sapent une force puissante qui peut aider à combattre les maux mêmes de la société qui la déchirent, a expliqué Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe (CIB) auprès de l’ONU à Genève. Ceci est particulièrement vrai parce que la religion parle des aspirations les plus élevées des êtres humains et les inspire à agir pour le bien supérieur d’une manière, le cas échéant, bien plus efficace que d’autres moyens.

Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de conviction, parlant lors de la réunion d’experts sur La Religion pour les droits, organisée par le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Beyrouth, du 28 au 29 mars 2017.
Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de conviction, parlant lors de la réunion d’experts sur La Religion pour les droits, organisée par le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Beyrouth, du 28 au 29 mars 2017.

« Le défi que nous avons à relever est de regarder la religion sous un angle différent et de nous appuyer sur ces principes universels d’amour, de justice, de pardon et d’intérêt pour nos semblables, qui se situent tous au cœur de la croyance religieuse. »

L’avis de Mme Ala’i a été largement partagé par les dirigeants consciencieux et les organisations, qui ont dialogué pendant des années sur la façon dont ils peuvent travailler ensemble pour lutter contre l’ignorance, la haine et les préjugés.

Un chapitre récent de ce dialogue actuel s’est déroulé à Beyrouth lors de la réunion La Religion pour les droits, organisée, du 28 au 29 mars, par le haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

Dans ses remarques préliminaires, Zeid Ra’ad Al-Hussein, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a attribué la cause fondamentale des violations des droits de l’homme à l’absence d’un sens profond de la justice. Pour répondre à ce vide, il a expliqué que la religion doit jouer un rôle central pour faire respecter la dignité et l’égalité de l’humanité tout entière.

En fait, ces dernières années, l’ONU a fait appel aux communautés religieuses pour qu’elles partagent la responsabilité de la sauvegarde des droits de l’homme. « La religion et les droits de l’homme ne sont pas contradictoires, bien au contraire », a déclaré Mme Ala’i.

Concernant la réunion La Religion pour les droits, elle a précisé : « Il y avait ce consensus sur la nécessité de montrer la nature unificatrice de la religion : une force pour la paix, pas pour la guerre ; une force pour l’unité, pas pour la violence ; une force pour la compréhension, pas pour le fanatisme. »

Plusieurs des participants à la réunion d’experts sur La Religion pour les droits, organisée par le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Beyrouth, du 28 au 29 mars 2017. Parmi les personnes présentes sur la photo figurent Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, et Diane Ala’i, la représentante de la CIB auprès de l’ONU à Genève (respectivement quatrième et cinquième à partir de la gauche).
Plusieurs des participants à la réunion d’experts sur La Religion pour les droits, organisée par le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Beyrouth, du 28 au 29 mars 2017. Parmi les personnes présentes sur la photo figurent Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, et Diane Ala’i, la représentante de la CIB auprès de l’ONU à Genève (respectivement quatrième et cinquième à partir de la gauche).

Les responsables religieux et les acteurs de la société civile, originaires du monde entier, ont exploré les moyens de coopérer pour protéger les droits de l’homme pour tous. Le résultat a été la préparation de deux documents : la Déclaration de Beyrouth et les 18 engagements sur La Religion pour les droits.

Un nombre important des personnes présentes provenaient du Moyen-Orient et représentaient un éventail de communautés religieuses et d’organisations confessionnelles.

Les 18 engagements sur La Religion pour les droits s’appuient sur de nombreux écrits religieux. La décision d’en choisir 18 était une allusion à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui protège le droit à la liberté de pensée et de religion.

Parmi les textes sacrés choisis pour le document, on trouve un passage de ‘Abdu’l-Bahá lors d’un entretien à New York en juin 1912 : « Le dessein fondamental de la religion de Dieu est d’établir l’unité entre les hommes. Les Manifestations divines étaient les instaurateurs des moyens de la communion et de l’amour. Ils ne sont pas venus créer la discorde, le conflit et la haine dans le monde. La religion de Dieu est la cause de l’amour, mais si elle devient une source d’inimitié et d’effusion de sang, son absence est préférable à son existence, car elle devient alors satanique, néfaste et un obstacle au monde humain. » Le passage est inclus dans l’article 9 des 18 engagements sur La Religion pour les droits. Tout le discours peut être trouvé dans The Promulgation of Universal Peace (La Promulgation de la paix universelle).

On espère que les engagements et la Déclaration de la réunion des Nations unies La Religion pour les Droits à Beyrouth seront lus et approuvés par des représentants des gouvernements lors d’une prochaine conférence qui se tiendra à Rabat, au Maroc.

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