L’ONU vote pour le prolongement de la surveillance de la situation des droits de l’homme en Iran

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GENÈVE, publié le 27 mars 2015 – Rejetant clairement la déclaration de l’Iran affirmant que la situation des droits de l’homme s’est améliorée dans son pays, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a reconduit le 27 mars le mandat de son rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran.

Press conference by Ahmed Shaheed, Special Rapporteur on the situation of human rights in Iran.
M. Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran. Photo ONU/Evan Schneider

« Le vote du Conseil en faveur du renouvellement du mandat d’Ahmed Shaheed envoie un signal fort à l’Iran, lui signifiant que le monde n’accepte pas de simples promesses sur les droits de l’homme, mais attend plutôt des mesures concrètes », a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève.

Le vote, 20 voix pour, 11 contre et 16 abstentions, est intervenu après que M. Shaheed et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ont déclaré au Conseil que, entre autres violations des droits de l’homme, l’Iran continue à discriminer les minorités ethniques et religieuses, y compris les bahá’ís, tout en réprimant les femmes, en supprimant la liberté d’expression et en exécutant des personnes sans procès équitables.

Mme Ala’i a déclaré que la contradiction flagrante entre les actes et les paroles de l’Iran est apparue évidente à maintes reprises au cours de la 28e session du Conseil, comme le 19 mars dernier, lors de la dernière session de son Examen périodique universel où Kazem Gharib Abadi, le secrétaire général adjoint pour les droits de l’homme en Iran, a affirmé que tous les citoyens bénéficient de l’ensemble des droits de l’homme en Iran.

« Les affirmations de l’Iran que tous ses citoyens jouissent d’une protection juridique et de l’ensemble des droits politiques, économiques, sociaux et culturels sont catégoriquement démenties par le traitement infligé à sa grande minorité bahá’íe qui continue à faire face à la persécution généralisée », a précisé Mme Ala’i.

« Quelque 100 bahá’ís sont injustement emprisonnées uniquement en raison de leurs croyances religieuses, des milliers d’autres sont exclus de l’enseignement supérieur ; la communauté bahá’íe dans son ensemble est l’objet de discrimination dans le domaine de l’emploi et elle ne peut se rassembler librement pour prier et réaliser des activités communautaires.

« Le traitement des bahá’ís iraniens est un baromètre précis de ce qui se passe en général en Iran et, comme l’ont déclaré M. Shaheed et M. Ban, c’est un indicateur des violations permanentes d’un grand nombre de droits de l’homme dans ce pays.

« Si l’Iran voulait vraiment se conformer à son discours, il pourrait facilement commencer en permettant aux bahá’ís de fréquenter l’université, une étape qui serait facilement mise en œuvre et qui serait un élément que M. Shaheed pourrait rapporter l’année prochaine au Conseil comme un signe d’amélioration. »

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