Solidarité internationale avec sept bahá’ís iraniens emprisonnés

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NEW YORK, publié le 26 mai 2015 – Durant le mois de mai, une campagne internationale pour attirer l’attention sur le long et injuste emprisonnement des sept responsables bahá’ís iraniens a donné lieu à un tollé dans le monde entier à l’occasion du septième anniversaire de leur arrestation.

Une photo de la banderole dans la campagne marquant le 7e anniversaire de l’emprisonnement des Yaran
Une photo de la banderole dans la campagne marquant le 7e anniversaire de l’emprisonnement des Yaran

Depuis de simples salles de réunion de village jusqu’aux cabinets gouvernementaux, des particuliers et des groupes ont élevé leurs voix pour dénoncer l’incarcération injuste des sept responsables, de même que celle de 110 bahá’ís actuellement emprisonnés pour leurs convictions religieuses et des autres prisonniers d’opinion en Iran.

« Nous avons été touchés par l’intensité et le cœur avec lesquels, à travers le monde, les gens d’expériences et de milieux tellement différents, se sont réunis par solidarité avec les sept responsables bahá’ís emprisonnés injustement en Iran », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe, auprès du bureau des Nations unies, qui a coordonné la campagne.

Les personnes emprisonnées sont, en haut de gauche à droite, Behrouz Tavakkoli, Fariba Kamalabadi, Vahid Tizfahm, Mahvash Sabet ; en bas à partir de la gauche, Jamaloddin Khanjani, Saeid Rezaie et Afif Naeimi.
Les personnes emprisonnées sont, en haut de gauche à droite, Behrouz Tavakkoli, Fariba Kamalabadi, Vahid Tizfahm, Mahvash Sabet ; en bas à partir de la gauche, Jamaloddin Khanjani, Saeid Rezaie et Afif Naeimi.

« L’intensité avec laquelle les gens de partout dans le monde comprennent l’ampleur de l’injustice vécue par les citoyens bahá’ís iraniens à cause de la politique du gouvernement a vraiment été mise en évidence par cette campagne. Nous pouvons voir leur soutien non seulement dans les déclarations officielles que la campagne a suscitées, mais aussi dans les chansons, les poèmes, les histoires personnelles et les autres manifestations de solidarité qu’elle a produits. La souffrance des bahá’ís se reflète dans celle des autres minorités religieuses et des libres penseurs en Iran. Une amélioration des conditions pour la communauté bahá’íe va annoncer un plus grand respect pour les droits de l’homme de tous les citoyens », a précisé Mme Dugal.

La campagne a pris pour thème Sept jours pour se souvenir des sept années d’incarcération des sept responsables bahá’ís.

Chaque jour de cette campagne, débutée le 14 mai 2015, a été consacré à un membre des sept responsables : Mahvash Sabet, Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm.

La campagne a suscité de nombreux articles dans les médias d’actualité, des déclarations de soutien de hauts fonctionnaires, de parlementaires et d’organisations des droits de l’homme. Des centaines voire des milliers d’événements et de célébrations ont été organisés par des particuliers et des groupes tout autour de la terre pour honorer ces sept bahá’ís.

En témoignages de sympathie et d’unité avec les responsables bahá’ís, parents et amis de ces sept personnes emprisonnées ont posté de nombreux récits et souvenirs personnels. La nièce de Saeid Rezaie, Pooneh Heidarieh, a enregistré une vidéo en l’honneur de son oncle. D’autres interviews filmées avec des membres de la famille de Fariba Kamalabadi et de Behrouz Tavakkoli ont également été largement diffusées. Un certain nombre de proches des sept bahá’ís ont été cités dans un article largement détaillé sur Iranwire.

C’est sur les médias sociaux que la campagne a été la plus visible, en utilisant le hashtag #7Bahais7years. Deux pages d’événements sur Facebook en anglais et en persan ont également servi de point de ralliement pour cet événement.

« Ce qui a été le plus motivant dans cette campagne mondiale c’est qu’elle a mis en évidence, à travers une communauté de médias sociaux dynamiques, les injustices auxquelles font face les sept bahá’ís emprisonnés. Nous avons vu des messages, des vidéos et des images sur Facebook, Instagram et Twitter en provenance de presque tous les continents, affichant une grande diversité d’expressions créatives », a expliqué Mme Dugal.

Par exemple, en Allemagne et en Autriche, des jeunes, qui étaient réunis à des conférences déjà programmées afin de se consulter et de planifier des services à l’humanité à travers des processus et des projets de quartier, ont décidé de dédier leur temps et des dévotions musicales aux sept bahá’ís.

À Saragosse, en Espagne, un groupe de personnes, habillées de costumes rayés de prisonniers, se sont rassemblées devant le bâtiment du conseil provincial, en brandissant des pancartes qui demandaient la libération de tous les prisonniers d’opinion en Iran.

Et en Inde, dans le village de Barama dans l’Assam, un groupe d’enfants a organisé, le 20 mai, une réunion de prière spéciale dans un orphelinat. Les photos montrent des enfants brandissant des pancartes avec l’inscription : « Nous sommes avec vous les Yaran. » (Yaran signifie amis en persan.) Ce fut un slogan fréquent sur les pancartes lors des veillées partout dans le monde – du Vietnam au Brésil, de l’Afrique du Sud à l’Australie – tandis que jeunes et vieux se sont réunis pour partager des histoires, dire des prières et chanter des chansons en signe de soutien aux citoyens bahá’ís persécutés d’Iran.

Des membres du Parlement européen : en haut en partant de la gauche, Ana Gomes du Portugal et Cornelia Ernst d’Allemagne ; en bas, en partant de la gauche, Julie Ward et Andrew Lewer du Royaume-Uni, et Tunne Kelam de l’Estonie (en bas à droite)
Des membres du Parlement européen : en haut en partant de la gauche, Ana Gomes du Portugal et Cornelia Ernst d’Allemagne ; en bas, en partant de la gauche, Julie Ward et Andrew Lewer du Royaume-Uni, et Tunne Kelam de l’Estonie (en bas à droite)

Des fonctionnaires du monde entier font partie de ceux qui ont élevé leurs voix en soutien aux prisonniers:

 

  • À Bruxelles, cinq membres du Parlement européen ont publié des déclarations vidéo proclamant que l’emprisonnement des sept bahá’ís est cruel et inacceptable.

 

  • Au Brésil, le député fédéral Luiz Couto, ancien président de la Commission nationale des droits de l’homme et au moins deux autres députés fédéraux, ont apporté leur soutien à la campagne.

 

Au Canada, le ministre des Affaires étrangères, Rob Nicholson, a publié une déclaration disant que le maintien en détention des sept bahá’ís « sert de rappel troublant du mépris flagrant du régime iranien pour la liberté religieuse ».

 

En Allemagne, le commissaire aux droits de l’homme, Christoph Strasser, a publié une déclaration demandant la libération immédiate des sept bahá’ís. « Ces sept détenus ont été condamnés chacun à une peine de 20 ans dans un procès qui manquait totalement de transparence et ne tenait aucun compte des principes fondamentaux de la loi », a-t-il déclaré.

 

D’autres militants et organisations des droits de l’homme ont également fait entendre leurs voix.

 

Nasrin Sotoudeh, une éminente avocate des droits de l’homme en Iran
Nasrin Sotoudeh, une éminente avocate des droits de l’homme en Iran

 

Nasrin Sotoudeh, une avocate iranienne qui, pendant un certain temps, a été emprisonnée avec plusieurs des sept bahá’ís, a enregistré une déclaration vidéo qualifiant leur procès de 2010 de tout à fait injuste et demandant aux autorités iraniennes de les libérer aujourd’hui.

 

 

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Mahnaz Parkand, une avocate iranienne qui a défendu les sept bahá’ís lors de leurs procès en 2010 et a ensuite été contrainte de fuir l’Iran

Mahnaz Parkand, une avocate iranienne qui a défendu les sept responsables lors de leurs procès en 2010 et a ensuite été contrainte de fuir l’Iran, a parlé à plusieurs reprises lors d’une visite à Washington DC, expliquant comment l’Iran a empêché les sept bahá’ís d’obtenir un procès équitable.

 

Sini Maria Heikkila, de Christian Solidarity Worldwide, a publié une déclaration vidéo disant : « Si l’Iran est sérieux au sujet de ses préoccupations relatives aux droits de l’homme, garantir les droits des minorités religieuses est une première étape essentielle. »

 

Elliott Abrams, un ancien membre des Études moyen-orientales au Conseil des relations étrangères, a déclaré dans un blog que le traitement brutal des bahá’ís par l’Iran souligne la vraie nature de son gouvernement. « La vérité sur la vie dans la République islamique se révèle non pas par les diplomates mielleux qu’elle envoie à l’étranger pour des négociations internationales, mais par la souffrance de ces citoyens pacifiques et vulnérables », a indiqué M. Abrams.

 

Des acteurs et des musiciens ont aussi ajouté leurs voix à la campagne. L’acteur/comédien anglais, Omid Djalili, a enregistré un message vidéo pour les bahá’ís emprisonnés. « Nous disons sept ans, sept bahá’ís, c’est sept ans de trop. » Toujours au Royaume-Uni, l’actrice Fiona Wade a apporté son soutien dans une déclaration vidéo. Le 20 mai, Shane Lynch, du groupe irlandais Boyzone, a publié son propre message honorant Behrouz Tavakkoli.

Les musiciens du Grand Hindin Miller et Sonbol Taefi de Nouvelle-Zélande ont créé une vidéo de musique spéciale pour l’occasion et, aux États-Unis, la chanteuse compositrice Shadi Toloui-Wallace a sorti une chanson spéciale écrite pour les sept bahá’ís.

« Nous sommes émus par la démonstration internationale de soutien pour ces sept responsables bahá’ís. C’est grâce à des efforts comme ceux-ci, faits dans le monde entier – au niveau local, dans les médias et parmi les hauts fonctionnaires – que le public sera sensibilisé à leur situation désespérée, a déclaré Mme Dugal. Nous espérons que ces appels pour leur libération servent à garantir qu’en 2016 une campagne marquant leur huitième année de captivité ne sera pas nécessaire. »

 

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