De nouvelles vidéos sur la violence commanditée par le gouvernement iranien contre ses propres citoyens bahá’ís

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GENEVE, publié le 2 novembre 2013– Parva Rahmanian et sa famille tenaient un magasin de fleurs en Iran – jusqu’à ce que le gouvernement leur retire leur licence commerciale.

La raison invoquée est simple : en tant que bahá’ís, ils sont «impurs » – et par conséquent, leurs compositions florales le sont également. L’impureté des bahá’ís est, au grand étonnement et à l’indignation du monde, le sujet d’une récente fatwa lancée par le leader suprême, Ali Khamenei.

Parva Rahmanian, une des personnes interviewées dans la vidéo.
Parva Rahmanian, une des personnes interviewées dans la vidéo.
« Nous avons reçu une lettre du service de la justice spécifiant que, puisque les mains d’un fleuriste sont mouillées lors de la manipulation des fleurs et que les bahá’ís sont considérés comme impurs par le haut clergé…, notre permis de travail était par conséquent annulé », explique Mme Rahmanian dans une nouvelle vidéo diffusée le 28 octobre par la Communauté internationale bahá’íe.

L’histoire de Mme Rahmanian n’est que l’un des nombreux récits personnels sur la persécution à laquelle font face les bahá’ís iraniens et qui sont relatés dans une vidéo de 17 minutes, intitulée « Violence en toute impunité » disponible sur le site YouTube de la Communauté internationale bahá’íe.

La nouvelle production, disponible en anglais et en persan, est en partie basée sur un rapport récent de la Communauté internationale bahá’íe publié sous le même titre et publié en mars. Toutefois, la vidéo comprend également plusieurs nouvelles interviews, réalisées aux États-Unis et en Europe, au cours des six derniers mois.

« Cette nouvelle vidéo reprend les statistiques dramatiques détaillées dans notre rapport précédant et les illustre par des témoignages personnels sur ce que signifie vivre dans un pays où les autorités supposées protéger vos droits sont celles qui sont à la source de votre oppression », a expliqué Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève.

Naim Sobhani, une des personnes interviewées dans la vidéo.
Naim Sobhani, une des personnes interviewées dans la vidéo.
Par exemple, Naim Sobhani décrit à quoi ressemblait la vie d’un enfant grandissant en Iran et devant supporter les calomnies des enseignants.

« Ces bahá’ís sont sales, ils sont immoraux, ce sont des non-croyants impurs ; ne dînez pas avec eux, ne les fréquentez pas, ne vous liez pas d’amitié avec eux », répétaient ses enseignants. M. Sobhani, qui vit maintenant aux États-Unis, ajoute : « Enfant, à l’école primaire, j’entendais le maître seriner ces sortes de choses à mes camarades de classe. »

Quelques militants des droits de l’homme figurent également dans cette vidéo.

Mahnaz Parakand, une avocate qui a défendu des bahá’ís avant d’être obligée de quitter elle-même l’Iran, raconte comment le gouvernement utilise de fausses accusations d’espionnage pour poursuivre et emprisonner les bahá’ís.

« Le seul élément qui leur permet d’accuser les bahá’ís d’espionnage est le fait que les tombeaux des grandes figures de la foi bahá’íe sont situés en Israël et sont des lieux de pèlerinage pour les bahá’ís », explique Mme Parakand.

« En tant que musulmane, quand je vais en Arabie saoudite en pèlerinage, le simple fait que la Maison de Dieu, la Kaaba, est située en Arabie saoudite signifie-t-il que tous les musulmans du monde pourraient espionner dans leur pays natal pour le compte de l’Arabie saoudite ? » demande-t-elle.

Karim Lahidji, président de la Fédération internationale des droits de l’homme, (FIDH), affirme que la politique de l’Iran a été « d’accroître la pression sur la communauté bahá’íe afin que, dans le meilleur des cas, elle renonce à ses convictions religieuses ».

Le rapport  «Violence with Impunity» (Violence en toute impunité)
Le rapport «Violence with Impunity» (Violence en toute impunité)
Le rapport initial atteste d’une vague croissante de violences dirigées contre la communauté bahá’íe iranienne – et du niveau d’impunité totale dont jouissent les agresseurs en ce qui concerne les poursuites ou les sanctions.

De 2005 à 2012, par exemple, il y a eu 52 cas d’isolement cellulaire de bahá’ís et 52 autres incidents au cours desquels des bahá’ís ont été physiquement agressés. Quelque 49 incidents d’incendie criminel sur des maisons et des magasins bahá’ís, plus de 30 cas de vandalisme et au moins 42 profanations de cimetières ont été également enregistrés.

La vidéo « Violence en toute impunité » est disponible sur le site YouTube de la Communauté internationale bahá’íe :

en langue anglaise à l’adresse suivante http://www.youtube.com/watch?v=f2mJ6gJ5X2Q&feature=youtu.be

en langue persane à l’adresse suivante
http://www.youtube.com/watch?v=k65kF1Mh4MY&feature=youtu.be

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