La situation des droits de l’homme en Iran condamnée par les Nations unies

Partager cet article :

NATIONS UNIES, publié le 24 décembre 2010– En date du 21 décembre 2010, un vote aux Nations unies a sévèrement condamné l’Iran pour son incapacité à respecter les normes internationales concernant les droits de l’homme.

Par un vote de 78 voix pour, 45 voix contre et 59 abstentions, l’Assemblée générale des Nations unies a entériné une résolution qui exprime «ses graves préoccupations au sujet des violations constantes et récurrentes des droits de l’homme ». Il s’agit du score le plus élevé jamais obtenu, en plus de deux décennies, par un telle résolution concernant l’Iran.

Le siège des Nations unies à New York. Le 21.12.2010, l’Assemblée générale des Nations unies a confirmé la résolution qui exprime « de graves préoccupations au sujet des violations continues et récurrentes des droits de l’homme » en Iran. Photo de Mark Garten.
Le siège des Nations unies à New York. Le 21.12.2010, l’Assemblée générale des Nations unies a confirmé la résolution qui exprime « de graves préoccupations au sujet des violations continues et récurrentes des droits de l’homme » en Iran. Photo de Mark Garten.
Très précisément, la résolution évoque les préoccupations soulevées par les agissements de l’Iran en ce qui concerne « l’intensification de la répression vis-à-vis des défenseurs des droits de l’homme et les informations sur l’usage excessif de la force, les détentions arbitraires, les procès iniques et les allégations de torture », ainsi que ses « inégalités omniprésentes entre hommes et femmes et violences à l’égard de ces dernières » et ses discriminations envers les minorités, y compris les membres de la foi bahá’íe.

« La communauté internationale s’est exprimée très clairement. La poursuite des violations continuelles et accrues des droits de l’homme est scandaleuse », a écrit Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies.
Se félicitant du résultat, elle a noté que la résolution fait état d’un large éventail de violations – depuis la torture jusqu’à l’oppression des femmes ou la persécution des minorités. « Tout ceci dure depuis trop longtemps et le temps est venu pour l’Iran d’entendre l’appel de la communauté internationale et de respecter les normes imposées par la légalité internationale. »

Un paragraphe entier de la résolution est consacré au sort réservé par l’Iran aux membres de la foi bahá’íe, détaillant une liste considérable d’activités anti-bahá’íes. Elles comprennent : « des preuves de plus en plus nombreuses des efforts de l’État pour identifier, surveiller et détenir arbitrairement des bahá’ís, l’interdiction, pour certains d’entre eux, de fréquenter l’université et le retrait, pour d’autres, de tout moyen de subsistance, la confiscation et la destruction de leurs propriétés et le saccage de leurs cimetières… »

Il fait aussi état de préoccupations concernant le procès récent et les condamnations prononcées à l’encontre des sept dirigeants bahá’ís affirmant que « leur a été refusé, à plusieurs reprises, un procès équitable ».

Condamnation mondiale

Le vote des Nations unies a coïncidé avec les protestations renouvelées émanant de nombreux gouvernements, organisations et personnalités éminentes concernant la persécution des bahá’ís iraniens.
Dans une déclaration datée du 17 décembre, le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a rappelé les graves préoccupations de son pays vis-à-vis de « l’incapacité des autorités iraniennes à respecter leurs obligations juridiques nationales et internationales ».

« Le gouvernement du Canada soutient fermement la population iranienne dans son combat contre les pratiques abusives et les discrimination concernant les droits de l’homme ainsi que les traitements injustes appliqués aux femmes et aux minorités », a affirmé M. Cannon.

Un certain nombre de personnalités éminentes de l’Inde ont également appelé l’Iran à respecter ses minorités. Parmi elles, l’ancien Premier ministre, L.K. Advani, a demandé justice pour les sept dirigeants bahá’ís emprisonnés. « Le comportement d’un pays ou d’une nation envers ses minorités religieuses est la pierre angulaire de son niveau de civilisation », a-t-il affirmé le 17 décembre.

Lors d’un débat au Parlement allemand sur la liberté religieuse qui s’est également tenu le 17 décembre, la situation en Iran a été évoquée par certains de ses membres. Christoph Strässer, porte-parole des sociaux démocrates en ce qui concerne les droits de l’homme, a précisé que la communauté bahá’íe « s’est toujours dédiée à la paix et à la tolérance depuis sa création… »

Le 18 décembre, un groupe de défenseurs des droits de l’homme brave les mauvaises conditions météorologiques dans la ville allemande de Mainz. Leur panneau indique « Liberté pour les sept bahá’ís ».
Le 18 décembre, un groupe de défenseurs des droits de l’homme brave les mauvaises conditions météorologiques dans la ville allemande de Mainz. Leur panneau indique « Liberté pour les sept bahá’ís ».
Des démonstrations de rues concernant la situation des droits de l’homme en Iran se sont déroulées dans les villes de Francfort, Wiesbaden, Mainz et Taunusstein.

« Nous nous sommes rassemblés ici afin de nous élever contre la situation alarmante des bahá’ís, des droits de l’homme en général et le climat de peur qui se développe pour les bahá’ís, les femmes, les jeunes, les bloggeurs, les journalistes, explique Omid Nouripour, député de Francfort, s’exprimant lors de cet événement public et nous voulons faire savoir au monde combien le peuple d’Iran a besoin de notre aide. »

Christian Solidarity Worldwide a également appelé à la libération des prisonniers bahá’ís. « Il est clair que les sept dirigeants bahá’ís ne sont détenus qu’en raison de leur foi », a affirmé le 10 décembre l’avocat Andrew Johnston, « et ceci contrevient aux obligations légales internationales de l’Iran. »

Le mois dernier, au Parlement australien, certains membres ont fait précisément référence aux discriminations perpétrées par l’Iran et à son manquement à protéger les droits des minorités – dont les communautés bahá’íe, soufie, balouche et kurde – ainsi qu’au procès et aux condamnations des sept dirigeants bahá’ís.

L’annonce des 10 ans d’emprisonnement avait déjà provoqué une avalanche de condamnations de la part de gouvernements du monde entier, dont ceux de l’Australie, le Canada, la France, l’Allemagne, la Hongrie, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’Union européenne et le président du Parlement européen se sont aussi joints aux protestations avec de nombreuses associations des droits humains, d’autres groupes et personnalités connues.

Dans son rapport international annuel sur la liberté religieuse publié en novembre, le département d’État américain a signalé que le respect de la liberté religieuse par le gouvernement iranien a continué à se détériorer, créant une « atmosphère menaçante pour presque tous les groupes religieux non chiites et plus particulièrement les bahá’ís ».

« Dans les résolutions de l’ONU, le gouvernement américain a publiquement condamné le traitement réservé aux bahá’ís », précise le rapport.

La plus récente des résolutions des Nations unies a été présentée par 42 co-sponsors et approuvée en novembre, dans sa forme préliminaire, par un comité de l’Assemblée générale ainsi que par un vote avec une majorité écrasante contre l’Iran..

Dossier spécial – « Le procès des sept dirigeants bahá’ís »

Le Baha’i World News Service a publié un dossier spécial qui comprend des articles et des informations générales concernant les sept dirigeants bahá’ís iraniens – leur vie, leur emprisonnement, le procès et leur condamnation, ainsi que les allégations portées contre eux. Il présente également d’autres sources d’information au sujet de la persécution de la communauté bahá’íe iranienne.

Ce dossier spécial peut être consulté sur http://news.bahai.org/human-rights/iran/yaran-special-report/

Pour des informations en français, vous pouvez consulter sur ce site le dossier Iran

La page International Reaction du site Baha’i World News service est régulièrement mise à jour avec des réactions de gouvernements, d’organisations non gouvernementales et de personnalités. La page Media Reports présente un résumé des articles de presse à travers le monde.

Partager cet article :