Les bahá’ís expriment leur gratitude pour une lettre de soutien

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La lettre ouverte, signée par plus de 240 érudits, écrivains, militants et autres Iraniens, stipule « Nous avons honte ! » du silence face à la persécution des bahá’ís en Iran.
La lettre ouverte, signée par plus de 240 érudits, écrivains, militants et autres Iraniens, stipule « Nous avons honte ! » du silence face à la persécution des bahá’ís en Iran.
New-York, publié le 19 février 2009 – La Communauté internationale bahá’íe a publié une déclaration exprimant sa gratitude envers les intellectuels, les érudits, les écrivains, les journalistes, les militants et les artistes iraniens du monde entier qui ont signé une lettre ouverte s’excusant de leur silence durant la longue période de persécution des bahá’ís.

La lettre ouverte des Iraniens – datée du 3 février et signée jusqu’à présent par 243 hommes et femmes habitant dans 19 pays – demande aux bahá’ís de leur pardonner « pour les crimes commis contre la communauté bahá’íe d’Iran » au cours du siècle et demi passé.

« Nous ne resterons plus silencieux lorsque des injustices vous seront infligées », indique la lettre après avoir énuméré quelques-unes des manières dont les bahá’ís ont été persécutés, allant du « meurtre barbare » jusqu’à la privation d’études supérieures pour les jeunes.

En réponse, la Communauté internationale bahá’íe a écrit aux signataires que la lettre « a apporté une lueur de réconfort et de soulagement à la souffrance que vos concitoyens bahá’ís endurent ».

« Nous vous exprimons, de leur part et de celle des bahá’ís du monde entier, notre profonde gratitude et remerciement pour un acte d’un telle importance historique », poursuit le message bahá’í, faisant référence à la publication de cette lettre ouverte.

La lettre a été particulièrement importante, a déclaré la réponse bahá’íe, dans le fait qu’elle rejette le contexte d’intimidation, créé par les autorités iraniennes tout au long des décennies, qui a servi à faire taire « ces individus à l’esprit juste et informés qui ont toujours souhaité se lever » pour soutenir les bahá’ís.

Dans une déclaration de presse du 14 février, les organisateurs à l’origine de cette lettre ont indiqué que beaucoup de gens désiraient encore la signer.

« Nous sommes confiants, ont-ils déclaré, que beaucoup d’autres personnes, des individus responsables et compatissants, aussi bien en Iran qu’à l’extérieur, ajouteront leur sceau d’approbation à une telle lettre, quand ils en seront informés, et nous espérons que les médias iraniens indépendants et engagés se joindront à nous dans la propagation de ce message ».

Cette lettre ouverte débute avec le titre « Nous avons honte ! Un siècle et demi d’oppression et de silence, c’est assez ! ».

« Nous avons honte que durant les 30 dernières années, le meurtre des bahá’ís, basé uniquement sur leurs croyances religieuses, ait gagné le statut légal et que plus de 200 bahá’ís aient été exterminés pour ce motif » indique notamment la lettre.

« Nous avons honte qu’un groupe d’intellectuels ait justifié la coercition contre la communauté bahá’íe en Iran», poursuit-elle.

Elle se termine par : « Nous sommes à vos côtés pour l’application de tous les droits contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Donnons-nous les mains pour remplacer la haine et l’ignorance par l’amour et la tolérance ».

La réponse bahá’íe se termine elle aussi par une déclaration d’espoir :
« L’espoir ardent des bahá’ís iraniens est de pouvoir travailler, côte à côte, avec leurs compatriotes pour le progrès et l’élévation de leur pays afin qu’il puisse assumer sa place d’honneur et de gloire parmi la famille des nations ».

Plus de détails :

La lettre ouverte était initialement signée par 42 personnes, mais plus de 200 autres y ont ajouté leur signature dans les 10 jours suivant sa première publication. Les signataires résident en Iran, Suède, Canada, États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Australie, France, Italie, Pays-Bas, Autriche, Espagne, Malaisie, Danemark, Belgique, Mexique, Turquie, Suisse et Norvège.

Le Réseau musulman pour les droits des bahá’ís a également répondu estimant qu’une telle lettre « écrite par un groupe d’intellectuels et de militants iraniens (était) vraiment stimulante. Le changement et le progrès ne peuvent être réalisés que si les erreurs du passé sont reconnues et admises et que la résolution est prise de ne plus jamais les répéter ».

Il surencherit en répondant aux « Nous avons honte …» de la lettre ouverte par « Nous sommes fiers …» :

« Nous sommes fiers qu’après une longue période de silence, les voix de protestation se sont maintenant exprimées, indique le Réseau musulman pour les droits des bahá’ís sur son site internet. Nous sommes fiers que face à l’accroissement des attaques contre les bahá’ís d’Iran, la communauté intellectuelle refuse de rester silencieuse. (…) Nous sommes fiers que vous vous soyez exprimés contre la douloureuse réalité qui existe en Iran ».

Une autre réponse est venue de l’ »Institute on Religion & Public Policy », établi à Washington, D.C.: « La lettre ouverte est un immense premier pas pour rendre publique et faire accepter la responsabilité sociale de la manière dont les bahá’ís ont été persécutés durant les 150 dernières années, a dit Joseph K. Grieboski, président de l’Institut. Maintenant, il appartient au gouvernement iranien de faire de même et de stopper ses abus contre cette communauté ».

Pour plus d’informations sur la situation en Iran : http://www.bahai.fr/iran

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