Enseignements essentiels

Fontaine Ridvan

Ô bien-aimés ! Le tabernacle de l’unité est dressé ; ne vous considérez pas comme des étrangers. Vous êtes les fruits d’un seul arbre, les feuilles d’une seule branche.
– Bahá’u’lláh

Les enseignements de la foi bahá’íe inspirent les individus alors qu’ils apprennent à améliorer leurs propres vies et à contribuer à l’avancement de la civilisation. Quelques enseignements essentiels sont présentés ci-dessous.

  • Dieu est un et la religion est une

    Les enseignements bahá’ís considèrent qu’il n’existe qu’un seul Dieu, c’est-à-dire que l’univers et toutes les créatures qu’il contient ont été créés par une seule et unique force supérieure.

    L’essence même de Dieu est inconnaissable et inaccessible pour l’être humain. En effet, en général, la créature ne peut comprendre elle-même son créateur. Une table ne peut pas comprendre la nature du charpentier qui l’a créée par exemple. L’existence même du charpentier est incompréhensible pour les objets qu’il fabrique.
    C’est pourquoi d’âge en âge, Dieu nous fait parvenir ses enseignements à travers ses Messagers. Chacun d’eux éduque l’humanité, en délivrant un message adapté à la capacité de compréhension et aux besoins des hommes de son époque.
    Bien que nous ayons différentes conceptions de la nature de Dieu, bien que nous le priions dans différentes langues et lui donnions des noms différents nous parlons cependant du même et unique créateur.

    Ainsi les enseignements bahá’ís considèrent que « la vérité religieuse n’est pas absolue mais relative, que la révélation divine est un processus continu et progressif, que toutes les grandes religions du monde sont d’origine divine, que leurs principes de base sont en complète harmonie, que leurs buts et objectifs sont les mêmes, que leurs enseignements sont les facettes d’une même réalité, que leurs fonctions sont complémentaires, qu’elles ne diffèrent que dans les aspects secondaires de leurs doctrines et que leurs missions représentent les étapes successives de l’évolution spirituelle de la société humaine. » Shoghi Effendi

  • L’humanité forme une seule famille

    Le principe de l’unité de l’humanité est le centre autour duquel gravitent les enseignements de Bahá’u’lláh.

    Pour nous inviter à comprendre que nous appartenons à une seule famille humaine, Bahá’u’lláh a comparé le monde au corps humain. Dans cet organisme, des millions de cellules, diverses dans leur forme et leur fonction, jouent leur rôle dans le maintien de la santé du système. Le principe qui régit le fonctionnement de l’organisme est la coopération. Ses diverses parties ne sont pas en concurrence pour les ressources, mais chaque cellule participe à un processus continu d’échange et de partage.
    Chaque individu est un membre du corps de l’humanité. Chacun est noble dans son essence, possède une âme unique. Tous partagent l’objectif commun de faire avancer une civilisation matérielle et spirituelle en constant progrès.
    Cette prise de conscience de notre patrimoine commun et de notre avenir interdépendant redéfinit notre compréhension de nous-mêmes et remet en cause le fonctionnement de la société contemporaine.
    L’acceptation de l’unité de l’humanité exige que les préjugés, qu’ils soient raciaux, religieux ou liés au sexe, soient totalement éliminés.
    Ce principe de l’unité appelle un changement fondamental de la conscience et une acceptation sincère de l’enseignement de Bahá’u’lláh que le temps est venu où chaque être humain sur terre peut contribuer au bien-être de toute la famille humaine.

    Le dessein fondamental qui anime la foi de Dieu et sa religion est de sauvegarder les intérêts et de promouvoir l’unité de la race humaine, de stimuler l’esprit d’amour et de fraternité parmi les hommes.
    – Bahá’u’lláh

  • Tout préjugé est destructeur et doit être abandonné

    L’acceptation de l’unité de l’humanité exige que les préjugés, qu’ils soient liés à la race, à l’appartenance ethnique, à la nationalité, à la religion, à la classe sociale ou au sexe des individus, soient totalement éliminés.

    Les mauvaises compréhensions et les préjugés qui conduisent à considérer un groupe de personnes comme supérieur à un autre contribuent largement aux afflictions actuelles de l’humanité. Le préjugé est une idée fausse des autres, une idée préconçue, fondée sur l’ignorance. Il nous rend aveugle au fait que chaque personne est dans son essence un être spirituel doté de talents et de capacités uniques, une « mine riche en gemmes d’une valeur inestimable ».
    Établir des relations solides avec des gens de tous les horizons de la vie est l’antidote à la maladie corrosive du préjugé. « Recherchez plutôt la vérité avec diligence et faites de tous les hommes vos amis », disait ‘Abdu’l-Bahà, « Tous les êtres supérieurehumains sont égaux. Il n’y a ni distinction, ni préférence pour aucune âme ».
    Cette égalité ne peut se traduire dans les faits que si chacun de nous s’efforce de se défaire de tout préjugé. Lorsqu’un sentiment de haine commence à se former dans nos cœurs, nous devons immédiatement le remplacer par un sentiment d’amour. Nous devons tout faire pour vaincre nos préjugés.

    Ô enfants des Hommes ! Ne savez-vous pas pourquoi Nous vous avons tous créés de la même poussière ? C’est pour que nul ne s’élève au-dessus des autres. Méditez sans cesse sur la manière dont vous fûtes créés. Puisque Nous vous avons tous fait d’une même substance, il vous incombe d’être comme une seule âme, allant d’un même pas, mangeant d’une même bouche et habitant la même terre afin que, du tréfonds de vous-mêmes, par vos actes et par vos œuvres, les signes de l’unité et l’essence du détachement puissent se manifester.
    – Bahá’u’lláh

  • Les femmes et les hommes sont égaux

    L’égalité entre les hommes et les femmes est une question relativement récente dans l’histoire humaine. Son application dans les faits relève encore de nombreux défis, partout dans le monde.

    Bahá’u’lláh, a clairement affirmé, il y a un siècle et demi, que « les femmes et les hommes ont été et seront toujours égaux aux yeux de Dieu. »

    Les enseignements bahá’ís précisent que le progrès de l’humanité dépend de la mise en œuvre de ce principe d’égalité et que la paix, la prospérité et le bien-être ne seront atteints que lorsque les hommes et les femmes participeront de manière égale à la vie de la société. L’émancipation de la femme est donc l’une des conditions essentielles à l’avènement de la paix. Pourtant, son importance reste méconnue. Le refus d’une association à part entière des femmes, à tous les domaines de l’activité humaine, constitue une injustice à l’égard de la moitié de la population mondiale, qui ne peut se justifier par aucun critère moral, biologique ou pratique.
    Permettre aux femmes de trouver leur place dans l’organisation sociale actuelle ne suffit pas. Il faut que les femmes et les hommes travaillent au coude à coude à l’édification d’un nouvel ordre social reposant sur des principes spirituels, à la recherche de la justice, la paix et la prospérité collective.

    Depuis plus d’un siècle, les bahá’ís œuvrent à l’avancement des droits de la femme, partout dans le monde, à travers l’éducation, des projets économiques et sociaux, ainsi que de la participation de la Communauté internationale bahá’íe (ONG) aux Nations Unies en tant que membre consultatif.

    Le monde de l’humanité possède deux ailes – l’une est constituée par les hommes, l’autre par les femmes. Tant que les deux ailes ne sont pas également développées, l’oiseau ne peut voler. Si une aile demeure faible, le vol est impossible. Tant que le monde des femmes ne deviendra pas égal au monde des hommes sur le plan de l’acquisition des vertus et des perfections, le succès et la prospérité ne pourront être réalisés comme ils devraient l’être.
    – ‘Abdu’l-Bahá

  • La science et la religion doivent être en harmonie

    Les enseignements bahá’ís dépassent la question de compatibilité et parlent de l’harmonie entre la science et la religion.

    Cette affirmation est fondée sur la conviction qu’il n’existe qu’une seule vérité ou réalité, même si celle-ci peut présenter plusieurs facettes.

    Ils se réfèrent à la science et à la religion comme deux systèmes complémentaires de connaissances et de pratiques qui contribuent au progrès de la civilisation.
    L’un de ces systèmes, la science, peut être comparé « à un miroir dans lequel sont révélées et réfléchies les formes et les images infinies des choses existantes. C’est la base même de tout développement individuel et national. Sans cette base de recherche le développement est impossible. »
    La religion, l’autre système de connaissance, écrit Shoghi Effendi, « possède un caractère fondamentalement mystique. Son objectif essentiel est le développement de l’individu et de la société par l’acquisition de vertus et de forces spirituelles. »
    Cette prise de position vis-à-vis de la science et de la religion ne prétend pas les définir mais permet des réflexions profondes et une nouvelle approche concernant la nature de leurs interactions, en particulier lorsqu’il s’agit des progrès de la civilisation.
    Concernant la relation entre la science et la religion, ’Abdu’l-Bahá écrit :
    « La religion et la science sont les deux ailes qui permettent à l’intelligence de l’homme de s’élever vers les hauteurs, et à l’âme humaine de progresser. Il n’est pas possible de voler avec une aile seulement. Si quelqu’un essayait de voler avec l’aile de la religion seulement, il tomberait bientôt dans le marécage de la superstition, tandis que, d’autre part, avec l’aile de la science seulement, il ne ferait aucun progrès mais sombrerait dans la fondrière désespérante du matérialisme. »

  • La justice est une force pour parvenir à l’unité

    Au niveau de l’individu, la justice est cette faculté de l’âme humaine qui permet à chacun de distinguer le vrai du faux.

    Bahá’u’lláh affirme qu’elle est, aux yeux de Dieu, « la chose préférée » puisqu’elle donne à tout individu les moyens de voir par ses propres yeux et non par ceux des autres, de connaître par son propre jugement plutôt que par celui de son voisin ou de son groupe. Elle exige de nous un jugement impartial, un comportement équitable envers autrui ; elle nous accompagne donc dans chaque acte quotidien de la vie.

    Au niveau du groupe, le souci de justice est l’indispensable repère d’une prise de décision collective, car c’est le seul moyen de parvenir à l’unité de pensée et d’action. Loin d’encourager l’esprit punitif qui lui a si souvent servi de masque par le passé, la justice est l’expression concrète de la notion, qu’en matière de progrès, les intérêts de l’individu et ceux de la société sont inextricablement liés. Dans la mesure où la justice devient la règle des relations humaines, un climat d’échange s’installe qui permet alors d’examiner, sans passion, les options en présence et d’adopter une ligne de conduite appropriée. Dans un tel climat, les éternelles tendances à la manipulation et à l’esprit partisan ont bien moins de chance d’infléchir le processus de prise de décision. »

    « La justice est la seule force qui puisse transformer la conscience naissante de l’unité de l’humanité en une volonté collective capable d’ériger sereinement les structures nécessaires à une vie communautaire mondiale. »

    La justice est la lumière des hommes. Ne l’étouffez pas avec les vents contraires de l’oppression et de la tyrannie. Le but de la justice est de faire naître l’unité parmi les hommes. L’océan de la sagesse divine s’enfle à l’intérieur de ce mot sublime tandis que tous les livres du monde n’en peuvent contenir le sens profond.
    – Bahá’u’lláh

  • La recherche de la vérité est une responsabilité personnelle

    Bahá’u’lláh insiste sur le devoir fondamental qu’a chaque être humain de développer ses connaissances en regardant le monde « par ses propres yeux et non par ceux d’autrui ».

    Il affirme également que nous ne devons pas adhérer à un mode de pensée simplement par tradition ou par reproduction de modèles, mais nous forger nous-mêmes nos propres idées car l’être humain a été doté de la capacité de distinguer la vérité du mensonge. Si un individu n’utilise pas cette capacité, et accepte sans questionnement certaines idées ou opinions, soit par admiration ou par peur de ceux qui les diffusent, alors il aura négligé ses facultés d’être humain. Dans la religion bahá’íe, nul n’a le droit d’interpréter les textes pour quelqu’un d’autre que lui-même. C’est pour cette raison que chacun est invité à lire les écrits saints et à prendre part à leur traduction dans la réalité de ce monde.

    Ne vous détournez pas de ceux qui ont des opinions différentes des vôtres. Tous cherchent la vérité, et bien des chemins y conduisent.
    La vérité présente quantité d’aspects mais elle demeure une, pour toujours et à jamais. Ne permettez pas aux divergences d’opinion ou aux différences de pensée de vous séparer de vos semblables ou de causer la discorde, d’introduire la haine et la dissension dans vos coeurs. Recherchez plutôt la vérité avec diligence et faites de tous les hommes vos amis.
    – ‘Abdu’l-Bahá

  • Les extrêmes de richesse et de pauvreté doivent être abolis

    Les écrits bahá’ís enseignent que l’abolition des extrêmes de richesse et de pauvreté est un principe dont la mise en œuvre est vitale pour parvenir à l’unification de la famille humaine et à l’édification d’une société mondiale pacifique.

    La question des extrêmes dans la pauvreté et la richesse porte essentiellement sur la nature des relations qui lient les individus, les communautés et les nations. De nos jours, la plus grande partie de la population mondiale vit dans des sociétés caractérisées par des relations de domination – que ce soit la domination exercée par une nation, un peuple, une classe sociale, un groupe religieux ou ethnique ou un sexe sur l’autre. Pourtant les sociétés ne peuvent s’épanouir dans un milieu qui favorise l’inégalité d’accès aux ressources, à l’acquisition des connaissances et à une participation véritable à la vie de la société.

    La richesse matérielle est sans nul doute essentielle à la réalisation des objectifs que se fixent les individus et groupes humains mais les ressources humaines et matérielles à disposition doivent être utilisées pour le bien de tous à long-terme et non à l’avantage de certains à court terme. Ceci n’est possible que lorsque la coopération devient la base d’une activité économique organisée. ‘Abdu’l-Bahá affirme que la coopération donne vie à la société tout comme l’organisme humain ne peut être maintenu en vie que grâce à la coopération des éléments qui le compose :

    La base de la vie est l’assistance mutuelle et l’entraide générale et (…) la suspension de cette réciprocité provoquerait aussitôt la destruction et le néant. Plus le monde aspire à la civilisation et plus cette importante question de coopération devient manifeste.
    – ‘Abdu’l-Bahá

    Ainsi l’abolition des extrêmes de richesse et de pauvreté doit être abordée au niveau mondial : « Poser les bases d’une civilisation mondiale revient à créer des lois et des institutions de nature et de portée universelles. »

  • L’humanité en marche vers la paix mondiale

    La Grande Paix à laquelle ont aspiré profondément les gens de bonne volonté au fil des siècles, dont prophètes et poètes nous offrent la vision depuis d’innombrables générations et dont les livres saints de l’humanité ont toujours renfermé la promesse, se profile enfin à l’horizon mondial.

    Il est maintenant possible à chacun, pour la première fois dans l’histoire, de voir toute la planète et les innombrables peuples qui l’habitent, dans une perspective globale. La paix mondiale est non seulement possible mais inévitable, nous enseigne Bahà’u’llàh. C’est la prochaine étape de notre évolution.
    Les enseignements bahá’ís offrent la vision d’un monde uni et pacifique. L’humanité a maintenant la capacité de créer une telle société, fondée sur la justice. Pour autant, la réalisation de cette vision n’est pas une tâche facile et le privilège d’y prendre part n’est pas réservé à quelques personnes. Tous les peuples du monde sont appelés à développer une conscience aiguë de la nécessité d’avancer collectivement vers cet objectif.
    Chacun, jeune ou vieux, femme ou homme, pauvre ou riche, est invité à progresser dans cette nouvelle civilisation de prospérité.
    Le progrès ne peut venir que si nous développons une nouvelle compréhension de la nature humaine, spirituelle et unificatrice et non matérielle et conflictuelle. Nous avons tous besoin d’apprendre à entrer en relation les uns avec les autres d’une façon encourageante et bienveillante. Les institutions de la société devront également être remodelées afin que la justice soit le principe organisateur de la société.
    Un processus éducatif qui développe la capacité à servir l’humanité est le chemin nécessaire vers cet avenir. Sa première étape consiste, pour les bahá’ís, leurs amis, familles et collègues à partager des moments de prière, étudier les enseignements spirituels et organiser des cours pour les jeunes et les enfants, afin de contribuer autour d’eux à la réalisation progressive de cette vision.

    Ces luttes stériles, ces guerres ruineuses passeront, et la paix suprême viendra… […] Ces luttes, ces massacres et ces discordes doivent cesser et tous les hommes doivent être comme les membres d’une même famille… Que l’homme ne se glorifie pas d’aimer son pays, mais qu’il cherche plutôt sa gloire dans son amour du genre humain…
    – Bahá’u’lláh