Figures centrales et institutions de la foi bahá'íe

Bahá’u’lláh (1817–1892)

113.b.-Figures-centrales---Tombeau-Baha'u'llah
Bahá’u’lláh, dont le nom signifie « La Gloire de Dieu », est le Messager prédit par le Báb et par tous les Messagers divins du passé. Bahá’u’lláh offre à l’humanité une nouvelle Révélation venant de Dieu. Des milliers de versets, de lettres et de livres s’écoulèrent de sa plume. Dans ses écrits il ébauche une structure pour le développement d’une civilisation mondiale qui tient compte à la fois des dimensions spirituelles et matérielles de la vie humaine.

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Bahá’u’lláh naquit le 12 novembre 1817 à Téhéran. Fils d’un ministre de la cours du Shah, Bahá’u’lláh refusa d’embrasser la carrière de son père et préféra consacrer son énergie à diverses actions humanitaires qui lui valurent le nom de « Père des pauvres ». En 1844, Bahá’u’lláh devint disciple du Báb, un jeune persan dont les enseignements spirituels de portée universelle déchaînèrent la violence des autorités religieuses. Ses nombreux adeptes, les bábis, furent violentés et le Báb fut exécuté. Bahá’u’lláh, perçu pour sa grandeur d’âme comme le nouveau chef des bábis, fut arrêté et emmené à Téhéran, en août 1852, pieds et cou enchaînés, puis jeté dans l’une des prisons les plus insalubres d’Orient, le Siyáh-Chál ou « Fosse noire », pendant quatre mois. Les autorités espéraient qu’il y trouverait la mort, mais ce cachot devint au contraire le lieu d’une nouvelle révélation. « Je n’étais qu’un homme comme les autres, endormi sur ma couche, lorsque le souffle du Tout-Glorieux est passé sur moi et m’a donné la connaissance de tout ce qui est… » « Cela ne vient pas de moi mais de Celui qui est Tout-Puissant et omniscient. Et Il m’a enjoint d’élever la voix entre le Ciel et la Terre… » écrira-t-il plus tard.

Après avoir été remis en liberté, Bahá’u’lláh fut banni de son pays natal. Commencèrent alors pour lui quarante années d’exil, d’emprisonnement et de persécution. En janvier 1853, il fut escorté vers Bagdad, où il révéla ses premiers écrits. Forcé de quitter cette ville pour Constantinople, il déclara en avril 1863 qu’il était le Promis de tous les âges, dont le Báb avait préparé la venue. A Andrinople, il s’adressa aux dirigeants du monde de l’époque, leur annonçant ouvertement son rang de Messager de Dieu et les priant de gouverner avec justice, de lutter contre la guerre et de travailler à l’établissement d’une paix mondiale. Son exil le conduisit enfin à Saint Jean d’Acre, ville pénitentiaire de l’Empire Ottoman où il arriva en août 1868. Bahá’u’lláh y révéla la plus importante de ses œuvres, le « Kitáb-í-Aqdas » ou « Livre le Plus Saint ». Ce livre esquisse les lois et principes essentiels que les croyants doivent observer et il pose les bases de l’administration de la communauté bahá’íe. Vers la fin des années 1870, Bahá’u’lláh fut autorisé à se déplacer librement en dehors des remparts de la ville et ses disciples le rencontrèrent avec une liberté relative. Il s’installa dans un manoir dans la campagne proche de Saint-Jean-d’Acre. Le 29 mai 1892, s’acheva la vie terrestre de Bahá’u’lláh. Sa dépouille repose dans une petite pièce non loin du manoir restauré. Pour les bahá’ís, ce lieu, connu sous le nom de Bahjí, est le plus saint qui existe sur terre.

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Le Báb (1819–1850)

3.b. Figures centrales - Tombeau Bab
Le précurseur de la foi bahá’ie s’est donné le titre de Báb, la « porte » à travers laquelle ses contemporains pouvaient se préparer à la venue d’un second Messager de Dieu, Bahá’u’lláh, plus grand que lui, qui inaugurerait un âge de paix et de justice.

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Le Báb naquit à Shiraz, en Perse, le 20 octobre 1819. Il possédait dès l’enfance une sagesse et une finesse surprenantes. A l’âge adulte, il rejoignit son oncle dans le négoce familial. Son intégrité et sa piété lui valurent l’estime des autres marchands avec lesquels il entrait en contact. Il était connu également pour sa générosité envers les pauvres. Etant lui-même porteur d’une révélation divine indépendante, le Báb révéla sa mission prophétique à son premier disciple le 23 mai 1844. Son principal ouvrage révélé, le Bayán, a pour thème central l’imminence de la venue d’un deuxième messager de Dieu qui serait beaucoup plus grand que lui et dont la mission serait d’établir à l’échelle du monde l’ère de paix et de prospérité promue à chaque époque par les enseignements spirituels et religieux.

Le Bayán abrogeait par ailleurs certaines lois islamiques, qu’il remplaçait par de nouvelles, et insistait sur les valeurs morales et surtout sur la pureté de coeur et d’intention. Le rang des femmes y était rehaussé et la dignité rendue aux pauvres. Enfin, l’éducation et les sciences utiles à l’humanité y étaient encouragées et valorisées. Son message fut très vite accueilli par de nombreux adeptes et se répandit en Perse comme une traînée de poudre. Ce succès, tout comme l’audace du message proclamé, suscitèrent hostilités et persécutions, en particulier de la part des autorités religieuses qui voyaient leur pouvoir et leur prestige menacés. Les historiens estiment à environ 20 000 le nombre des victimes de ces persécutions. Le Báb fut lui-même à plusieurs reprises emprisonné, puis condamné à mort. Il fut exécuté le 9 juillet 1850, à Tabriz. Sa dépouille repose aujourd’hui à Haïfa, en Israël, dans un mausolée majestueux, dressé au milieu d’un écrin de verdure, l’ensemble étant inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco.

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‘Abdu’l-Bahá (1844–1921)

3.b. Figures centrales - Abdu'l-BahaDans son testament, Bahá’u’lláh désigna son fils aîné, ‘Abdu’l-Bahá, comme l’interprète autorisé de ses écrits et son successeur. En Orient comme en Occident, ‘Abdu’l-Bahá fut connu comme un ambassadeur de paix et un être humain exemplaire.

Au cours de la nuit du 23 mai 1844, Bahá’u’lláh vit naître son fils ‘Abdu’l-Bahá, dont le nom signifie « serviteur de Bahá ».

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‘Abdu’l-Bahá n’avait que huit ans lorsque son père fut chargé de chaînes, emprisonné, dépouillé de tous ses biens puis exilé. Malgré les afflictions dont il a souffert aux côtés de sa famille et ses proches au cours des quarante années d’exil de son père, ‘Abdu’l-Bahá a toujours su, par son humilité et son amour, combler de joie toute personne qui se présentait à lui.

Promoteur d’unité et de paix, interlocuteur des autorités civiles et religieuses, ‘Abdu’l-Bahá fut appelé, à l’ascension de son père, à conduire la jeune communauté bahá’ie, à consolider ses fondements et à étendre sa portée à travers l’orient et l’occident. Le testament de Bahá’u’lláh le désigna en effet, dans les termes les plus clairs, comme celui vers qui tous les croyants devaient se tourner et l’interprète autorisé de ses écrits. Libéré de son assignation à résidence à partir de 1908, il entreprit des voyages en Occident et se déplaça notamment en France en 1911 et 1913, à Paris (lien hypertexte), Marseille et Thonon les Bains. `Abdu’l-Bahá est décédé le 26 novembre 1921 à Haïfa, en Israel. En prenant ‘Abdu’l-Bahá pour exemple, chacun peut promouvoir l’unité et la paix, élever le niveau de ses conversations vers ce qui ennoblit l’être humain et fréquenter ses pairs avec un amour libéré de toute forme de préjugé.

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Shoghi Effendi (1897–1957)

3.b. Figures centrales - Shoghi Effendi’Abdu’l-Bahá avait désigné par testament le plus âgé de ses petits-fils, Shoghi Effendi Rabbaní pour lui succéder, dans une fonction spécifique désignée sous le nom de Gardien de la foi bahá’íe. Dans cette fonction, Shoghi Effendi faisait autorité comme interprète des enseignements bahá’ís.

Né à Saint-Jean-d’Acre le 1er mars 1897, Shoghi Effendi a passé une bonne partie de son enfance auprès de ’Abdu’l-Bahá.

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Il suivit les cours de l’université américaine de Beyrouth puis ceux de l’université d’Oxford où il acquit une parfaite maîtrise de la langue anglaise et de la culture occidentale. Doté d’une amabilité et d’une tendresse innée envers ses interlocuteurs, Shoghi Effendi démontrait un enthousiasme et un dynamisme exceptionnels dans la conduite de la communauté baha’ie. Adressant de nombreuses lettres aux premiers croyants et aux jeunes communautés, il les encourageait en leur ouvrant de nouvelles perspectives sur les croyances qu’ils avaient embrassées, et les amenaient, avec méthode et patience, à progresser dans leur service à l’humanité. Ces croyants résidaient dans la plupart des pays du monde au terme du ministère de Shoghi Effendi. Il décéda subitement le 5 novembre 1957, à Londres, où il est enterré.

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Maison universelle de justice (1963–Aujourd’hui)

3.b. Figures centrales - MUJ

Le développement mondial de la Foi bahá’íe est aujourd’hui dirigé par la Maison universelle de justice. Dans son livre de lois, Bahá’u’lláh ordonne à la Maison universelle de justice d’exercer son influence positive sur le bien-être de l’humanité, de promouvoir l’éducation, la paix et la prospérité mondiale, de protéger l’honneur des hommes et la place de la religion dans la société.

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Ses neuf membres sont élus tous les cinq ans par l’ensemble des membres des conseils administratifs nationaux du monde bahá’í. Aucune candidature ni aucune publicité partisane ne précèdent cette élection de dimension mondiale. La sauvegarde de l’unité des adeptes de Baha’u’llah et le maintien de l’intégrité et la flexibilité de ses préceptes sont assurés aujourd’hui par la Maison universelle de justice, après avoir été conférés à ‘Abdu’l-Bahá puis à Shoghi Effendi. Elle est l’institution suprême sous l’impulsion de laquelle les croyants et les institutions bahá’íes se consacrent à l’amélioration matérielle et spirituelle du monde. Elle les conduit notamment, partout dans le monde, à apprendre à développer, de concert avec leurs amis, leurs collègues ou leurs voisins, un processus éducatif qui développe la capacité de servir l’humanité.

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