May Bolles, à l'origine de la première communauté bahá’íe de France

L’histoire de la foi bahá’íe sur le sol français commence en 1898 à Paris, par une jeune américaine, May Bolles.

May Bolles
May Bolles (1870-1940)

Née le 14 janvier 1870 dans une famille aisée du New Jersey, May est une enfant sensible et très vite attirée vers les choses spirituelles. Sa famille vit dans l’atmosphère de raffinement propre à la haute société américaine de l’époque. On y admire la culture européenne et il est courant d’envoyer la jeunesse découvrir l’ancien monde. C’est ainsi qu’enfant déjà, May séjourne en France, elle y passe quelque temps dans une école religieuse et se familiarise très tôt avec la langue de Molière pour laquelle elle ne cessera d’éprouver un attachement réel.

Revenue à Paris pour ses études, cela fait huit ans que May Bolles vit dans la capitale, lorsqu’en 1898 elle entend parler du message bahá’í, auquel elle adhère immédiatement. Elle forme aussitôt, dans la capitale française, le premier groupe bahá’í d’Europe. Paris ne cessera dès lors de jouer un rôle clé dans le développement de cette foi, à l’intérieur et au-delà des frontières de la France.

« Une voix nouvelle vient de l’Asie. Déjà plusieurs pensent en Europe que la parole de Béha-oullah ne contredit pas notre science moderne et est assimilable pour nous, Européens, qui avons besoin de réconfort. N’est-il pas juste que ce réconfort nous vienne d’Asie comme il est déjà venu ? »
– Guillaume Apollinaire, La Pléiade, Tome III, p.508, 1928

Ce premier groupe bahá’í d’Europe compte rapidement 30 membres, dont un grand nombre d’étudiants et d’artistes. Parmi eux se trouvent :

  • Hippolyte Dreyfus, premier bahá’í français, avocat au Barreau de Paris
  • Laura Barney, chevalier puis officier de la Légion d’Honneur pour son action humanitaire et en faveur de la condition féminine
  • Thomas Breakwell, premier bahá’í anglais
  • Vanda Haack, première bahá’íe néerlandaise
  • Edith de Bons, mère de la communauté bahá’íe de suisse
  • Marion Jack, mère de la communauté bahá’íe bulgare
  • Agnès Alexander, mère des communautés bahá’íes d’Italie, de Hawaï et du Japon
  • Frank Edwin Scott, nommé chevalier de la Légion d’honneur, le 13 août 1927, en reconnaissance de son art
  • Victor et Elise Ponsonaille, fondateurs de la première école bahá’íe pour enfants défavorisés, au Pré Saint-Gervais