Des bahá’ís emprisonnés au Yémen risquent l’extradition vers l’Iran

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bahai.fr_651.jpg New-York, publié le 27 août 2008 – Trois bahá’ís actuellement emprisonnés au Yémen sont menacés d’extradition imminente vers l’Iran, où les bahá’ís subissent de violentes persécutions et où ils seront fort probablement emprisonnés et torturés.

« Nous sommes extrêmement inquiets du sort de ces trois bahá’ís, détenus sans qu’aucune accusation n’ait été portée contre eux dans une affaire clairement fondée sur la persécution religieuse », a affirmé Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies.

« Bien qu’ils vivent au Yémen depuis plus de 25 ans, ils détiennent des passeports iraniens, et il y a tout lieu de croire que le gouvernement du Yémen a l’intention de les extrader vers l’Iran, où le gouvernement mène une campagne systématique contre les bahá’ís ».

« Bien que nous demandions leur libération immédiate, nous insistons surtout, aujourd’hui, auprès du gouvernement du Yémen pour qu’il résiste à toute tentation d’extrader ces trois bahá’ís vers l’Iran, ou vers tout autre pays. L’expulsion vers un autre pays, à cause de leurs croyances religieuses, de trois personnes ayant des familles et des entreprises bien établies serait une injustice flagrante, mais l’extradition vers l’Iran où elles risquent d’être torturées constituerait une violation évidente du droit international en matière de droits de la personne », a ajouté Madame Dugal.

Les trois bahá’ís, et un autre bahá’í d’origine irakienne, ont été arrêtés en juin, apparemment à cause de leur croyance en la foi bahá’íe et de leur pratique de cette religion.

Les trois bahá’ís d’origine iranienne arrêtés sont Messieurs Zia’u’llah Pourahmari, Keyvan Qadari et Behrooz Rohani. Le quatrième bahá’í, lui aussi arrêté et menacé d’extradition vers l’Irak, est Monsieur Sayfi Ibrahim Sayfi.

Les trois bahá’ís d’origine iranienne possèdent tous des entreprises prospères au Yémen, et leurs familles y sont bien établies.

Les arrestations ont eu lieu dans la capitale, Sanaa, dans la nuit du 20 juin 2008, alors qu’une vingtaine d’agents de la sécurité armés effectuaient une descente de police aux résidences de plusieurs bahá’ís et y confisquaient des documents, des disques compacts, des photographies et un ordinateur.

Bien qu’aucune accusation formelle n’ait été formulée contre les bahá’ís, des représentants du gouvernement ont indiqué qu’ils avaient été arrêtés parce qu’on les soupçonnait de faire du prosélytisme, d’une façon interdite par la loi yéménite. Les bahá’ís ont nié ces accusations.

Depuis leur arrestation, la Communauté internationale bahá’íe s’emploie, par la voie diplomatique, à obtenir leur libération.

« Ce que nous souhaitons, c’est empêcher que cette affaire ne devienne un problème majeur de déni des droits humains, pour une question de persécution religieuse. L’extradition vers l’Iran serait certainement une question d’ordre international, et une telle action ne cadrerait pas avec les antécédents du gouvernement du Yémen en matière de droits humains ».

« Conformément aux lois internationales sur la liberté de religion, il ne fait aucun doute que les bahá’ís – et toute autre personne au Yémen – devraient pouvoir pratiquer librement leur religion. Bien que la situation ne soit pas encore résolue, nous soutenons le droit des bahá’ís, au Yémen et partout ailleurs, de pratiquer tous les aspects de leur religion, sans crainte d’être chassés de leur pays d’adoption », a conclu Madame Dugal.

Il y a environ 250 bahá’ís reconnus au Yémen, et la communauté a bénéficié jusqu’ici d’une liberté relative pour pratiquer paisiblement sa foi.

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