ONU : Le Haut Responsable sur la liberté religieuse s’inquiète pour le sort des bahá’ís d’Iran

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NEW-YORK – ONU – 20 mars 2006 – Les déclarations d’un haut responsable de l’ONU sur des manœuvres engagées par le gouvernement iranien contre les bahá’ís d’Iran n’ont pas manqué d’inquiéter aujourd’hui les représentants de la Communauté internationale bahá’íe.

Mme Asma Jahangir, Rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion et de conviction, a déclaré dans un communiqué de presse diffusé ce jour qu’elle était gravement préoccupée par « une lettre confidentielle envoyée le 29 octobre 2005 par le chef d’Etat major des forces armées iraniennes à un certain nombre d’organes de l’Etat. »

« La lettre, » déclare-t-elle,  » s’adresse au ministère de l’Information, aux gardes révolutionnaires et aux forces de l’ordre, et affirme que le Guide suprême, l’ayatollah Khamenei, a donné l’ordre d’identifier les personnes qui adhèrent à la Foi bahá’íe et de rapporter leurs faits et gestes. Elle leur enjoint de recueillir, dans le plus grand secret, tout type d’informations concernant les membres de la Foi bahá’íe. »

« Nous sommes reconnaissants à Mme Jahangir d’avoir divulgué cette information», a déclaré Bani Dugal, la représentante principale de la Communauté internationale bahá’íe. « Nous partageons son inquiétude. Nous tremblons à l’idée de ce que cette surveillance rapprochée pourrait signifier. Cette opération gouvernementale est sans précédent et nous demandons des explications à l’Ambassadeur d’Iran. »

Le rapporteur spécial de l’ONU considère « cette opération de surveillance comme une entrave inadmissible et inacceptable aux droits des membres des minorités religieuses. »

« L’inquiétude du Rapporteur spécial, qui repose sur l’utilisation possible de ces informations comme point d’appui à une recrudescence des persécutions et des discriminations contre les bahá’ís d’Iran, est parfaitement fondée, » a déclaré Mme Dugal.

Cette manœuvre intervient au moment où les bahá’ís font l’objet d’attaques incessantes dans les médias. Dans le passé, ce genre de disposition a toujours précédé des vagues de répression contre les bahá’ís d’Iran. « Kayhan, » le quotidien officiel de Téhéran, a publié ces dernières semaines plus de 30 articles provocateurs, dénigrant les baha’is et leur religion.

Des stations de radio et de télévision se sont associées à la campagne en diffusant des programmes calomniant les bahá’ís et leurs convictions. En outre, l’influence grandissante dans les cercles gouvernementaux iraniens de l’organisation anti-bahá’íe, Hojjatieh, dont l’objectif principal est la destruction de la Foi bahá’íe, ne peut qu’accroître notre inquiétude vis-à-vis de cette communauté assiégée.

« Nous savons pertinemment où peut mener une propagande haineuse; l’histoire récente regorge d’exemples de ses conséquences terrifiantes. Aussi lançons-nous un appel urgent à tous les peuples et les nations au nom de nos coreligionnaires iraniens pour qu’ils empêchent que des individus paisibles et respectueux du droit ne soient acculés à faire face à des situations extrêmes provoquées par la haine aveugle » a poursuivi Mme Dugal. « On ne doit plus laisser se reproduire des actes aussi effroyables que ceux qui ont été suscités dans des circonstances similaires dans le passé. Plus cette fois. »

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