Un film documentaire relate la réponse pacifique des bahá’ís iraniens à l’oppression

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LONDRES, publié le 28 septembre 2014 – Le 12 septembre, un nouveau film documentaire d’une grande intensité a été présenté en avant-première au Royaume-Uni. Il raconte l’histoire des bahá’ís d’Iran et leur réponse pacifique à des décennies de persécution financée par l’État.

Le documentaire de Maziar Bahari To Light a Candle (Allumer une bougie) raconte l’histoire des bahá’ís d’Iran et de leur résistance pacifique à des décennies de persécution parrainée par l’État.
Le documentaire de Maziar Bahari To Light a Candle (Allumer une bougie) raconte l’histoire des bahá’ís d’Iran et de leur résistance pacifique à des décennies de persécution parrainée par l’État.

Ce film, intitulé To Light a Candle (Allumer une bougie), a été réalisé au moyen d’interviews, d’histoires personnelles et d’images d’archives qui ont souvent été sorties clandestinement d’Iran en prenant de grands risques personnels. Il met en évidence la résilience constructive des jeunes bahá’ís d’Iran qui, confrontés aux tentatives systématiques du régime iranien de leur interdire l’accès à l’enseignement supérieur, ont développé un institut informel, connu sous le nom d’Institut bahá’í d’enseignement supérieur (IBES), grâce auquel ils peuvent avoir accès à des cours de niveau universitaire.

Lors de la projection à l’Hackney Picturehouse à Londres, le comédien anglo-iranien Omid Djalili qui présentait le film, a expliqué : « C’est un beau documentaire simplement raconté qui, nous l’espérons, attirera l’attention sur une question qui ne fait de brèves apparitions dans les informations que très sporadiquement.

Ce film a été réalisé par le journaliste et cinéaste réputé Maziar Bahari. Il était journaliste à Newsweek d’Iran de 1998 à 2011 et il a produit un certain nombre d’autres films documentaires sur l’Iran. M. Bahari n’est pas un membre de la communauté bahá’íe.

« L’histoire avait besoin d’une approche journalistique pondérée et c’est précisément ce qu’elle a obtenu », a précisé M. Djalili, qui a décrit le documentaire comme « à la fois extraordinaire et très émouvant ».

Le film fournit, de manière vivante, les preuves que la menace d’arrestation et d’emprisonnement est une réalité quotidienne pour les bahá’ís d’Iran, comme pour les enseignants auxquels il est interdit de poursuivre leur tentative professionnelle d’éduquer les jeunes dans des résidences privées.

Un panel de discussion à l’Hackney Picturehouse, à Londres, suite à la première projection au Royaume-Uni du documentaire To Light a Candle (Allumer une bougie). Sur la photo, de gauche à droite : le comédien Omid Djalili, l’étudiant iranien Baharan Karamzadeh, l’avocat international des droits de l’homme Payam Akhavan, et le cinéaste Maziar Bahari.
Un panel de discussion à l’Hackney Picturehouse, à Londres, suite à la première projection au Royaume-Uni du documentaire To Light a Candle (Allumer une bougie). Sur la photo, de gauche à droite : le comédien Omid Djalili, l’étudiant iranien Baharan Karamzadeh, l’avocat international des droits de l’homme Payam Akhavan, et le cinéaste Maziar Bahari.

La première du film a été suivie d’une table ronde présidée par M. Djalili. En plus de Maziar Bahari, le panel comprenait Payam Akhavan, un avocat international des droits de l’homme, et Baharan Karamzadeh, un étudiant.

« Afin de justifier la répression généralisée dans la société iranienne, un ennemi devait être créé et c’est tombé sur les bahá’ís, a déclaré M. Akhavan. La conception des bahá’ís mise en place par le régime est basée sur la paranoïa et la haine et n’a rien à voir avec la réalité de la foi bahá’íe et de sa communauté. »

Cependant, M. Akhavan et M. Bahari ont reconnu que, ces dernières années, un nombre croissant d’Iraniens ont changé d’avis à propos de la communauté bahá’íe.

« Beaucoup de personnes s’intéressent aux bahá’ís », a expliqué M. Bahari, ajoutant que, dans le passé, les Iraniens « étaient indifférents au sort des bahá’ís. Nous n’avions pas envie de nous en préoccuper … Je trouve honteux que nous n’ayons pas entendu parler des bahá’ís ayant été enlevés et tués ».

« Les gens finiront par se réconcilier avec ce passé honteux, a déclaré M. Bahari. La plupart des jeunes Iraniens d’aujourd’hui ont des amis bahá’ís, malgré le fait que le gouvernement continue de les harceler et de les dépeindre sous le même angle négatif. »

Le journaliste Maziar Bahari avec le comédien Omid Djalili à la première britannique du film de M. Bahari, To Light a Candle (Allumer une bougie), le 12 septembre 2014.
Le journaliste Maziar Bahari avec le comédien Omid Djalili à la première britannique du film de M. Bahari, To Light a Candle (Allumer une bougie), le 12 septembre 2014.

« Pour moi – et c’est une des raisons pour lesquelles je voulais faire ce documentaire – les bahá’ís sont un baromètre de ce qui se passe en Iran. Si le pays s’ouvre un peu, peut-être par un gouvernement réformiste, les bahá’ís bénéficieront de certaines libertés. Lorsque la société est plus réprimée, ce sont les bahá’ís qui sont les premières victimes. »

M. Bahari a profité de cette première pour annoncer une journée internationale : Education is Not a Crime (L’éducation n’est pas un crime). Cette journée aura lieu le 22 février 2015 et il espère qu’elle améliorera la conscientisation au sujet du droit à l’éducation

« Les événements internationaux de ce genre, qui mettent l’accent sur quelques-uns des principaux thèmes que le documentaire évoque, ne contribuent pas seulement à attirer l’attention sur les épreuves que les bahá’ís ont eu à subir au cours de nombreuses décennies en Iran, mais ils incitent à un changement positif », a-t-il précisé.

« Puisque les bahá’ís continuent de faire face à l’injustice, et aussi longtemps que les autorités iraniennes les traiteront comme des citoyens de seconde classe, il y aura encore beaucoup à faire. »

Voir la bande annonce du film To Light a Candle (Allumer une bougie) :
https://www.youtube.com/watch?v=v7aE27GyMMo&feature=youtu.be

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