Un panel étudie la migration, les médias et les idées fausses

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PARIS, publié le 13 janvier 2015 – Comment les médias influencent-ils notre sentiment d’identité ? Comment façonnent-ils notre perception de ceux qui sont différents de nous ? Comment renforcent-ils l’altérité ? Ces interrogations ont récemment été au centre d’un débat sur la représentation, véhiculée par les médias allemands, de la migration internationale dans cette société.

Les panélistes lors de l’événement Exclusion in Germany: What Role Does Media Play, de gauche à droite : Ursula Russmann, Canan Topcu, Markus End, Mahyar Nicoubin.
Les panélistes lors de l’événement Exclusion in Germany: What Role Does Media Play, de gauche à droite : Ursula Russmann, Canan Topcu, Markus End, Mahyar Nicoubin.
Intitulé Exclusion in Germany : Is Media Honoring its Responsibility ? (L’exclusion en Allemagne : les médias honorent-ils leur responsabilité ?), l’événement a eu lieu au Centre national bahá’í situé à proximité de Francfort le 7 décembre 2014, à l’occasion de la Journée des droits de l’homme. Il était organisé par la communauté bahá’íe en partenariat avec Foundation for the International Week against Racism (Fondation pour les semaines internationales contre le racisme), une ONG allemande. L’auditoire était composé de membres du parlement européen, de représentants religieux et de simples citoyens.

Canan Topcu, journaliste d’origine turque et membre de Neue deutsche Medienmacher (Nouveaux journalistes allemands), a animé le panel au Centre national bahá’í à proximité de Francfort, en Allemagne, le 7 décembre 2014.
Canan Topcu, journaliste d’origine turque et membre de Neue deutsche Medienmacher (Nouveaux journalistes allemands), a animé le panel au Centre national bahá’í à proximité de Francfort, en Allemagne, le 7 décembre 2014.
Canan Topcu, journaliste d’origine turque et membre de Neue Deutsche Medienmacher (Nouveaux journalistes allemands), a présidé le panel de discussion qui comprenait Mme Ursula Russmann, rédactrice du quotidien Frankfurter Rundschau, M. Markus End, sociologue et membre du conseil d’administration de Association of Anti ziganism Research (Association de recherche sur l’anti-tziganisme) et Mme Mahyar Nicobin, représentante de la communauté bahá’íe.

Les panélistes ont discuté des défis auxquels sont confrontés les journalistes en essayant d’écrire sur le sujet complexe de la migration. En plus des pressions normales de contrainte et de limitation de temps sur la longueur de l’histoire, les journalistes font face à des demandes des agences de presse pour des histoires sensationnelles et pour la réduction de thèmes complexes dans des récits simplistes.

Parlant de son étude récemment publiée sur la façon dont les médias allemands présentent les Roms, M. End a expliqué que « certains mots dans les médias sont des mots codés pour des groupes de personnes ».

Le 7 décembre 2014, Markus End a parlé de son étude récemment publiée sur la représentation des Roms dans les médias allemands au Centre national bahá’í, situé à proximité de Francfort en Allemagne. Au cours de son allocution lors de l’événement, il a expliqué que le langage et les images dans les médias consolident les stéréotypes et les préjugés dans la société, accentuant l’altérité qui en vient à caractériser les attitudes populaires envers certaines minorités ethniques.
Le 7 décembre 2014, Markus End a parlé de son étude récemment publiée sur la représentation des Roms dans les médias allemands au Centre national bahá’í, situé à proximité de Francfort en Allemagne. Au cours de son allocution lors de l’événement, il a expliqué que le langage et les images dans les médias consolident les stéréotypes et les préjugés dans la société, accentuant l’altérité qui en vient à caractériser les attitudes populaires envers certaines minorités ethniques.
« Par exemple, a-t-expliqué, le mot allemand Armutszuwanderung (signifiant migration de la pauvreté) est devenu synonyme d’immigrants en provenance de l’Europe du sud-est, en particulier, les Roms. »

Il a également précisé que le langage et les images dans les médias consolident les stéréotypes et les préjugés dans la société, accentuant l’altérité qui en vient à caractériser les attitudes populaires envers certaines minorités ethniques.

En ce qui concerne les images utilisées pour les histoires, les panélistes ont discuté de la façon dont les journalistes puisent souvent les photographies dans des bases de données fournies par les agences de presse. Les photos disponibles manquent souvent de contexte, renforcent les stéréotypes et dépersonnalisent les populations.

Parmi plus de 230 millions de migrants internationaux recensés par l’ONU en 2013, 1,2 millions sont entrés en Allemagne, ce qui en fait le deuxième pays d’accueil juste après les États-Unis.

Les panélistes lors de l’événement Exclusion in Germany: What Role Does Media Play, de gauche à droite : Ursula Russmann, Canan Topcu, Markus End, Mahyar Nicoubin.
Les panélistes lors de l’événement Exclusion in Germany: What Role Does Media Play, de gauche à droite : Ursula Russmann, Canan Topcu, Markus End, Mahyar Nicoubin.
Mme Saba Detweiler, l’une des organisatrices de l’événement, a expliqué que, comme dans beaucoup d’autres pays, l’Allemagne a reconnu que les questions de migration et d’intégration prennent place au premier rang de la conscience publique.

Décrivant la motivation de cet événement, elle a expliqué que ce sujet tenait à cœur les bahá’ís, qui travaillent avec un nombre croissant de groupes aux vues similaires pour surmonter les effets corrosifs des préjugés et pour favoriser l’harmonie entre les divers éléments de la société.

« Cet événement était une contribution parmi beaucoup d’autres que les groupes et les individus réfléchis mènent dans toute l’Allemagne, a-t-elle précisé, et nous espérons qu’il y en aura beaucoup d’autres. »

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