Le discours du président iranien Rohani à l’ONU ne satisfait pas aux droits de l’homme

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NEW YORK, publié le 29 septembre 2015 – La Communauté internationale bahá’íe a exprimé sa déception face au refus du président iranien Hassan Rohani d’aborder la situation des droits de l’homme dans son pays lors de son discours du 28 septembre à l’Organisation des Nations unies.

« Alors que nous notons la promesse de coexistence et de dialogue avec les autres nations qui figurait dans le discours du président Rohani, nous sommes extrêmement déçus qu’il n’ait pas parlé des mesures qu’il entendait prendre pour améliorer la situation des droits de l’homme des citoyens iraniens », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies.

Mme Dugal a précisé que le président Rohani a échoué à mettre fin à la discrimination religieuse, malgré les promesses faites. Ce point a été soulevé la semaine dernière par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, dans son rapport annuel à l’Assemblée générale sur les droits de l’homme en Iran.

Elle a noté en particulier que M. Ban a exprimé sa préoccupation à propos des « rapports de discrimination persistante » contre les minorités ethniques et religieuses, tout en constatant que le président Rohani avait lui-même pris des engagements visant « à assurer l’égalité, la défense de la liberté de croyance et de religion, à étendre la protection à tous les groupes religieux et à amender la législation qui discrimine les groupes minoritaires ».

Le président iranien Hassan Rohani s’adressant aux Nations unies le 28 septembre 2015. (Photo ONU)
Le président iranien Hassan Rohani s’adressant aux Nations unies le 28 septembre 2015. (Photo ONU)

« Le président Rohani a maintenant eu deux années entières pour être à la hauteur des promesses qu’il avait faites au sujet de la fin de la discrimination religieuse en Iran. Malheureusement, malgré tous ses discours, peu de progrès ont été accomplis », a précisé Mme Dugal.

« Dans le cas de la communauté bahá’íe iranienne, le gouvernement a, en fait, intensifié sa campagne de propagande anti bahá’íe dans les médias. L’arrestation et la détention arbitraires de bahá’ís ont continué et les jeunes bahá’ís sont toujours exclus de l’enseignement supérieur. »

Mme Dugal a ajouté que plus de 6 300 articles de propagande haineuse dirigée contre les bahá’ís ont été publiés dans les médias persans parrainés par le gouvernement depuis que le président Rohani a pris ses fonctions en août 2013.

Le gouvernement a également poursuivi ses mesures répressives contre les entreprises bahá’íes, a continué Mme Dugal, ajoutant qu’il y a eu plus de 200 incidents individuels d’oppression économique contre les bahá’ís sous l’administration du président Rohani, tandis que l’exclusion des bahá’ís du secteur public de l’emploi, commencée au début des années 1980, se poursuit.

« Avec 74 bahá’ís actuellement dans les prisons iraniennes, uniquement en raison de leurs croyances religieuses, il est clair que les promesses de changement du président Rohani sont vaines », a-t-elle déclaré.

« À un moment où les dirigeants du monde sont réunis avec le président Rohani, le rapport du secrétaire général est un rappel solennel que la situation des droits de l’homme en Iran a désespérément besoin de rester sur l’agenda international.

« Combien de temps encore les bahá’ís iraniens devront-ils faire face à la persécution ? Combien de temps devront-ils attendre avant de pouvoir aller à l’université, d’être autorisés à enterrer leurs morts sans obstacle, ou de vivre sans la crainte d’être emprisonnés ? »

Mme Dugal a également salué l’article récent de Maziar Bahari, ancien journaliste de Newsweek, qui a écrit la semaine dernière que « la meilleure façon de tester la volonté du gouvernement iranien pour ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec le reste du monde est de les interroger à propos de leur traitement des 300 000 bahá’ís iraniens ».

« M. Bahari, qui fut lui-même emprisonné en Iran en 2009, souligne à juste titre que, lorsque les responsables iraniens sont invités à expliquer pourquoi ils persécutent les bahá’ís, « ils ne disent tout simplement pas la vérité ». Le monde doit se demander pourquoi le président Rohani non seulement refuse de discuter des rapports de violations des droits de l’homme en général, mais évite également d’aborder le refus de son gouvernement de faire face à la question bahá’íe », a expliqué Mme Dugal.

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