Le soutien aux sept dirigeants bahá’ís emprisonnés en Iran se répand à l’échelle mondiale

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Le samedi 12 septembre, quelque 400 personnes, dont de nombreux défenseurs des droits de l’homme, ont participé à une manifestation devant l’historique porte de Brandebourg à Berlin, faisant appel à la libération des sept dirigeants bahá’ís iraniens, initialement condamnés à 20 ans de prison.
Le samedi 12 septembre, quelque 400 personnes, dont de nombreux défenseurs des droits de l’homme, ont participé à une manifestation devant l’historique porte de Brandebourg à Berlin, faisant appel à la libération des sept dirigeants bahá’ís iraniens, initialement condamnés à 20 ans de prison.
Genève, publié le 21 septembre 2010 – L’appel lancé en faveur de la libération des sept dirigeants bahá’ís iraniens – dont la peine d’emprisonnement a été apparemment réduite à 10 ans – se répand à travers le monde.

En Inde, des personnalités de premier plan, en Autriche, des membres de la profession médicale, au Salvador, un dirigeant musulman et, en Allemagne, des militants des droits de l’homme ont ajouté leurs voix aux préoccupations de nombreuses organisations gouvernementales et non-gouvernementales qui ont publiquement condamné les sentences.

Dans une lettre ouverte, 31 dirigeants de communautés religieuses indiennes, des juristes, des organisations de la société civile et académique, ont précisé que le « seul crime que ces sept personnes – deux femmes et cinq hommes, le plus âgé ayant 77 ans – peuvent avoir commis est d’être bahá’ís. Ce sont des personnes pacifiques et respectueuses des lois de leur pays, ayant œuvré à l’amélioration de la société iranienne ».

La lettre, datée du 31 août, a été envoyée par Maja Durawala, directrice de la Commonwealth Human Rights Initiative, à l’ambassadeur de la République islamique d’Iran en Inde.

La lettre précisait : « L’Inde et l’Iran ont eu des liens historiques au niveau de la langue, de la poésie, de l’architecture, de la musique et de la religion. Au nom de ces liens anciens qui unissent nos deux nations, nous appelons le gouvernement iranien à agir selon les dispositions de la Convention internationale des droits civils et politiques qu’il a ratifiées. Celles-ci prescrivent le respect des principes de justice et de liberté – principes auxquels sont attachées toutes les grandes religions du monde et toutes les nations. »

« En défendant ces sept dirigeants bahá’ís, nous nous battons également pour les droits de 300 000 bahá’ís iraniens qui constituent la plus grande minorité religieuse de ce pays et dont la vie a été détruite et la situation paralysée par les injustices qui leur ont été infligées de manière systématique et violente. »

Medical Professionals for Human Rights in Iran

En Autriche, un groupe dénommé Medical Professionals for Human Rights in Iran (Professionnels de la santé en faveur des droits de l’homme en Iran) a également adressé une lettre ouverte au ministre de la Justice iranien, Sadeq Larijani.

La lettre – signée par le docteur Ali Gushih, le professeur Sirus Mirza’i et le professeur Mihrdad Baghistaniyan – appelle à la libération la plus rapide des « sept dirigeants de la communauté bahá’íe iranienne ».

Parmi d’autres exigences, la lettre demande que les droits de tous les citoyens iraniens soient respectés et l’arrêt des arrestations arbitraires et des attaques des maisons.

Journée d’action à Berlin

Des protestations contre la condamnation des sept bahá’ís se sont également élevées lors d’un grand rassemblement qui s’est tenu le 12 septembre à Berlin, en Allemagne, avec la participation de quelque 400 personnes, dont de nombreux défenseurs des droits de l’homme.

Devant l’historique porte de Brandebourg à Berlin, Markus Loning, commissionnaire aux droits de l’homme du gouvernement fédéral allemand, a souligné que la violation continue des droits de l’homme en Iran ne peut plus être tolérée : « Nous n’accepterons plus qu’en Iran, pays de haute civilisation et de culture, les droits de l’homme soient encore ignorés et piétinés. »

Claudia Roth, présidente du parti allemand des Verts, a qualifié l’arrestation et la condamnation des sept bahá’ís de « rien d’autre que d’actes purement arbitraires ».

La liberté de croyance et de religion n’est pas un acte de « miséricorde de la part de ceux qui sont au pouvoir » ou « de clémence gouvernementale », a déclaré Mlle Roth, mais la « pierre angulaire des conventions actuelles régissant les droits de l’homme ».

Frauke Seidensticker, sous-directrice de l’Institut allemand pour les droits de l’homme a mis en évidence l’obligation du gouvernement iranien d’honorer ses engagements vis-à-vis de l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « La communauté bahá’íe se distingue par son discours en faveur des droits de l’homme, non seulement pour ses propres membres mais également pour tous ceux dont les droits ont été violés. Par conséquent, les bahá’ís méritent notre solidarité et notre plus profond respect. »

Un autre des orateurs, Mehran Barati, un homme politique iranien vivant à Berlin, a déclaré que les sept prisonniers bahá’ís méritent toute la gratitude du peuple d’Iran.

« …le peuple d’Iran devrait remercier et apprécier ces individus courageux qui, avec constance, restent fermes au sujet de leurs croyances et de leur foi », a-t-il précisé dans une interview télévisée après la manifestation

La manifestation, organisée par le réseau United4Iran des droits de l’homme, affichait des messages de solidarité en lettres d’un mètre de hauteur.

Autres actions

Sheikh Abderrahman Agdaou de la communauté islamique du Salvador est aussi intervenu pour défendre les sept prisonniers. Dans un message mis en ligne le 9 août sur un site internet personnel, Sheikh Abderrahman a souhaité que les sept bahá’ís soient libérés et que les autorités iraniennes soient éclairées « pour que ces personnes puissent vivre libres comme Dieu les a créées ».

En Australie, l’Australian Partnership of Religious Organizations (APRO) s’est joint aux « préoccupations profondes » déjà exprimées par le gouvernement australien lors de la condamnation des dirigeants bahá’ís.

« Nous appelons le gouvernement iranien à respecter et à protéger les droits de tous les Iraniens, y compris des bahá’ís et autres minorités religieuses, à professer et pratiquer la religion de leur choix », a écrit cette association le 8 septembre.

La presse aussi a couvert la sentence de manière importante dans le monde entier.

Un article d’opinion publié le 29 août dans l’édition européenne du Wall Street Journal et intitulé « Pourquoi une affaire bahá’íe iranienne ? » expliquait : « Pendant plus de trois décennies, les bahá’ís ont constitué l’épicentre de la répression en Iran. Des groupes de défense des droits de l’homme assurent qu’aucune preuve ne justifie l’inculpation des dirigeants bahá’ís, bien que les accusations de Téhéran devraient indiquer tout ce dont vous avez besoin de savoir pour les connaître. Les membres de cette religion née au 19ème siècle défendent le principe essentiel de l’unité des peuples. Ce qui, ajouté à l’implantation de leur centre spirituel en Israël, a fait d’eux des hérétiques que les ayatollahs adorent haïr. »

Un article de la journaliste américaine Roxana Saberi – arrêtée et emprisonnée en Iran après des allégations d’espionnage – a fait l’éloge du courage et de la spiritualité des deux femmes faisant partie du groupe des dirigeants bahá’ís emprisonnés. Mlle Saberi a partagé une cellule avec Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi à la prison d’Evin de Téhéran au début de l’année dernière.

« J’en suis venue à considérer comme mes sœurs ces femmes dont les seuls crimes étaient de pratiquer pacifiquement leur religion et de résister aux pressions de leurs geôliers pour les faire transiger sur leurs principes. Elles considèrent de leur devoir d’être utiles non seulement aux bahá’ís mais également à tous les Iraniens …, a écrit Mlle Saberi dans le Washington Post du 28 août. Je sais qu’en dépit de tout ce qu’elles ont traversé et de ce qui les attend, ces femmes n’ont aucune haine dans le cœur. Lorsque je m’efforçais de ne pas haïr mes interrogateurs et le juge, Mahvash et Fariba m’assuraient n’avoir aucune haine, même pour leurs geôliers. »

Les sept dirigeants bahá’ís – Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm – réfutent toutes les accusations portées à leur encontre, notamment l’espionnage, la propagande contre la République islamique et l’établissement d’une administration illégale.

Aujourd’hui, ils sont incarcérés dans la prison de Gohardasht de Karaj, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Téhéran.

Les gouvernements australien, canadien français, allemand, néerlandais, néo-zélandais, britannique et américain ainsi que l’Union européenne et le président du Parlement européen ont condamné les peines sévères infligées aux sept bahá’ís.

Des groupes spécifiquement focalisés sur les droits de l’homme ont aussi lancé des campagnes d’envoi de lettres encourageant leurs sympathisants à demander justice.

Rapport spécial – « Le procès des sept dirigeants bahá’ís »

Les Nouvelles internationales bahá’íes ont publié un rapport spécial qui comprend des articles et informations de référence sur les sept dirigeants bahá’ís iraniens – leur vie, leur emprisonnement, leur procès et leur condamnation – ainsi que sur les accusations portées contre eux. Elles présentent également des informations complémentaires sur la persécution de la communauté bahá’íe iranienne. Adresse du site (en anglais) : http://news.bahai.org/human-rights/iran/yaran-special-report/

Pour des informations en la langue française, vous pouvez vous connecter sur http://www.bahai.fr/iran

La page International Reaction du site Baha’i World News service est régulièrement mise à jour avec des réactions de gouvernements, d’organisations non gouvernementales et de personnalités. La page Media Reports présente un résumé des articles de presse à travers le monde.

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