Perspectives | Pour faire face au changement climatique, assurer la cohérence entre le principe et l’action

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NEW YORK, publié le 20 septembre 2019 – Alors que des milliers de personnes se rassemblent pour le Sommet sur le climat aux Nations Unies, nous sommes confrontés à la question fondamentale de savoir ce qui est nécessaire pour faire des progrès durables en matière de changement climatique.

Les points de vue à ce sujet peuvent varier, mais une chose semble claire : une cohérence entre les principes et les actions est nécessaire pour faire progresser la justice climatique et la protection de l’environnement. La rhétorique qui articule l’appréciation de l’environnement, le souci des générations futures et le bien-être de tous, sonne creux si elle n’est pas étayée par un comportement et une politique éthiques. Pour atteindre cette cohérence, il faut plus que de la science et de la logique : il faut du courage et des sacrifices.

Si des mesures ne sont pas prises dans cette direction, il est trop facile de se replier sur les sentiers battus qui nous ont conduits à cette situation. Les compromis permettent de maintenir un système injuste et insoutenable, les occasions de dépense l’emportent sur les besoins des plus vulnérables et l’inertie du statu quo pousse l’humanité aux limites des ressources de la planète. Étant donné le degré de transformation requis, nous ne devons pas attendre plus de tragédie avant de prendre les mesures courageuses nécessaires.

trees_0Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a noté que, pour mettre l’humanité sur une voie durable, il faudrait « des changements rapides, d’une portée considérable et sans précédent dans tous les aspects de la société ». Cela comprend la transformation des systèmes technologiques, industriels, agricoles et scientifiques qui exigent eux-mêmes des changements sans précédent dans les valeurs, les hypothèses, les normes et les modes de pensée et de comportement.

L’ordre économique actuel a favorisé des modes de consommation non viables à la recherche d’une rentabilité financière. Ses messages ont assimilé le statut et la valeur de l’être humain à l’accumulation de richesse et de luxe. Et sa logique de gain individuel illimité a enrichi un petit nombre de privilégiés tout en dégradant le monde naturel et en appauvrissant des masses d’êtres humains. Loin de mettre en valeur nos qualités les plus élevées, le système actuel récompense, à des degrés divers, la malhonnêteté, encourage la corruption et traite la vérité comme une marchandise négociable.

Un ordre mondial basé sur une compréhension différente de la nature humaine peut être créé. La proposition voulant que les êtres humains s’épanouissent lorsque qu’ils coopèrent, qu’ils s’épanouissent grâce à des relations harmonieuses et amicales et qu’ils aspirent à des désirs transcendantaux qui ne peuvent être compensés par aucun amas de biens – ces principes peuvent être à la base de systèmes sociaux sérieux et efficaces. Mais les efforts en ce sens doivent s’appuyer sur les qualités mêmes qu’ils cherchent à promouvoir. De nobles objectifs doivent être recherchés par de nobles moyens.

Changer des habitudes bien ancrées exige une foule de qualités quant au caractère, en particulier de la part de ceux qui bénéficient le plus du système actuel ; et notamment la capacité de sacrifier ses propres privilèges et son propre confort pour le bien-être d’autrui, l’humilité d’admettre ses erreurs, le courage de prendre des décisions difficiles mais importantes, la discipline nécessaire pour surmonter des comportements familiers mais destructeurs, et l’engagement quotidien à valoriser chaque vie humaine comme sacrée.

La crise climatique, l’un des symptômes les plus prononcés de la faiblesse de notre ordre mondial, exige un véritable changement transformateur. Ses diverses manifestations physiques sont l’expression de l’inexactitude et de l’insuffisance de notre perception de nous-mêmes et du monde.

Nous devons trouver l’unité, la solidarité et même des opportunités dans la lutte commune à laquelle nous sommes de plus en plus confrontés aux quatre coins du monde. Nous devons nous appuyer sur les connaissances scientifiques et les valeurs universelles des grandes religions du monde pour éclairer nos prochaines étapes et guider notre trajectoire actuelle. Car une religion sans la science devient pure superstition, et la science sans religion devient l’instrument du matérialisme. La transformation résultera des connaissances acquises lorsque les deux systèmes de connaissances seront judicieusement appliqués aux crises auxquelles l’humanité est confrontée, et ce sont les plus importantes d’entre elles qui seront à l’origine de la transformation de l’humanité.

Article de Daniel Perrell

 

 

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