Rainn Wilson : Hollywood, sa famille et la foi bahá’íe

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bwns_8008-0-2.jpg Los Angeles, États-Unis, publié le 5 octobre 2007 – L’acteur Rainn Wilson est un habitué des médias. Il fait partie des acteurs de la série américaine « The Office ». Son rôle récent dans le film « The Last Mimzy » lui a valu une vague de nouvelles interviews : Time Magazine, entretiens télévisés et bien d’autres demandes encore.

Adepte de la foi bahá’íe, il semble aussi à l’aise en parlant de ses croyances spirituelles qu’en devisant à propos de Dwight Schrute, le directeur-adjoint suffisant qu’il incarne dans « The Office », la version américaine d’une émission télévisée britannique populaire du même nom.

Rien qu’aux États-Unis, la série est regardée, chaque semaine, par 8 millions de téléspectateurs. Elle est aussi diffusée au Canada, en Irlande, au Royaume-Uni, mais aussi dans bien d’autres pays encore dont l’Australie, l’Arabie Saoudite, Singapour, quelques pays d’Amérique latine et certains pays d’Europe.

Il a aussi joué le personnage d’Arthur Martin dans la série « Six Feet Under » et a participé à un épisode de « Entourage » ; tous les deux diffusés sur le réseau câblé américain HBO. Il a également fait une apparition dans « Saturday Night Live » et a joué dans les films : « Almost Famous », « America’s Sweethearts », « Galaxy Quest », « House of 1000 Corpses », « Sahara », et « My Super Ex-Girlfriend ».

Dans une récente interview avec les Nouvelles bahá’íes américaines, reproduite partiellement ici avec son autorisation, il parle de Hollywood, de sa famille, de sa vie et de ses croyances.

Q : Rainn, que signifie pour vous d’avoir été élevé dans la foi bahá’íe ?

R : Lorsque vous grandissez avec une éducation spirituelle qui vous demande d’être conscient du fait que toutes les races ont été créées égales, que les hommes et les femmes sont égaux, que toutes les religions adorent le même Dieu, cela vous aide à voir le monde comme une seule famille et à ne pas vous laisser prendre par les pièges des systèmes de croyances politiques, sociales et économiques, qui vous détournent du droit chemin. Je me suis toujours considéré comme un citoyen du monde.

Q: Vers vingt ans, vous vous êtes éloigné de la foi bahá’íe mais vous y êtes revenu dix ans plus tard. Qu’est-il arrivé pendant cette décennie ?

R : J’étais à New York, je fréquentais une école d’acteurs et je traversais une période de rébellion. Je ne voulais pas que quelqu’un me dise ce que j’avais à faire. J’avais perdu mes illusions sur les choses organisées. J’étais dans un voyage spirituel. Cela est prévu et encouragé par un des principes centraux de la foi bahá’íe. Il encourage tout chercheur spirituel à entreprendre une recherche individuelle de la vérité. Je suis parti de zéro. J’ai décidé que je ne savais même pas s’il y avait un Dieu. J’ai lu les livres religieux du monde. Je me suis demandé : « s’il y a un Dieu, comment savons-nous ce qu’Il veut que nous fassions et ce qu’Il veut pour nous ? Devons-nous lire des livres ? Devons-nous acheter de la drogue ? Devons-nous suivre certains gourous ? Devons-nous nous asseoir sous un arbre ? Parce que, cet omniscient Créateur a sûrement une sorte de plan en réserve pour l’humanité. »

Q: Cette façon de penser vous a ramené vers la foi bahá’íe ?

R : Oui, cela m’a ramené à la façon bahá’íe de voir les choses. J’ai réalisé que je croyais en Dieu. Je ne pouvais concevoir un univers sans quelqu’un qui le supervisait avec compassion. Il devenait évident pour moi que Dieu développait peu à peu un plan pour l’humanité, qu’il y avait une révélation progressive. J’ai relu des livres sur la foi bahá’íe et je suis revenu à la conviction que Bahá’u’lláh était le Promis, le Messager de notre époque. Ma quête m’a occupé de 21 à 31 ans ; j’en ai maintenant 41 !

bwns_8009-0.jpg Q: Votre femme, (l’écrivain Holiday Reinhorn), s’est déclarée bahá’íe récemment. Comment cela est-il arrivé ?

R : Elle n’était pas bahá’íe lorsque nous nous sommes mariés au cours d’une cérémonie bahá’íe d’ailleurs, il y a presque 12 ans déjà. Je n’ai jamais fait pression sur elle pour qu’elle adopte la Foi. Elle a commencé à participer aux cours Ruhi1, dans la région de Los Angeles, et cela l’a intéressée. Puis vint la naissance de notre fils, Walter, maintenant âgé de deux ans et demi. Elle se déclara en 2004. Chaque soir, nous prions avec Walter avant qu’il aille au lit.

Q: Que signifie être bahá’í à Hollywood ?

R : Il y a une propension à relier la corruption à Hollywood. Shoghi Effendi2, a d’ailleurs écrit à ce sujet. Le problème est que tout ce que vous entendez dire par les informations concerne la superficialité, l’immoralité et la déchéance de Hollywood. Mais ce n’est pas tout à fait le cas. Seulement un certain pourcentage de personnes sont ainsi. C’est probablement le même pourcentage pour les médecins, les avocats, les agents de change, pour tout type de profession. Quelques personnes parmi les plus conscientes moralement, les plus gentilles et les plus douées de compassion sont dans l’industrie du divertissement, des personnes qui, en racontant des histoires humaines et sincères, veulent avoir une incidence sur le monde et le rendre meilleur.
Beaucoup de gens à Hollywood n’ont pas entendu parler de la foi bahá’íe et elles posent donc des questions. J’ai eu l’occasion d’en parler dans plusieurs articles et interviews télévisées telle que « The Late Late Show with Craig Ferguson ».

Pendant des années, Holly et moi nous avons organisé des soirées à notre domicile lors desquelles nous invitions des personnes de religions différentes et leur demandions de partager avec nous une part de leur cheminement spirituel. La croyance en Dieu n’était pas obligatoire. Nous avions des athées, des chrétiens, des scientistes, des moines bouddhistes…

bwns_8007-0.jpg Q: Que représente la foi bahá’íe dans votre vie ?

R : Mon sentiment sur la foi bahá’íe est qu’elle nous fournit un guide pratique pour notre propre vie. Tant de choses dans la religion ont à voir avec une mièvrerie rigide et sacro-sainte. Je ne vis pas ma vie de cette façon et je ne pense pas que c’est cela que Bahá’u’lláh enseigne. Il veut que nous ayons une vie riche et bien remplie, des vies d’amour au service de la volonté de Dieu et de la famille humaine.

J’aime être un bahá’í avec un sens de l’humour hors du commun. Dieu nous donne des talents et des facultés ; faire rire les gens est un des miens. ‘Abdu’l-Bahá et Bahá’u’lláh parlent beaucoup de la capacité des arts à élever le niveau spirituel des gens. Lorsque ‘Abdu’l-Bahá était en compagnie des premiers croyants, neuf fois sur dix il faisait une plaisanterie.

Q: Parlons de sensibilité: Avez-vous eu à refuser des rôles parce qu’ils étaient en contradiction avec ce qu’enseigne la foi bahá’íe ?

R : J’ai refusé beaucoup de rôles parce qu’ils étaient moralement répugnants. J’ai choisi de jouer des personnages spirituellement perdus, seulement parce que, de cette façon, j’avais le sentiment de servir le bien supérieur. Dans « My Super Ex-Girlfriend », mon personnage avait un sexisme si grotesque et si ridicule que le message ne s’adressait pas à des femmes humiliées. Dans le film, les personnages féminins sont à la fois les personnes les plus courageuses et les plus fortes.

Q: Quel est votre aspect préféré de la foi bahá’íe ?

R : J’aime beaucoup le côté démocratique de la foi bahá’íe, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de clergé et que personne ne vient vous dire comment interpréter la parole de Dieu. À notre époque, de nos jours, on voit comment un clergé corrompu peut conduire l’humanité vers le bas en empruntant de très mauvaises routes. Ma citation favorite de la foi bahá’íe est de ‘Abdu’l-Bahá: « Si la religion est cause de désunion, alors l’absence de religion est sûrement préférable. »


  1. Un cursus basé sur les écrits bahá’ís 

  2. Le Gardien de la foi bahá’íe 

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