La lettre ouverte des bahá’ís en faveur des droits de tous les Iraniens

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Paris, publié le 10 décembre 2010 – Les bahá’ís du monde prennent la République islamique d’Iran au mot. Dans une lettre ouverte au chef du système judiciaire iranien, l’ayatollah Mohammad Sadeq Larijani, la Communauté internationale bahá’íe souligne le contraste entre l’appel de l’Iran en faveur d’un traitement équitable des minorités musulmanes dans les autres pays et le sort qu’elle réserve à la minorité bahá’íe en Iran. Elle estime également que le respect des droits des bahá’ís de l’Iran serait le signal d’une société plus juste pour tous les Iraniens.

«Nous … demandons qu’il soit accordé aux bahá’ís de ce pays leurs pleins droits de citoyens afin qu’ils puissent réaliser leur aspiration la plus profonde à contribuer, avec leurs compatriotes, à l’avancement de leur nation», indique la lettre, «ce qui n’est rien de plus que ce que vous souhaitez légitimement pour les minorités musulmanes vivant à l’étranger. Les bahá’ís ne demandent qu’un traitement similaire », précise la Communauté internationale bahá’íe.

La lettre ouverte de la Communauté internationale bahá’íe aux chefs de la magistrature iranienne détaille les « nombreuses mesures répréhensibles » auxquelles ont eu recours les autorités au cours de la détention, du procès, de la condamnation et de l’appel des sept responsables bahá’ís iraniens. Elle affirme que le respect des droits des bahá’ís iraniens « mettrait en évidence votre volonté de respecter les droits de tous les citoyens de votre pays ».
La lettre ouverte de la Communauté internationale bahá’íe aux chefs de la magistrature iranienne détaille les « nombreuses mesures répréhensibles » auxquelles ont eu recours les autorités au cours de la détention, du procès, de la condamnation et de l’appel des sept responsables bahá’ís iraniens. Elle affirme que le respect des droits des bahá’ís iraniens « mettrait en évidence votre volonté de respecter les droits de tous les citoyens de votre pays ».
La lettre de la Communauté internationale bahá’íe, datée du 7 décembre, va plus loin encore. «Respecter les droits des bahá’ís iraniens mettrait en évidence la volonté des autorités iraniennes de respecter les droits de tous les citoyens du pays», ajoute-t-elle. Les injustices dont souffrent les citoyens iraniens bahá’ís sont en effet «un reflet de la terrible oppression qui a terrassé la nation», et elle indique que la réparation des torts causés aux bahá’ís apporterait « aux cœurs de tous les Iraniens », l’espoir que les autorités sont prêtes « à garantir la justice à chacun. (…) Notre appel est donc, en réalité, un appel pour le respect des droits de tout le peuple iranien », ajoute la Communauté internationale bahá’íe.

En effet, « comment construire une société juste, ou un monde juste, sur la base d’une oppression irrationnelle et un déni systématique des droits fondamentaux de n’importe quelle minorité ? Tout ce que votre pays professe au niveau mondial est en contradiction avec le traitement que vous infligez à votre propre population. »

Simulacre de justice

La lettre revient en particulier sur la condamnation des sept responsables bahá’ís. Elle rappelle que les autorités officielles ont bafoué les droits de la défense à toutes les étapes de la détention, du procès, de la condamnation et de l’appel des sept responsables bahá’ís, membres d’un groupe national qui, sans se cacher du gouvernement iranien, n’avait fait que tenter de desserrer le carcan de la persécution que la République islamiste fait subir aux bahá’ís de l’Iran.

Entre autres allégations, ces sept bahá’ís ont été accusés de propagande contre l’ordre islamique, d’établissement d’une administration illégale et d’espionnage au profit d’Israël. Toutes ces accusations fallacieuses ont été réfutées. La lettre retrace la façon dont, au cours du procès de ces sept bahá’ís, les procureurs ont été « incapables de présenter un quelconque élément de preuve à l’appui de leurs assertions».

Le procès « était tellement dépourvu de l’impartialité qui doit caractériser les procédures judiciaires qu’il a été un parfait simulacre. Comment se fait-il, ajoute la Communauté internationale bahá’íe, que le verdict puisse faire référence à la religion des inculpés comme à une “secte dévoyée” ? (…) [C]e qui saute aux yeux de tous aujourd’hui est la volonté des autorités de bafouer les simples normes judiciaires qu’elles sont chargées de défendre au nom du peuple iranien ».

Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies, affirme à son tour qu’il n’y a jamais eu aucun fondement aux accusations selon lesquelles les sept responsables avaient agi contre les intérêts de l’Iran. « Ajoutant à cette injustice manifeste, le système judiciaire n’a pas rendu officiel le verdict de la Cour d’appel, privant ainsi les prisonniers du droit de demander d’être libérés sous caution ou simplement libérés. Contre toute logique, les prisonniers ont maintenant entrepris la troisième année de ce qui est encore qualifié de détention “provisoire”. »

Leur santé s’est déteriorée

Après leur condamnation, les sept responsables bahá’ís – Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm – ont été transférés de la prison d’Évin vers celle de Gohardasht à Karaj.

« Maintenant qu’ils sont, en réalité, placés en exil, parce que loin de leurs proches, en violation des lois iraniennes sur le transfert de prisonniers, accuse Bani Dugal, ils sont obligés de supporter une saleté épouvantable, la pestilence, le risque de contact avec des maladies et une cellule si petite qu’il leur est difficile de s’allonger ou de réciter leurs prières quotidiennes. Selon des rapports récents, il est clair que leur santé s’est détériorée et qu’ils n’ont pas accès à des soins médicaux adéquats. »

Le procès et la condamnation des sept bahá’ís en août 2010 à 20 ans de prison ont provoqué une avalanche de réprobations de la part de gouvernements du monde entier. L’Union européenne, le président du Parlement européen, des dirigeants religieux influents, de nombreuses organisations de défense des droits humains ont protesté également.

« Nous nous joignons aux gouvernements et personnes de bonne volonté à travers le monde et lançons un appel aux chefs du système judiciaire iranien pour que ces sept bahá’ís innocents et, avec eux, tous les bahá’ís incarcérés à travers le pays, soient immédiatement rendus à la liberté », ajoute Sophie Ménard, porte-parole des bahá’ís de France.

Contact presse : Sophie Ménard / 06 63 55 49 14 / sophie.menard@bahai.fr


Documents joints

Lire la lettre complète en anglais

Lire la lettre complète en persan

Lire la lettre complète en français

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