La Communauté internationale bahá’íe demande au président Rohani de cesser l’oppression économique systématique

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NEW YORK, publié le 6 septembre 2016 – La Communauté internationale bahá’íe a lancé un appel au président iranien, M. Hassan Rohani, pour que soit mis fin à l’oppression économique sévère imposée aux bahá’ís dans ce pays.

Cet appel figure dans une lettre adressée au président Rohani et qui expose la façon dont, depuis la Révolution islamique de 1979, les bahá’ís en Iran font continuellement l’objet de nombreux actes de persécution, y compris une campagne incessante qui se poursuit à ce jour, pour les étrangler économiquement, sans qu’il y ait eu le moindre signe d’atténuation depuis son élection.

Cette lettre est disponible en français, anglais et persan.

Le président iranien, Hassan Rohani ; Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies.
Le président iranien, Hassan Rohani ; Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies.

La lettre, signée par Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies, attire l’attention sur la contradiction flagrante entre d’une part les déclarations énoncées par le gouvernement iranien en matière de justice économique, d’égalité pour tous et de lutte contre le chômage et d’autre part les efforts inlassables pour réduire à la pauvreté une partie de ses propres citoyens.

Cette lettre souligne la manière dont cette campagne économique a été orchestrée envers les bahá’ís comme étant une stratégie politique délibérée : licenciement des salariés du secteur public, restrictions sévères dans le secteur privé, exclusion d’un large éventail de métiers et de professions, sous le prétexte choquant que leurs personnes sont religieusement « impures », confiscation de biens, harcèlement des entreprises et fermetures de magasins. Et même jusqu’à la fixation de sommes démesurées en guise de caution lorsque les bahá’ís sont arbitrairement arrêtés, ce qui a un impact économique catastrophique sur la communauté.

En outre, la lettre dénonce l’effet économique de l’oppression sur les jeunes bahá’ís – artistes, athlètes et étudiants. « Les conséquences économiques qui découlent du fait de priver les jeunes bahá’ís des opportunités de développer les talents qui leur sont divinement accordés sont plus graves encore que les nombreuses autres formes d’oppression », mentionne-t-elle encore.

Se référant dans cette lettre à cette discrimination systématique comme à un apartheid économique, il est directement demandé au président Rohani : « Comment est-il possible que la politique délibérée d’un pays puisse vouloir appauvrir une partie de sa propre société ? Comment ceux qui sont responsables des conséquences financières, sociales et psychologiques de ces discriminations pourront-ils justifier leurs actions ? Quelles sont les références religieuses ou civiles qui permettent d’exclure de façon calculée une population de la participation à la vie économique de son propre pays ? Comment le discours sur la construction d’une société juste et progressiste peut-il se poursuivre au cœur même d’une telle injustice systématique ? »

La lettre demande au président Rohani d’examiner de toute urgence la situation des bahá’ís et d’y remédier.

Récemment, un documentaire bouleversant, produit par quelques personnes en Iran, a attiré l’attention des médias ; il donne un aperçu de l’extrême souffrance économique des bahá’ís. Amnesty International a présenté le documentaire sur sa page Facebook.

La Communauté internationale bahá’íe a mis en ligne un rapport spécial , publié en 2015, sur l’oppression économique des bahá’ís d’Iran.
Il est disponible en langue française sur ce site : La nature des persécutions subies par les bahá’ís en Iran : Contexte et documentation

( Crédit photo de Hassan Rohani : Forum économique mondial, sur flickr)

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