Un bahá’í qatari est de nouveau arrêté à Doha sur la base de fausses accusations, inspirées par la République islamique d’Iran

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Paris, le 12 mai 2025 – La récente arrestation et détention de M. Remy Rowhani, haut responsable bahá’í qatari, à Doha le 28 avril, inquiète la Communauté internationale bahá’íe. L’influence de la République islamique d’Iran est de plus en plus visible dans les méthodes et les chefs d’accusation.

Le 28 avril, M. Rowhani a été convoqué au département des enquêtes criminelles de la Sécurité d’État pour y être interrogé. Il a ensuite été détenu sans explication ni accès à son avocat et sa détention a été prolongée à plusieurs reprises, atteignant finalement une durée d’un mois.

M. Rowhani a communiqué à son avocat qu’il avait été informé par téléphone de trois chefs d’accusation déposés par le Ministère des subventions et des affaires islamiques, dont l’une concernait la « promotion de l’idéologie d’une secte déviante » et l’autre, d’avoir « influencé l’opinion publique ». Le troisième chef d’accusation a été oublié par M. Rowhani et les fonctionnaires refusent de le lui répéter. Ces chefs d’accusation sont d’autant plus inquiétants qu’ils sont « la copie conforme de ceux formulés par la République islamique d’Iran contre les bahá’ís. » selon Saba Haddad, représentante du BIC auprès des Nations Unies à Genève, « Le gouvernement iranien exporte sans aucun doute sa persécution des bahá’ís au-delà de ses frontières. »

Les fonctionnaires ont dit à M. Rowhani que les accusations concernaient le compte X représentant la communauté bahá’íe qatarie, créé il y a cinq ans, qui partage des messages célébrant les fêtes qatariennes et faisant la promotion des valeurs telles que l’honnêteté et le service à autrui.

« Les accusations portées contre Remy Rowhani ne le visent pas seulement personnellement, mais impliquent aussi faussement que la communauté bahá’íe du Qatar a commis des actes répréhensibles », a déclaré Saba Haddad. « Cibler M. Rowhani est une façon d’intimider l’ensemble de la communauté bahá’íe, sans autre raison que ses convictions religieuses ». Les autorités n’ont pas remis à l’avocat de M. Rowhani un exposé formel des charges et la liberté sous caution lui a été refusée. Cette détention intervient trois mois seulement après l’emprisonnement de M. Rowhani à la fin de l’année dernière – un incident qui avait marqué une escalade brutale dans la discrimination Étatique de la communauté bahá’íe au Qatar.

Le gouvernement du Qatar a ignoré les appels répétés de la communauté bahá’íe et ne montre aucune intention d’améliorer la situation, ce qui a contraint la Communauté internationale bahá’íe à informer le Conseil des droits de l’homme des Nations unies de la situation désastreuse de la communauté bahá’íe du Qatar.

La Communauté internationale bahá’íe est inquiète du fait que les responsables qataris ripostent à ces déclarations en s’en prenant à M. Rowhani et appelle de toute urgence les autorités qataries à :

1. Libérer immédiatement et sans condition M. Remy Rowhani et effacer son casier judiciaire.

2. Nommer un représentant officiel du gouvernement pour assurer la liaison avec les bahá’ís du Qatar.

3. Cesser toute forme de discrimination à l’encontre des bahá’ís du Qatar et garantir que les bahá’ís ne sont plus arbitrairement mis sur liste noire, injustement expulsés ou soumis à une exclusion systémique.

Contexte

L’affaire de M. Rowhani met en lumière des décennies de discrimination systémique à l’encontre de la communauté bahá’íe du Qatar. Bien qu’il ait supervisé les contributions financières volontaires des bahá’ís à la communauté, au vu et au su des autorités qataries, M. Rowhani a été accusé en 2021 d’avoir collecté des fonds sans permis. Ses actions n’étaient pas illégales au regard du droit qatari à l’époque et aucune preuve n’a été fournie à l’appui de ces accusations. D’abord condamné à six mois d’emprisonnement et à une amende de 27 000 dollars, il a vu sa peine réduite en appel en 2022 à un mois d’emprisonnement et à une amende de 13 700 dollars.

Après avoir reçu l’assurance verbale, par l’intermédiaire d’un tiers, que la peine ne serait pas exécutée, M. Rowhani a découvert fin 2024 que son dossier avait été rouvert et que son accès aux principaux services gouvernementaux était restreint. Il avait été autorisé à voyager par les autorités aéroportuaires mais, le 23 décembre 2024, il a été placé en détention et contraint d’entamer sa peine d’emprisonnement d’un mois. Il a également été informé qu’il resterait sous surveillance pendant trois ans après sa libération.

Le rôle de M. Rowhani au sein de la communauté bahá’íe

Depuis plus de huit ans, M. Rowhani préside l’Assemblée des bahá’ís du Qatar, l’institution élue dirigeant la communauté bahá’íe du Qatar. Son rôle ne concerne que les besoins spirituels et administratifs de la communauté religieuse baha’ie au Qatar.

Discrimination du gouvernement à l’encontre de la communauté bahá’íe au Qatar

Depuis huit décennies que la communauté bahá’íe existe au Qatar, elle a cherché à résoudre auprès des autorités gouvernementales les malentendus et les problèmes systémiques tels que la discrimination, mais en vain. La BIC a depuis longtemps mis en évidence la discrimination incessante et concertée à laquelle la communauté est confrontée. Les bahá’ís du Qatar ne bénéficient pas d’une reconnaissance officielle, ce qui entraîne des difficultés considérables, notamment l’annulation des permis de séjour, l’ajout à des listes noires, le refus des certificats de bonne conduite, les interdictions soudaines d’entrée sur le territoire et les restrictions injustes en matière de regroupement familial. Ces mesures risquent d’entraîner l’effacement total de la communauté au Qatar.

 

Contact presse :
Hiram BOUTEILLET,
Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France
01 45 00 69 58 / 06 42 26 24 89 – hiram.bouteillet@bahai.fr

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