Une vidéo rassemble les témoignages d’écrivains, d’artistes et citoyens de France qui appellent à la libération de Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi emprisonnées en Iran

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Mahvash Sabet, dont les poèmes ont été lus par de nombreux artistes français, effeuille ses jours en prison en Iran depuis juillet 2022, après avoir déjà purgé dix années d’emprisonnement.
Mahvash Sabet, dont les poèmes ont été lus par de nombreux artistes français, effeuille ses jours en prison en Iran depuis juillet 2022, après avoir déjà purgé dix années d’emprisonnement.

PARIS, le 11 mai 2023 – Elles ne sont pas oubliées. Leur sort a ému des écrivains, comédiens, metteurs en scène français, connus et moins connus ; ils ont élevé publiquement la voix pour demander leur libération. Mahvash Sabet (70 ans, enseignante et principale d’établissement) et Fariba Kamalabadi (61 ans , psychologue) ont été arrêtées en juillet 2022 et purgent aujourd’hui une nouvelle peine de 10 années d’emprisonnement après avoir déjà subi dix longues années en prison uniquement parce qu’elles sont baha’ies.

Le Bureau des affaires extérieures des baha’is de France vient de publier une vidéo (ici) de quatre minutes qui retrace cet élan de solidarité envers Mahvash et Fariba. Peut-être en auront-elles un écho dans leur prison et en seront-elles réconfortées. Les autorités iraniennes qui tentent de les taire seront sûrement interloquées par le retentissement de ces femmes en France.

Car Mahvash Sabet est poète et ses poèmes ont la qualité d’émouvoir. Lors de sa première incarcération de dix ans, elle a pu écrire des poèmes sur du papier hygiénique et ils ont été traduits et publiés en France chez L’Harmattan en 2016, alors qu’elle était derrière les barreaux. Ses poèmes ont parcouru le monde. En 2017, l’association d’écrivains PEN international lui décernait le prix « d’écrivain international du courage ».

Ce sont ces « Poèmes de prison » que Didier Decoin, Président de l’Académie Goncourt, Dany Laferrière et André Makine, de l’Académie française, Olivier Adam, prix Goncourt des nouvelles, Karine Reysset, écrivaine, Gabriel Paratian, comédien, Frédéric Jollivet, metteur en scène, et d’autres, ont lu avec émotion.

De nombreux cercles de lecture et d’art ont aussi accueilli ces poèmes dans plusieurs villes de France, du sud au nord, d’Ajaccio et Aix-en-Provence à Angers et Strasbourg ; à Toulouse, les murs de plusieurs bibliothèques ont retenti des poèmes de Mahvash, ces initiatives étant portées par des lectrices et lecteurs touchés par la rencontre de l’oppression que subissent ces deux femmes et le cri d’injustice que fait entendre la population iranienne aujourd’hui. D’autres ont choisi de créer des tournées de représentations poétiques et musicales autour des poèmes de Mahvash Sabet.

Lors de l’un de ses exils, Victor Hugo n’avait-il pas écrit : « Le flambeau rayonne ; si on l’éteint, si on l’engloutit dans les ténèbres, le flambeau devient une voix, et l’on ne fait pas la nuit sur la parole; si l’on met un bâillon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière, et l’on ne bâillonne pas la lumière. »

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