Le 10 mai 2005, dans un discours de félicitations adressé à la communauté bahá’íe d’Allemagne lors d’une réception célébrant son centenaire, M. Schily a déclaré que les bahá’ís allemands soutenaient activement la protection et la préservation de valeurs universelles telles que l’égalité de tous les êtres humains.
M. Schily a ajouté que les principes « extrêmement humains » de Bahá’u’lláh qui guident les croyants vers le service de la race humaine dans son ensemble étaient acceptables pour toutes les grandes religions du monde, ainsi que pour chaque nation concernée par la promotion de la condition de l’Homme et de ses droits.
Considérant les discours provocateurs de certains groupes extrémistes, il a insisté sur l’importance majeure pour le monde entier du message adressé en 2002 aux chefs religieux de la planète par l’institution suprême de la communauté baha’ie, la Maison universelle de justice. (Pour plus d’information concernant ce message, se reporter à http://news.bahai.org/story.cfm?storyid=159 )
Ensemble, a-t-il souligné, les Allemands doivent abolir les préjugés de race et d’ethnie et combattre le nationalisme, qui incite à la haine des autres au lieu de nourrir l’amour pour sa patrie.
« Je souhaite à la communauté bahá’íe d’Allemagne un futur empreint de paix et de dignité, pour ses membres mais également, en vertu de leur principe directeur, pour l’humanité tout entière,» a-t-il conclu.
La réception du centenaire se déroulait dans les quartiers généraux du gouvernement de Hesse à Berlin, la Hesse étant le land dans lequel se trouvent la Maison d’adoration bahá’íe et le Centre national de cette communauté.
Le programme comprenait notamment un débat concernant « Les exigences de la cohésion sociale », débat focalisé sur des enjeux sociaux et sur le rôle de la religion dans la société actuelle.
Parmi les autres participants au débat on notait la présence de Madame Marieluise Beck, Secrétaire d’État parlementaire auprès du ministre fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et des Jeunes, Thomas Krueger, Président du Centre fédéral pour la formation politique, Stephan Reimers, Représentant de l’Eglise protestante allemande auprès de la République Fédérale et de l’Union Européenne, ainsi que celle du directeur d’études de l’Ecole internationale Townshend en République Tchèque, Friedo Zoelzer.
Parmi les invités se trouvaient en outre des hindous, des bouddhistes, des juifs, des chrétiens, et des musulmans.
Ce rassemblement à Berlin était le second tenu par la communauté bahá’íe allemande à l’occasion du centenaire, un troisième étant prévu pour le mois de septembre 2005.
Le 22 avril dernier, une réception avait lieu au centre national bahá’í à Hofheim-Langenhain, près de la Maison d’Adoration pour l’Europe, inaugurée en 1964.
Des représentants des parlements fédéraux et européen, du gouvernement du land de Hesse, des villes de Hofheim et de Wiesbaden, et des partis politiques étaient conviés.
Lors de cette réception, le Secrétaire d’Etat du Ministère des Sciences et des Arts de Hesse, Joachim-Felix Leonhard, a fait l’éloge des principes de la Foi bahá’íe, en décrivant le message bahá’í comme « cosmopolite, mondial, et moderne ».
« Les bahá’ís », a affirmé le Professeur Leonhard, « cherchent à communiquer et à comprendre, là où les autres parlent d’un clash de civilisations. »
« Ils apportent un élan important pour la ville et la société, » a-t-elle déclaré, faisant référence aux forums organisés par les bahá’ís, et à leur diversité culturelle. « Il serait appréciable que ces activités soient étendues, avec le soutien de la ville d’Hofheim. »
Représentant la ville de Wiesbaden, Madame Angelika Thiels a remercié la communauté bahá’íe pour sa contribution à la promotion de l’entente entre les religions. Mme Thiels a aussi mentionné la contribution apportée par la communauté bahá’íe par le biais de classes d’enfants ouvertes à la société, et qui sensibilisent les élèves à des valeurs spirituelles et morales.
Un article consacré au centenaire de la communauté bahá’íe d’Allemagne a été publié dans la « Frankfurter Allgemeine Zeitung, » du 20 avril 2005.
Le dernier événement qui commémorera le centenaire de la communauté bahá’íe allemande se déroulera en septembre à Stuttgart, la ville même où le premier membre de la communauté bahá’íe allemande, un dentiste d’origine allemande vivant aux Etats-Unis, Edwin Fischer, s’était installé en 1905.
‘Abdu’l-Bahá, le fils de Bahá’u’lláh, qui dirigea la communauté mondiale bahá’íe de 1892 à 1921, y vint en visite en 1913. La première Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís d’Allemagne fut formée en 1923.
De 1937 à 1945, les activités bahá’íes furent prohibées dans l’Allemagne nazie, en partie en raison des enseignements progressistes de cette religion, tels que le concept d’unité de l’humanité. Les communautés bahá’íes locales furent dissoutes et leurs littératures confisquées. Certains croyants furent interrogés, emprisonnés et déportés par les autorités. Des bahá’ís d’origine juive ont été tués par le régime nazi.
Après la Deuxième guerre mondiale, la communauté bahá’íe d’Allemagne rétablit rapidement ses activités. Vers 1950, les bahá’ís étaient présents dans 65 localités d’Allemagne. Cependant, la communauté bahá’íe d’Allemagne de l’Est resta dissoute jusqu’à l’effondrement du Mur de Berlin en 1989.
Aujourd’hui, on trouve des bahá’ís allemands dans 900 localités à travers le pays. Il y a 106 Assemblées spirituelles locales. La communauté bahá’íe est activement engagée dans le dialogue inter religieux et la promotion de l’égalité homme-femme, ainsi que dans le développement durable et l’éducation aux droits de l’homme.
Les bahá’ís tiennent aussi régulièrement des cercles d’étude de textes sacrés et des réunions de prières ouvertes à tous.