Appel lancé à l’Emir du Qatar pour mettre fin aux discriminations religieuses contre les bahá’ís

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Paris, le 16 septembre 2022 – La communauté bahá’íe de France a remis hier matin une lettre adressée à Son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, l’Émir de l’État du Qatar, exprimant les préoccupations bahá’ís de France face à la discrimination, aux restrictions, et aux violations des droits de l’homme que subissent leurs coreligionnaires au Qatar depuis des décennies, et lui demandant d’intervenir au nom des bahá’ís dans son pays.

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La lettre a été remise en main propre à l’ambassade du Qatar à Paris, par deux représentantes des bahá’ís de France, Mme Sophie Ménard, Secrétaire nationale des bahá’ís de France, et Mme Hamdam Nadafi, directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France.

Cette mesure a été prise après avoir constaté l’aggravation de la discrimination et des restrictions à l’encontre de la communauté bahá’íe au Qatar. Des millions de bahá’ís vivent dans presque tous les pays du monde et œuvrent à l’unité de l’humanité, de l’unité des religions.

« Depuis plusieurs années nous observons un schéma alarmant de discrimination et de violations des droits humains contre les bahá’ís au Qatar alors que les valeurs que nous défendons sont fondées sur les principes de l’unité de l’humanité, de l’unité des religions, du libre-arbitre de chacun quant aux convictions et croyances, de l’égalité de l’homme et de la femme, de l’accord entre la religion et la raison, de loyauté envers le gouvernement et de non-ingérence dans les affaires politiciennes », déclare Hamdam Nadafi, représentante des bahá’ís de France. « Transmettre ces préoccupations à l’Émir de l’État du Qatar, par écrit, témoigne de la gravité de ce moment. Nous risquons de voir l’élimination d’une autre minorité religieuse d’un pays du Moyen-Orient. C’est pourquoi tous les bahá’ís de France espèrent que Son Altesse, l’Émir, pourra intervenir au nom de leurs coreligionnaires avant qu’ils ne soient expulsés de sa terre. »

Les bahá’ís résident au Qatar depuis plus de 70 ans, avant même l’indépendance de l’État du Qatar, mais malgré cette longue présence, ils ont connu des décennies de discrimination.

Les autorités qatariennes ont tenté systématiquement, pendant de nombreuses années, d’expulser les bahá’ís du Qatar en les inscrivant notamment sur une liste noire et délivrant des ordres d’expulsion, et en leur refusant des licences commerciales ou des permis de travail même lorsqu’ils avaient déjà reçu des offres d’emploi d’entreprises qatariennes. Un certain nombre de bahá’ís se sont vu également refuser des « certificats de bonne conduite » – bien qu’ils n’aient rien fait de mal – ce qui les disqualifie alors d’accès à l’emploi ou d’autres aspects de la vie.

Quelques bahá’ís au Qatar ont même fait face à des accusations criminelles et de sécurité nationale non précisées et fausses.

Les listes noires et les expulsions ont séparé les couples mariés et les familles et ont contraint certains citoyens qatariens à quitter leur pays d’origine pour ne pas être séparés de leurs conjoints non qatariens.

Les bahá’ís du Qatar se sont également vu interdire le droit de travailler dans des secteurs dits « sensibles », en particulier le secteur de l’éducation, bien qu’ils aient travaillé et contribué pendant des décennies au secteur médical, à la banque, à l’ingénierie, aux sports, aux médias, à l’entrepreneuriat, aux politiques publiques, au pétrole et gaz, l’artisanat et les métiers, la justice, la santé et la sécurité, et les arts.

La discrimination a une ressemblance frappante avec le traitement auquel les bahá’ís sont confrontés en Iran et au Yémen. La plupart des bahá’ís du Qatar qui ont été mis sur liste noire et expulsés sont nés et ont grandi dans le pays, dans des familles qui y vivent depuis des générations et qui n’ont connu aucune autre maison.

Un rapport de 2019 des rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les questions des minorités et la liberté de religion ou de conviction a déclaré que le Qatar « portait atteinte aux droits de l’homme dans les domaines de la religion et de la culture », faisant référence à la situation des bahá’ís, dans « ce qui semble être un schéma inquiétant de discrimination à l’encontre des individus en raison de leur religion ou de leurs convictions ».

Les rapporteurs spéciaux ont ajouté qu’ils étaient « particulièrement préoccupés par l’expulsion et l’inscription sur une liste noire d’individus en raison de leur appartenance à une religion minoritaire ».

 

Contact presse :
Mme Hamdam NADAFI,
Directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France
01 45 00 69 58 / 06.59.73.27.17 – hamdam.nadafi@bahai.fr

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