Camp Yakari au Niger

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Paris, Ile-de-France, 20 août 2004 – Nous sommes le 30 Juillet 2004. 25 ados et jeunes de 14 à 16 ans, accompagnés de leurs moniteurs, patientent, les chariots chargés de gros cartons et de nombreuses valises, dans la file d’attente pour l’enregistrement des bagages du vol AF 0732 au départ de Paris Roissy Charles de Gaulle et à destination de Niamey. Ils ne savent pas ce qu’ils vont vivre, ne connaissent pas encore la portée, l’impact unique que va avoir leur séjour dans le Sahel, tant sur les gens qu’ils vont rencontré que sur leur propre vie.

Ce projet pris vie un an auparavant lors du camp Yakari 2003 dans la Drôme. Et c’est ainsi que sous le soleil africain, 25 jeunes venant de France ont rencontrés une quinzaine de jeunes nigériens de 13 à 18 ans, avec qui ils ont partagé presque trois semaines exceptionnelles.

Danse traditionnelle au village de Tabaré
Danse traditionnelle au village de Tabaré
« A priori, tout nous opposait, nous confie Roxana – une jeune membre du groupe – des cultures si éloignées, des modes de vie contraires… mais nous voyions bien au-delà de ces différences minimes. Nous avions déjà deux points communs : la jeunesse tout d’abord, cet état d’esprit, cette énergie qui anime toute une partie de la planète et la réunit dans un même élan, nous l’avions en nous, avec nous. Et surtout nous avions notre Foi qui a été le lien majeur entre nous, la force qui nous a aidé à continuer dans les moments difficiles. »

En effet, l’objectif principal du voyage était un partage de culture, un enrichissement mutuel. C’est à travers divers projets que ce résultat a été atteint :

« Nous avons mis en scène une pièce de théâtre, « La Parole Cachée », portant sur les problèmes actuels de notre société et apportant une réponse spirituelle à ceux-ci. Mais nous l’avons remanié pour la mettre dans un genre plus nigérien ; nous y avons introduit de nombreuses danses et chants, nous avons adaptées certaines scènes et dialogues au contexte socioculturel et rajoutés des phrases dans un des dialectes nationaux. Le résultat fut éblouissant et nous avons pu donner deux représentations. » nous explique Roxana.

Plantation d'un arbre au collège de Makalondi
Plantation d’un arbre au collège de Makalondi
Des projets de service étaient également au programme. Le lycée où les jeunes étaient hébergés a été débroussaillé, et des arbres plantés pour délimiter le futur collège d’une petite ville, Makalondi.

Roxana raconte : « A Tabaré, nous avons vécu un moment inoubliable de sincérité, de simplicité et d’amour. Accueillis par le son des tam-tam et des chants dans ce village perdu près de la frontière burkinabé, auquel on accède en traversant des champs inondés, où les habitants sont dans leur grande majorité devenus bahá’ís il y a plusieurs années. Ils n’avaient rien, ils nous ont tout donné et n’ont rien demandé en retour. Ils ont partagé avec nous leur repas et nous sommes repartis avec trois volailles. »

Il y eu bien sûr des défis à surmonter : vivre à quarante pendant 20 jours, s’adapter, pour les français, à un nouveau mode de vie sans horaires fixes, à une autre nourriture ; pour les nigériens, à une autre mentalité, à d’autres habitudes… mais toutes ont été dépassées, pour arriver à l’essentiel : l’unité.

Et Roxana de conclure : « Il est inutile de préciser que chacun d’entre nous a beaucoup appris de ce voyage, et les mots seraient insuffisants pour expliquer ce qu’il a généré. Nous avons compris cette phrase qui nous est si chère, en apprenant à vivre ensemble, en dépassant les obstacles : « La terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens ».

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