Des dirigeants religieux appellent à l’action dans les domaines de l’environnement, de la pauvreté et de la paix
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Winnipeg, Canada, publié le 30 juin 2010 – Les dirigeants mondiaux réunis au Canada ont été incités à jouer « un rôle moteur dans des actions inspirées » qui mettront fin à la pauvreté, protègeront l’environnement et arrêteront les conflits violents.
Les délégués de plus de 20 pays ont assisté au sommet 2010 des Religions mondiales. Assis, de gauche à droite : le Révérend Karen A. Hamilton, secrétaire générale du Conseil canadien des Églises ; H.H. Swami Paramatmananda Saraswati et Swami Avdheshanand Giri of the Hindu Dharma Acharya Sabha.Cette mission stimulante a été confirmée par une déclaration préparée par les représentants des religions mondiales réunis à l’Université de Winnipeg en préalable à la semaine consacrée aux sommets du G8 et du G20 à Toronto.
« Reconnaissant notre humanité commune et souscrivant à l’impératif du respect de la dignité de chacun, nous proclamons l’égalité de valeurs de tous les êtres humains, rappelle-t-elle et poursuit : Nous recommandons avec insistance aux responsables politiques de se pencher en premier lieu sur les problèmes rencontrés par les plus vulnérables d’entre nous, particulièrement nos enfants, et de travailler ensemble à la résolution des fléaux déshumanisants de la pauvreté et de l’injustice et à la mise en œuvre et la promotion de la protection de notre environnement commun, la terre. »
Le Lieutenant Général Romeo Dallaire, sénateur canadien, ancien Commandant des Forces de l’UNAMIR (MANUR ou Mission d’Assistance des Nations unies pour le Rwanda) a pris la parole lors du Sommet 2010 des Religions mondiales.Le Sommet des Religions mondiales 2010 constituait la sixième réunion interreligieuse associée aux rencontres annuelles du G8. Elle a réuni plus de 80 participants appartenant aux grandes religions mondiales, incluant pour la première fois des représentants de la communauté bahá’íe.
Les dirigeants religieux venus de plus de 20 pays étaient présents, y compris les représentants des pays du G8 : Canada, France, Allemagne, Japon, Italie, Russie, Grande-Bretagne et États-Unis.
Le Révérend James Christie, secrétaire général du Sommet a affirmé que les résultats de cette rencontre s’adressaient pour l’essentiel aux dirigeants des pays appartenant au « Groupe des 8 » car ils représentent les nations détenant le pouvoir d’induire un changement mondial. « La réalité permet d’affirmer que ces nations ont l’argent et l’influence et qu’elles peuvent faire la différence », a-t-il déclaré.
Il est également très important que les communautés religieuses redoublent d’efforts dans la prise en compte des trois thèmes principaux de leurs discussions, la pauvreté, l’environnement et la paix, ont reconnu certains participants
Au centre, Kenneth E. Bowers, secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís des États-Unis, un des représentants bahá’ís au Sommet des Religions mondiales, premier Sommet interreligieux en relation avec le G8 auquel les bahá’ís ont été invités.« Nous vivons une période très critique de notre histoire, a expliqué Sa Sainteté Aram 1er appartenant à l’Église orthodoxe arménienne. La construction communautaire est de première importance. Ceci ne signifie pas seulement d’habiter les uns à côté des autres, de coexister pacifiquement ; la question est d’établir des communautés unifiées intégrant la diversité, acceptant et respectant les autres et partageant leur vie. Nous devons affirmer au G8 et au monde, que nous, les religions ne sommes pas seulement en train de discuter ensemble mais que nous travaillons pour établir des communautés dans lesquels le dialogue est unifié. »
La participation bahá’íe :
Gerald Gall, professeur de droit à l’Université d’Alberta, a été l’orateur d’un séminaire concernant les droits de l’homme et la liberté religieuse organisé le 21 juin et parrainé par la communauté bahá’íe canadienne en prélude au Sommet 2010 des Religions mondiales. Le professeur Gall a expliqué que la religion reste une force vitale dans le paysage de nos sociétés modernes et une puissante force de paix et de bien-être.Suzanne Tamas du Canada, à laquelle se sont joints des bahá’ís de cinq autres pays, France, Allemagne, Japon, Grande-Bretagne et États-Unis représentait les bahá’ís lors de ce Sommet.
« Face à de tels défis, nous pensons que des principes spirituelles doivent être des éléments de la discussion concernant la pauvreté, l’environnement, la paix et la sécurité, remarque Mme Tamas.
Un séminaire, réuni à Winnipeg et parrainé par la communauté bahá’íe canadienne, a rassemblé des experts internationaux en droits de l’homme de quatre origines religieuses différentes. De gauche à droite, Mme Mishkat al Moumin, le professeur Payam Akhavan, Mme Janet Epp Buckingham et le professeur Gerald Gal.Nous souhaitons créer un espace dans lequel les responsables politiques peuvent réfléchir et prendre des décisions pour le long terme et en vue du bien commun plutôt que de chercher à solutionner des questions nationales à court terme. Nous sommes également ici en vue d’un apprentissage – ces questions sont complexes et nous avons besoin d’entendre ce que les autres croyances ont à dire sur ces sujets. »
L’ex-ministre de l’environnement iraquienne, Mishkat Al-Moumin – actuellement directrice du Washington-based Women and Environment Organization (Organisation de l’Environnement et de la Femme basée à Washington), a pris la parole lors de ce séminaire. Elle a expliqué que les problèmes environnementaux – tels que le manque d’eau ou d’hygiène – amènent les populations à la violence et pas nécessairement les questions religieuses.En prélude au Sommet, la communauté bahá’íe canadienne a parrainé un séminaire concernant les droits de l’homme et la liberté religieuse. Cette activité d’une journée, le 21 juin à Winnipeg, a réuni quatre experts en cette matière, d’origines religieuses diverses. Ils ont conclu que le droit à la liberté religieuse devait être confirmé afin d’assurer à celle-ci une influence progressive et positive sur la société.
Lors du séminaire, Payam Akhavan, professeur de droit à l’université McGill à Montréal a traité de la nécessité d’établir une communauté de croyances qui « transcende nos apparentes différences ». « Un tel chemin peut être découvert en renforçant une liberté religieuse authentique qui engendrera une recherche de la vérité et la possibilité d’explorer cette vérité », affirme-t-il.
Plus de détails :
Des actions « courageuses et concrètes »
La déclaration, résultat de trois jours de délibération du Sommet des Religions mondiales 2010, lance un appel aux responsables politiques afin qu’ils entreprennent des actions « courageuses et concrètes ».
En ce qui concerne la pauvreté, elle établit que plus d’un milliard de personnes souffrent de « faim chronique » et que les femmes, les enfants et les populations indigènes sont parmi les plus affectées.
Au centre, Susanne Tamas, déléguée de la communauté bahá’íe, participe au Sommet 2010 des Religions mondiales. À sa gauche, Rabbi Adam Scheier appartenant au Congrès juif canadien. À sa droite, le Commissionnaire William W. Francis Commandant territorial de l’Armée du Salut du Canada et des Bermudes.L’ampleur de la pauvreté serait écrasante s’il n’y avait la certitude que cette iniquité mondiale peut se transformer en une vie humaine florissante partagée par tous. Ensemble, nous avons la capacité et les ressources mondiales de mettre fin à la pauvreté et à ses conséquences, indique le communiqué.
À propos de l’environnement, la déclaration fait remarquer que toutes les traditions religieuses « nous appellent à une gestion prudente de la terre ». Elle nous met en garde vis-à-vis des conséquences du changement climatique et nous prévient de la nécessité d’entreprendre des actions courageuses dés aujourd’hui.
Les gouvernements sont également appelés à stopper la course aux armes nucléaires et à investir dans la création d’une « culture de paix ».
Le Sommet condamne le terrorisme, motivé par le fanatisme religieux, avec des dirigeants religieux s’engageant à « arrêter l’enseignement et la justification de l’utilisation de la violence entre et parmi nos communautés religieuses. »
La déclaration a été présentée à Steven Fletcher, Ministre d’État canadien à la Réforme démocratique. Celui-ci a promis de la remettre au Premier Ministre Stephen Harper, qui la présentera aux dirigeants du G8.
La déclaration finale du Sommet 2010 sur les religions mondiales, est disponible en bas de page de cet article.
Témoignage du représentant bahá’í français à ce Sommet :
Lucien Crevel était le représentant bahá’í de France au 6ème Sommet des Religions du monde qui s’est déroulé du 21 au 23 juin à Winnipeg au Canada. Crédit photo : Louis Brunet.Lucien Crevel, vice-président de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís de France était le représentant de la communauté bahá’íe française à cette 6ème édition du Sommet des Religions du monde, incluant la réunion des dirigeants interreligieux dans les pays du G8. De retour du Canada, il nous livre son témoignage :
« Je reviens de Winnipeg enthousiaste sur la capacité des dirigeants religieux à se réunir d’une part dans le respect de la diversité des religions et d’autre part dans un esprit de partenariat.
« L’atmosphère studieuse et conviviale qui régnait durant le sommet m’a beaucoup impressionnée ; de même que la capacité des 80 dirigeants, de toutes confessions et originaires de pays si différents dans leur culture, à travailler ensemble pour rédiger la déclaration à remettre aux chefs d’États.
« Les religions prennent leur responsabilité pour peser sur les décisions politiques en rappelant que face aux exigences économiques, l’être humain et sa dimension spirituelle sont à considérer avant tout chose.
« Le sommet des dirigeants religieux du G8/G20 à Winnipeg a démontré que les religions, qui sont parfois accusées d’être à l’origine de conflits, sont capables d’être une force de proposition pour la paix, la lutte contre la pauvreté et le respect de l’environnement et tout cela en s’exprimant d’une seule voix.
« Le grand émoi a été pour moi de clore ce sommet en invitant tous les délégués présents à venir l’année prochaine en France pour la 7ème édition du Sommet des Religions du monde et la Réunion des dirigeants interreligieux dans les pays du G8 ».
Reportages audio et vidéo :
En cliquant sur ce lien ci-dessous, vous pourrez accéder à une interview écrite et à trois audio-vidéos, dont une de M. Crevel, réalisées par la TV nationale CBC Radio Canada à l’occasion de ce Sommet :
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez interviewer des bahá’ís en France, merci de contacter le service de presse bahá’í
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