Paris, le 08 février 2024 – Faire Fraternité ensemble ! Le Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France lance un cycle de Conversations citoyennes sur le thème de la Fraternité.
Liberté, Égalité, Fraternité. Comment rendre ce troisième pilier de la devise républicaine française une valeur concrète dans notre société ? Comment l’incarner individuellement et collectivement pour qu’il ne reste pas qu’au niveau des bons sentiments ?
À l’occasion de la Journée internationale de la fraternité humaine, le Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France (BAEBF) a invité de nombreux acteurs sociaux à une rencontre inédite le mercredi 7 février 2024 : une soirée dédiée à des conversations sur l’unité dans la diversité.
L’objectif de cette rencontre était de réunir les protagonistes de terrain ainsi que les associations et collectifs engagés sur la question de la cohésion sociale au niveau national, pour témoigner de la fraternité d’aujourd’hui et envisager les étapes nécessaires pour celle de demain.
Cette rencontre a ouvert le premier cycle des Conversations citoyennes sur la fraternité, proposées par le BAEBF. « En encourageant de telles conversations, nous espérons contribuer à générer des connaissances et de nouvelles perspectives sur les défis mondiaux que nous traversons en tant que société, et en particulier sur le défi d’unité dans la diversité et de cohésion sociale », indique Hamdam Nadafi, Directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France.
Ce premier cycle des Conversations citoyennes sur la fraternité durera jusqu’en juillet 2024. « Ces ateliers de conversations seront l’occasion de nous questionner, en tant qu’individus et en tant que membre de collectifs, sur notre rôle dans la construction d’une société fraternelle et pacifiée : comment le fait de bien saisir que nous ne formons qu’une seule famille humaine peut devenir un levier de paix et de progrès social ? Quel est le dénominateur commun sur lequel nous pouvons collectivement construire l’amitié fraternelle ? Comment pouvons-nous parvenir à prendre ensemble des décisions qui construisent l’unité et la fraternité ? », précise Hiram Bouteillet, membre du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France.
La rencontre du 7 février 2024, qui portait sur le thème de l’unité dans la diversité, était construite autour de trois temps. Chacune des parties du programme ayant été pensée et préparée de manière à permettre aux participants de faire connaissance, converser, et approfondir leur vision et compréhension de la fraternité et de l’unité dans la diversité.
« Nous avons noté qu’il est parfois difficile pour les participants d’évènements de discuter entre eux s’ils ne se connaissent pas, a fortiori en début de rencontre alors que les participants arrivent les uns après les autres. Or souvent ces temps informels sont des moments propices pour faire connaissance, découvrir l’autre et engager une conversation qui permettra au fil de la rencontre de s’enrichir de nos expériences de vie, précise Mme Nadafi. Nous avons donc souhaité que dès l’arrivée des participants, la dynamique soit d’aller vers l’autre et d’engager la conversation pour se découvrir. C’est pourquoi nous avions prévu un premier temps créatif durant lequel chaque participant était invité à aller discuter avec les autres participants et partager quelques éléments de présentation. »
La seconde partie de la rencontre a débuté par une présentation de l’initiative offerte par le BAEBF et du thème qui sera le fil conducteur des Conversations citoyennes proposées dans ce premier cycle. Dans sa présentation, M. Bouteillet a rappelé l’importance du lien social et de la coopération pour la construction d’une société pacifiée. « Rarement a-t-il été plus évident que la force collective de la société dépend de l’unité qu’elle peut manifester dans l’action, et ce depuis les interactions entre individus jusqu’à celles qui relient les peuples et les nations. Pour bâtir cette unité, le monde a de plus en plus besoin de l’espoir et de la force d’âme que confère la foi. C’est pourquoi le vœu des baha’is de France est de contribuer à la formation collective des attitudes nécessaires telles que la justice, l’amitié fraternelle, la connaissance et la compréhension, ou encore un esprit de dévotion collective et de service à son prochain ; de manière à contribuer au progrès matériel et spirituel de l’Humanité tout entière. » a-t-il indiqué dans son introduction.
Les participants ont ensuite été invités à plonger dans un temps d’intériorité afin de se laisser inspirer par des lectures sur le thème de la fraternité. Le BAEBF avait préparé quelques extraits de poésies sélectionnées lors des concours de poésie organisés par les petits citoyens et la société des poètes et artistes de France.
La rencontre s’est poursuivie par des ateliers de travail, où les participants de tous âges, religions et milieux socio-professionnels, ont échangé leurs expériences, défis, apprentissages et aspirations sur le thème de cette première conversation citoyenne. Les animateurs des ateliers ont invité les participants à partager leurs réflexions, dans un esprit d’écoute bienveillante et de non jugement, à ces deux questions : de votre expérience de la fraternité et de l’unité dans la diversité, quels constats faites-vous et quels apprentissages en tirez-vous ? Quels sont les leviers que moi ou ma structure pouvons actionner pour le progrès de la fraternité en France ?
« J’ai été très touchée par cette soirée, où nous avons tous et toutes ensemble pris le temps de nous recentrer sur la valeur si importante de la fraternité. Je pense que nous avons profondément besoin de ces espaces de rencontres, de partage où nous nous rassemblons avec sincérité et dans notre diversité, et où nous prenons un pas de recul hors du quotidien pour réfléchir à ce qui compte vraiment. Et cela m’a fait beaucoup de bien, c’était un temps de soin, de joie, et d’espérance qui renforce ma volonté d’agir au quotidien pour un monde plus fraternel. » a indiqué Eléonore Guise, membre de l’association Coexister.
L’abolition des préjugés est au cœur des préoccupations de nombreux acteurs sociaux présents à cette rencontre. Les animateurs de la rencontre ont rappelé l’importance que les ateliers de conversations soient des espaces d’unité et de bienveillance, afin que chacun puisse s’exprimer librement et qu’ensemble des pistes d’actions puissent être dégagées. « La soirée fut un admirable témoignage de la volonté et le besoin de recréer des liens fraternels dans une société qui nous pousse à l’individualisme et l’égocentrisme. Les partages étaient tous enrichissants par leur diversité et leur sincérité. La lutte contre la marginalisation fut une des thématiques centrales, nous en sommes tous victimes dues à des préjugés et des peurs ancrés dans notre culture occidentale (âge, ethnie, genre, convictions…) », indique Amitis Narcy, étudiante en Master I de droit international et animatrice de l’un des petits groupes.
Cette première rencontre était également marquée par sa dimension intergénérationnelle, un élément qui a marqué Monika Sander de l’association Démocratie et Spiritualité : « Notre table a eu beaucoup de joie à échanger sur notre manière de vivre la fraternité et ils m’ont intégré dans leur groupe. Cela me frappe chez les baha’is, la courtoisie, l’intelligence et la joie de vivre avec humilité. Impressionnant. Les participants étaient en majorité étudiants ou jeunes professionnels. Les échanges étaient vifs et joyeux, tous nous avons pris plaisir à réfléchir à ‘un avenir désirable pour tous’ dirait Jean-Baptiste de Foucauld. J’ai pu constater la confiance de ces jeunes en eux-mêmes et en leur capacité de participer activement et de manière créative au changement que vit notre civilisation. »
Le BAEBF a d’ores et déjà annoncé que la prochaine rencontre sera organisée autour de la Fresque de la migration, un atelier collectif qui a pour objectif de sensibiliser à la thématique de la migration et de la diversité.