Human Rights Watch : L’Iran commet un « crime contre l’humanité » à l’encontre des bahá’ís

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Les bahá'ís à travers l'Iran subissent une persécution croissante au cours des dernières semaines - dont ce stratagème de propagande n'est qu'un exemple.

PARIS, le 1er avril 2024 – Un rapport novateur publié aujourd’hui par la principale organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, affirme que la répression systématique de la minorité religieuse bahá’íe par le gouvernement iranien, qui dure depuis 45 ans, constitue un crime contre l’humanité de persécution en vertu du droit pénal international.

Le nouveau rapport de 49 pages, intitulé « La botte sur mon cou : le crime de persécution des autorités iraniennes contre les bahá’ís en Iran » (en anglais), documente de manière minutieuse et détaillée les lois, politiques et pratiques discriminatoires utilisées par le gouvernement iranien pour violer les droits de l’homme fondamentaux des bahá’ís en Iran. Human Rights Watch affirme que les bahá’ís sont victimes d’abus dans presque tous les aspects de leur vie, qu’il s’agisse d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires par des agences gouvernementales, de confiscations de biens, de refus d’accès à l’éducation et à l’emploi, et même d’empêchements d’enterrer les morts de manière digne et conforme aux rites funéraires bahá’ís.

« Les autorités iraniennes privent les bahá’ís de leurs droits fondamentaux dans tous les aspects de leur vie, non pas en raison de leurs actions, mais simplement parce qu’ils appartiennent à un groupe confessionnel », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, lors d’un événement précédant le lancement du rapport. « Il est essentiel d’accroître la pression internationale sur l’Iran pour qu’il mette fin à ce crime contre l’humanité. »

Human Rights Watch a mené des recherches exhaustives et s’est largement documenté pour préparer son rapport, en utilisant comme l’une de ses principales sources le site Internet Archives of Baha’i Persecution in Iran de la Communauté internationale bahá’íe (BIC), qui a publié près de 12 000 documents relatifs à la persécution des bahá’ís en Iran. Le rapport se fonde sur des politiques gouvernementales, des documents judiciaires ainsi que sur des entretiens avec des bahá’ís, en persan, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran, entre mai 2022 et mars 2023.

« Nous sommes profondément reconnaissants envers Human Rights Watch d’avoir donné à la longue persécution des baha’is en Iran une définition et une qualification juridiques précises et documentées », déclare Hamdam Nadafi, porte-parole des bahá’ís de France. « Les termes ‘persécution’ et ‘crime contre l’humanité’ ne sont pas anodins. Ce sont des normes de droit international qui entraînent des conséquences juridiques importantes. Le Code pénal français, par exemple, dispose que la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable, pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux, commise en exécution d’un plan concerté, constitue un crime contre l’humanité puni de la réclusion perpétuelle. Le rapport de Human Rights Watch ouvre la perspective que les autorités iraniennes seront amenées tôt ou tard à rendre compte de leurs crimes, y compris à l’extérieur de leurs frontières. »

Human Rights Watch a déclaré dans son rapport que la République islamique a codifié sa répression des bahá’ís dans sa législation et sa politique et qu’elle maintient leur application par le biais des services de la sécurité de l’Etat et de la justice. Le rapport fait également état d’échanges entre les chercheurs de Human Rights Watch et des bahá’ís iraniens – certains étant nommés, d’autres anonymisés pour des raisons de sécurité – qui décrivent tous les efforts déployés par les autorités iraniennes pour perturber ou détruire tous les aspects de leur vie.

« La Communauté internationale bahá’íe apprécie profondément la publication de ce rapport exceptionnel et les preuves solides qu’il présente », a déclaré Simin Fahandej, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève. « Le rapport rassemble des années de recherche et de documentation concernant la persécution systématique des bahá’ís en Iran et attire clairement l’attention sur le mépris flagrant de l’Iran pour ses obligations en matière de droits de l’homme en vertu du droit international et des traités. Nous espérons sincèrement que le monde entier demandera des comptes au gouvernement iranien. »

 

CONTACT PRESSE :
Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France
baebf@bahai.fr

Hamdam Nadafi, Directrice
01 45 00 69 58 / 06 59 73 27 17

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