Iran : sept bahá’ís risquent la peine de mort

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Paris, publié le 7 février 2010 – La deuxième audience du procès des sept prisonniers bahá’ís de Téhéran, détenus depuis plus de vingt mois, débute ce dimanche. Elle est attendue dans la plus vive inquiétude. La première audience, le 12 janvier, ne présentait pas toutes les garanties d’un procès équitable. Elle avait néanmoins permis aux sept de Téhéran de connaître les charges qui pèsent contre eux et de les réfuter toutes. Entre temps le climat s’est encore alourdi.

Ces cinq hommes et deux femmes sont accusés, entre autres, d’« espionnage », « coopération avec Israël », « transmission de documents secrets à l’étranger dans le but de porter atteinte à la sûreté du pays », et du crime de « propagation de la corruption sur terre », selon l’acte d’inculpation lu à la première audience. La dernière accusation, à elle seule, est passible de la peine de mort. L’audience s’était déroulée dans un huis clos de fait : les familles des inculpés elles-mêmes n’ont pas été autorisées à y assister. On ne sait pas si, cette fois, des observateurs extérieurs seront tolérés.

Le contexte n’est pas favorable aux sept de Téhéran. Le 31 janvier, un autre bahá’í, privé d’accès à l’avocat de son choix, jugé en même temps que 15 autres personnes, a été accusé d’avoir participé aux manifestations de l’Achoura. Lors d’aveux télévisés, il a indiqué qu’il aurait reçu l’ordre des autorités bahá’íes de manifester. Début janvier, d’autres bahá’ís, parmi lesquels des proches -petite-fille, époux….- des sept de Téhéran, ont été arrêtés, certains accusés d’avoir caché des armes à feu. Or nul n’ignore les convictions non-violentes des bahá’ís.

Ces accusations, pour fantaisistes qu’elles soient, relancent l’inquiétude quant au sort des sept jugés aujourd’hui : elles sont la preuve que les autorités iraniennes cherchent à les fragiliser, et à étayer la théorie du complot dont elles usent souvent vis à vis des minorités en général, et des bahá’ís en particulier.

Pour Amnesty international, les prisonniers bahá’ís sont des «prisonniers d’opinion», et ce procès est un procès «pour l’exemple», basé sur de «fausses accusations». «Les autorités cherchent à faire de la minorité bahá’íe un bouc émissaire pour les récents troubles, alors qu’aucun élément ne montre qu’elle y ait participé, indique Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

En France, une quarantaine de personnalités, dont une majorité de scientifiques et de chercheurs, viennent de signer une lettre ouverte à l’ayatollah Ali Khamenei dans le Monde.fr du 5 février. Ils demandent que « la liberté de conscience soit reconnue en Iran » et que les sept bahá’ís jugés aujourd’hui « soient libérés ».

Pour plus d’informations sur la situation en Iran : http://www.bahai.fr/iran

Contact :
• Foad Sabéran 06 83 56 27 81
Le communiqué d’Amnesty International (13/01/2010)
La lettre ouverte des chercheurs dans le Monde.fr (05/02/2010)

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