L’ONU demande à l’Iran d’honorer ses promesses sur les droits de l’homme

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NATION UNIES, publié le 23 novembre 2013 – Le vote du 19 de ce mois, exprimant des préoccupations à propos des violations permanentes des droits de l’homme de l’Iran, démontre que la communauté internationale ne se laissera pas impressionner par de simples promesses d’amélioration, a déclaré la Communauté internationale bahá’íe.

« Par sa résolution d’aujourd’hui1, l’Assemblée générale de l’ONU a clairement affirmé qu’elle attend, de la part de l’Iran, des actes au lieu de simples paroles en ce qui concerne les droits de l’homme », a déclaré Bani Dugal, la représentante principale de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies.

« Au cours de sa campagne électorale, le président iranien Hassan Rouhani a promis une « charte des droits civils » qui établirait l’égalité pour tous les citoyens sans discrimination fondée sur la race, le sexe ou la religion. Il est maintenant temps pour le président Rouhani de mettre son engagement en pratique.

« De plus, la fermeté et l’étendue de la résolution indiquent le peu de changements intervenus en Iran ces derniers mois. M. Rouhani a aussi promis la libération généralisée des prisonniers de conscience mais, pour le moment, seuls quelques prisonniers ont été libérés. Et aucun d’entre eux n’était bahá’í. »

Avec une majorité de 83 voix pour, 36 contre et 62 abstentions, la 3e Commission de l’Assemblée « se déclare profondément préoccupée par les violations graves et répétées des droits de l’homme » et notamment par « le recours à la torture », « la fréquence toujours alarmante des exécutions pratiquée au mépris des garanties reconnues au niveau international », « l’omniprésence des inégalités entre les sexes et de la violence à l’égard des femmes » ainsi que par « la persistance de la discrimination et d’autres violations des droits de l’homme, qui s’apparentent parfois à la persécution, à l’encontre de personnes appartenant à des minorités ethniques et religieuses » et « la persistance des actes de persécution et de violation des droits de l’homme commis à l’encontre de personnes appartenant à des minorités religieuses non reconnues, en particulier les personnes de confession bahaïe et leurs défenseurs ».

Bien que la résolution ait salué les récentes promesses du président Rouhani d’améliorer les droits de l’homme, « notamment l’élimination de la discrimination à l’encontre des femmes et des membres de minorités ethniques et de la promotion de la liberté d’expression et d’opinion », le document de six pages dresse néanmoins la liste de nombreuses violations constantes de la législation internationale concernant les droits de l’homme. Elle propose également des recommandations pour des actions correctives.

Par exemple, la résolution consacre plusieurs paragraphes aux persécutions permanentes des bahá’ís iraniens, exprimant son inquiétude concernant « les attaques et les meurtres ciblés », « les arrestations et les détentions arbitraires » et « les restrictions à l’accès à l’enseignement supérieur fondées sur la religion ».

Et elle demande à l’Iran d’« émanciper la communauté bahaïe, de libérer les sept dirigeants bahaïs qui sont détenus depuis 2008 et de permettre à tous les bahaïs, y compris ceux qui sont emprisonnés en raison de leurs convictions, de bénéficier des garanties d’une procédure régulière et d’exercer les droits que leur garantit la Constitution ».

« En fait, cette résolution est un modèle de ce que l’Iran doit accomplir afin de se conformer à ses obligations selon les accords internationaux sur les droits de l’homme auxquels elle a adhéré », a ajouté Mme Dugal.

Elle a précisé que plus de 100 bahá’ís sont actuellement en prison, détenus uniquement à cause de leurs croyances religieuses.

« La résolution demande à l’Iran une libération immédiate et inconditionnelle de tous ceux qui ont été arbitrairement arrêtés et détenus pour avoir exercé leurs droits à la liberté de religion ou de croyance, entre autres raisons. Les bahá’ís entrent assurément dans cette catégorie », a fait remarquer Mme Dugal.

Elle a ajouté que l’oppression dans les domaines de l’économie et de l’enseignement des bahá’ís iraniens se poursuit. « Par exemple, au début du mois, l’agence de presse Reuters a publié un long rapport d’enquête qui a notamment montré comment le gouvernement a, durant des années, confisqué de nombreuses propriétés détenues par des bahá’íes – et en a, par la suite, tiré profit pour financer des politiques qui, fondamentalement, contribuent à la persécution des bahá’ís. »

La résolution a été soumise par le Canada et parrainée par 46 autres pays, dont la France. Elle demande aussi à l’Iran d’améliorer sa coopération avec les observateurs de l’ONU, en les autorisant, par exemple, à se rendre en Iran et elle demande au secrétaire général des Nations unies de soumettre, l’année prochaine, un rapport concernant les progrès de l’Iran dans l’exécution de ses obligations envers les droits de l’homme.


Documents joints

La résolution de la 68ème session de l’Assemblée de l’ONU – 3e commission – sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran.


  1. le 19 novembre.NDLR 

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