Le rejet par les Nations-Unies de la motion de non-action iranienne est une victoire pour les droits de l’Homme selon les bahá’ís

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Nations-Unies, publié le 22 novembre 2008 – La Communauté Internationale Bahá’íe se réjouit du rejet hier par l’Assemblée générale des Nations-Unies de la motion dite de « non-action » introduite par la République Islamique d’Iran.

Une telle motion, si elle avait été adoptée, aurait eu pour conséquence d’écarter une résolution qui critique fortement la République Islamique d’Iran pour l’usage de la torture, l’augmentation du nombre des exécutions, la violente répression des femmes et les discriminations grandissantes des bahá’ís, des chrétiens, des juifs, des soufis et des sunnites parmi d’autres minorités.

La résolution a ensuite été adoptée par la troisième Commission par 70 votes pour, 51 contre et 60 abstentions lors d’un second vote. La résolution va maintenant être transmise pour approbation finale à l’Assemblée générale plénière mi-décembre.

« Cette motion offrait aux gouvernements un moyen facile de fuir leur responsabilité de protéger les droits de l’Homme, et par son rejet ils ont ouvert la voie à une enquête approfondie sur les violations des droits de l’Homme en Iran », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté Internationale Bahá’íe auprès des Nations-Unies.

« L’Assemblée générale des Nations-Unies a été à la hauteur de ses responsabilités en rejetant cette motion présentée par la République Islamique d’Iran dans un effort évident d’échapper à la condamnation internationale de l’aggravation de la situation des droits de l’Homme.

Notre espoir est que de telles motions de non-action, qui pour l’essentiel sont un subterfuge procédural pour éviter une discussion légitime relative à des questions de droits de l’Homme, appartiennent désormais au passé. Si tel est le cas, ceci représente une victoire pour les droits des peuples à travers le monde », a déclaré Bani Dugal.

Une motion de non-action est une procédure qui empêche les Etats membres de l’ONU de débattre d’une résolution. Selon Bani Dugal, ce type de type de motion est de plus en plus utilisée afin de permettre aux Etats d’éviter de devoir prendre position sur des sujets politiquement sensibles tels que les droits de l’Homme, et d’échapper ainsi au contrôle international.

« L’usage de motions procédurales à cette fin donne à des Etats dénués de scrupules une opportunité de fermer les yeux sur les actes d’oppression d’un Etat membre, tout en prétendant que les droits de l’Homme leur importent. La communauté internationale ne doit plus tolérer cela.

Si la motion était passée, elle aurait constitué un affront pour ces iraniens, particulièrement dans leur pays, qui ont courageusement pris position contre les abus de leur gouvernement. De plus en plus de juristes iraniens et défenseurs des droits de l’Homme ont cherché à garantir le droit au procès équitable et à défendre les droits de leurs concitoyens, souvent au prix d’un risque considérable », a ajouté Bani Dugal.

L’échec de la motion par un vote de 81 voix contre, 71 voix pour et 28 abstentions, a ouvert la voix pour la troisième commission, en charge des questions de droits de l’Homme, de voter sur la résolution portant sur la situation des droits de l’Homme en Iran quelques minutes après.

La résolution a été initiée par le Canada et avait été soutenue avant le vote par plus de 40 pays. Elle « se déclare gravement préoccupée par des violations graves des droits de l’homme en République islamique d’Iran », relevant particulièrement le recours à la torture, les exécutions publiques, la répression violente notamment « de femmes exerçant leur droit de réunion pacifique ».

La résolution appelle également la République islamique d’Iran « de
répondre aux préoccupations profondes qui sont exprimées dans le rapport du Secrétaire général » Ban Ki-moon.

Publié en Octobre, le rapport de Monsieur Ban relève que « dans la pratique, un certain nombre d’obstacles sérieux entravent la pleine protection des droits de l’homme et le fonctionnement indépendant des différentes institutions de l’État ». Le rapport complet peut être consulté ici.

La résolution demande notamment à l’Iran « de mettre fin aux actes de harcèlement, d’intimidation et de persécution visant les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme, notamment en libérant les personnes détenues de manière arbitraire ou en raison de leurs opinions politiques » et « de défendre le droit à une procédure régulière et de mettre fin à l’impunité des personnes qui commettent des violations des droits de l’homme ».

La résolution prend note particulièrement des attaques contre les bahá’ís,
« en particulier [des] attaques lancées contre les bahaïs et leur religion dans les médias contrôlés par l’État, [des] preuves de plus en plus nombreuses de l’action que mène l’État pour identifier et surveiller les bahaïs, ce qui empêche ceux-ci de faire des études universitaires et de subvenir à leurs besoins économiques, et [de l’]arrestation et [de la] détention de sept dirigeants bahaïs sans inculpation ni représentation en justice ».

Bani Dugal indique qu’au moins 20 bahá’ís sont actuellement emprisonnés, y compris les sept dirigeants bahá’ís arrêtés aux mois de mars et mai derniers et détenus dans la prison d’Evin sans charges. Plus de 100 bahá’ís ont été arrêtés et relâchés sous caution au cours des quatre dernières années dans le cadre du renforcement des efforts gouvernementaux pour persécuter les bahá’ís.

Pour plus d’informations sur la situation en Iran : http://www.bahai.fr/iran

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