Six membres du Conseil de sécurité, dont la France, appellent à la libération immédiate des baha’is emprisonnés au Yemen 

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Lors d'une descente armée par les forces de sécurité, 17 baha'is sont arrêtés et emmenés en un lien inconnu.
Lors d’une descente armée par les forces de sécurité, 17 baha’is sont arrêtés et emmenés en un lien inconnu.

Paris, le 24 août 2023 – Six membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont demandé que 11 bahá’ís du Yémen, kidnappés lors d’un raid violent par des Houthis le 25 mai dernier et qui sont toujours détenus, soient libérés et que leurs libertés religieuses soient respectées par les autorités de facto. L’Albanie, le Brésil, la France, Malte, le Royaume-Uni et les États-Unis ont demandé la libération des bahá’ís yéménites.

Une vidéo du raid capturée sur Zoom montre plusieurs hommes armés et masqués entrant dans une pièce où des bahá’ís sont rassemblés et les agressant, avant que la ligne ne soit coupée.

17 bahá’ís au total avaient été arrêtés au cours de ce raid, dont cinq femmes, et seules six personnes ont été libérées à ce jour. Deux de ces femmes ont subi de fortes pressions de la part des services de sécurité houthis pour qu’elles abjurent leurs croyances, ce à quoi elles ont résisté. C’est une preuve évidente de persécution religieuse.

Ce plus récent soutien du Conseil de sécurité (16 août) s’inscrit dans une suite de réunions du Conseil pour examiner la crise plus large dont souffre le Yémen contrôlé par les Houthis.

La porte-parole des bahá’ís de France, Hamdam Nadafi déclare : « Nous sommes heureux que la France soit intervenue pour la défense d’une minorité durement opprimée au Yemen, au nom d’une valeur universelle si chère à notre pays : la liberté de pensée, de conscience et de conviction. Car l’irruption d’hommes armés lors de cette réunion et les arrestations qui ont suivi n’ont pour but que de nier ce droit si fondamental – qui permet à chacun de vivre sa vie – et de faire pression sur les bahá’ís afin qu’ils renoncent à leurs convictions. » Cette tentative a non seulement échoué, mais elle a également mis au jour des agissements que les Houthis croyaient pouvoir accomplir dans le secret, alors que la scène était en partie filmée grâce à une connexion Zoom au moment des arrestations.

Bani Dugal, responsable de la Communauté internationale bahá’íe observe que malgré la déclaration du Conseil de sécurité  « 11 bahá’ís sont toujours détenus, sans accès à un avocat ou à leur famille et sans aucune forme de procédure régulière ni considération pour leurs droits humains. […] Si les Houthis veulent être pris au sérieux, ils devraient tenir compte des responsabilités qui leur incombent en vertu du droit international. Mais les Houthis attaquent les bahá’ís par pur préjugé religieux, avec peut-être l’encouragement du gouvernement iranien. Les bahá’ís doivent être libérés sans délai et leur droit à la liberté de religion ou de croyance doit être respectés. »

L’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, qui représente les États-Unis au Conseil de sécurité et en assure la présidence, a déclaré : « trop de gens innocents sont encore en détention … y compris des personnes ciblées à tort et des membres de communautés religieuses. Nous appelons à la libération de tous ceux qui ont été injustement détenus, y compris les 11 bahá’ís. »

La déléguée française a appelé à la « libération immédiate » des bahá’ís tout en réitérant « l’engagement de la France en faveur de la liberté de religion ou de conviction, au même titre que toutes les libertés fondamentales. » Le Brésil a également rappelé « l’importance de respecter pleinement les droits des minorités religieuses. »

L’Albanie a fermement condamné la détention des bahá’ís, déclarant qu’elle « déplorait » le « mauvais traitement des minorités religieuses dans le pays et appelait les Houthis à libérer immédiatement les bahá’ís enlevés. » Le Royaume-Uni et Malte ont aussi demandé la libération des bahá’ís, tandis que le gouvernement yéménite en exil a insisté sur la libération de tous les détenus.

« Les Houthis ont libéré certains des 17 bahá’ís détenus en mai. Mais même ceux qui ont été libérés n’ont pas la liberté de mouvement et ne peuvent pas quitter leur ville d’origine sans autorisation, ce qui revient à les effacer de la société yéménite dans son ensemble » a déclaré Mme Dugal qui ajoute : « Les bahá’ís du Yémen continuent à avoir besoin du soutien de la communauté internationale. Treize personnes étaient emprisonnées lorsque le Conseil de sécurité s’est réuni en juillet. Plusieurs États membres ont demandé leur libération à ce moment-là et deux d’entre elles ont été libérées depuis. Les défenseurs des droits de l’homme du monde entier doivent donc faire pression sur les Houthis en les condamnant et en les mettant en garde jusqu’à ce qu’ils libèrent les 11 autres bahá’ís détenus. »

L’Institut du Caire a publié une déclaration en anglais et en arabe, également signée par quatre autres groupes, demandant « la libération immédiate des personnes enlevées et la fin de la rhétorique incendiaire de haine dirigée contre les minorités religieuses et les bahá’ís au Yémen. » Amnesty International a également publié une action urgente sur les détentions.

Une mise à jour complète de la situation récente des bahá’ís dans le Yémen contrôlé par les Houthis, ainsi que les déclarations internationales de soutien aux bahá’ís, peuvent être consultées sur le site web du BIC.

 

CONTACT PRESSE :
Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France,
baebf@bahai.fr

Hamdam Nadafi, Directrice
01 45 00 69 58 / 06 59 73 27 17

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