Un rapport indépendant dénonce le risque d’« un nouveau cycle de persécutions » contre les bahá’ís d’Iran

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La couverture du rapport
La couverture du rapport « A Faith denied »
New Haven, Connecticut, Etats-Unis, publié le 28 janvier 2007 – Selon une organisation des droits de l’Homme, spécialiste de l’Iran, le gouvernement iranien semble poser les fondations d’un « nouveau cycle de persécutions contre les bahá’ís d’Iran. »

Le Centre de Documentation des Droits de l’Homme en Iran (Iran Human Rights Documentation Center – IHRDC) a déclaré dans un rapport publié le 15 janvier dernier, que les évènements récents en Iran sont particulièrement inquiétants, surtout s’ils sont mis en perspective avec la longue histoire des persécutions dont sont victimes les bahá’ís iraniens.

« Compte tenu de l’histoire d’une hostilité implacable de la part de la République Islamique à l’encontre des bahá’ís et de l’animosité personnelle des responsables du pays à l’encontre de la foi bahá’íe, l’IHRDC est très inquiète pour la communauté bahá’íe d’Iran qui pourrait bientôt faire l’objet d’un nouveau cycle de persécutions. »

Les 60 pages du rapport intitulé « A Faith Denied: The Persecution of the Baha’i of Iran » (La foi niée : Les Persécutions des Baha’is d’Iran) met en exergue des tendances de très mauvaise augure pour la communauté baha’ie d’Iran.

Parmi ces tendances, le rapport relève le « retour de politiciens populistes et conservateurs », « les tensions croissantes entre la République Islamique et la communauté internationale au sujet du programme nucléaire », la collecte d’information au sujet des bahá’ís et une augmentation de publications d’articles « anti- bahá’ís » dans les médias traditionnels.

Le rapport relève notamment que :

– Les hauts dignitaires du clergé chiite considèrent, depuis longtemps, les bahá’ís comme une déviance hérétique de l’Islam. La communauté bahá’íe est la communauté religieuse qui a le plus souffert à chaque fois que l’influence du clergé sur les affaires nationales a été la plus forte.

– Les premières campagnes contre les bahá’ís, comme dans les années 50 et le début des années 80, ont vu l’utilisation de la propagande afin de cultiver et justifier la persécution sociale, créant ainsi des stéréotypes négatifs. Ces stéréotypes continuent à avoir des répercussions de nos jours.

– Malgré la large reconnaissance, hors de ce pays, de la foi bahá’íe comme une religion mondiale indépendante, celle ci a été efficacement « criminalisée » en Iran et même classée comme une menace politique. Cette tendance a été renforcée par de fréquentes accusations d’espionnage ou d’autres activités anti-révolutionnaires.

« Les membres pratiquants de la foi bahá’íe sont sujets, dans la République islamique de l’Iran, à un niveau d’exclusion et de harcèlement social choquant » a déclaré Tom Parker, directeur général de l’IHRDC. « Les responsables de la communauté ont été assassinés et des sites sacrés irremplaçables ont été détruits. »

« Les bahá’ís se voient refuser l’accès à l’éducation, à l’emploi et ne peuvent pas vivre leur foi ouvertement. Ils sont devenus des citoyens de troisième classe dans le pays de naissance de leur religion. Il est difficile d’imaginer un cas plus défini de persécution religieuse » a aussi déclaré M. Parker.

Etabli en mars 2003 par un groupe international de défenseurs des droits de l’Homme, d’universitaires et de juristes, l’IHRDC a, d’après son site internet, pour mission de « documenter objectivement et systématiquement les violations de droits de l’Homme commises par la République islamique d’Iran depuis la révolution de 1979 »

L’intégralité du rapport peut être lue en anglais à cette adresse : http://www.iranhrdc.org

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