Une comédie musicale, “Respect”, au service de l’égalité homme-femme

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Affiche de la comédie musicale
Affiche de la comédie musicale
Brisbane, Australie, publié le 28 décembre 2007 – “Respect : un voyage musical des femmes” retrace l’historique des mouvements féministes à travers des paroles de chansons

Dorothy Marcic, consultante en management, a toujours essayé de rendre ses séminaires aussi distrayants qu’instructifs. Cette fois elle s’est surpassée.

Elle a choisi un exposé sur l’égalité des sexes, y a ajouté des chansons du Top 40 qui reflètent la condition féminine et elle en a fait un spectacle digne de Broadway.

Cette comédie musicale a été jouée avec succès dans une demi-douzaine de villes des Etats-Unis et les représentations données à Boston, Detroit et Atlanta ont même joué les prolongations. Une première internationale a eu lieu en Australie. Quelques 600 000 personnes ont vu cette comédie et chaque jour voyait affluer davantage de spectateurs.

Il y a une centaine d’année, les chansons populaires sur les femmes visaient à refléter leur dépendance aux hommes, explique Dorothy Marcic, ancienne professeur d’université, et le plus souvent, ce n’étaient pas les femmes qui chantaient ces chansons, mais bien les hommes.

« Ce n’est pas avant les années 20 que les femmes se sont mises à chanter tous les styles de chansons », a-t elle ajouté, faisant remarquer que cela coïncidait avec l’obtention du droit de vote des femmes aux Etats-Unis ainsi que dans d’autres pays.

La chanson la plus ancienne de sa comédie musicale, intitulée “Respect”, a pour titre « Bill Bailey, Won’t You Please Come Home » – Bill Bailey, je t’en prie reviens à la maison – elle date de 1902. Le texte raconte comment la femme de Bill Bailey l’a jeté dehors, apparemment parce qu’il la frappait, puis ensuite qu’elle « moans the whole day long “- gémit toute la journée – pour qu’il revienne à la maison. Et la chanson poursuit avec « I’ll do the cookin’, darlin’, I’ll pay the rent, I know I done you wrong », c’est à dire « Chérie, je ferai la cuisine, je paierai le loyer, je sais que je t’ai fait du mal”.

Dorothy Marcic
Dorothy Marcic
La mélodie « I Wanna Be Loved by You » – Je veux être aimée par toi – est sortie en 1928 et devint très célèbre comme chanson du dessin animé Betty Boop.

« En principe, la teneur de cet air dit que la seule chose que je veux dans la vie est de réaliser tes désirs, relate Madame Marcic, ajoutant que le même thème apparaît dans beaucoup de chansons, jusque dans les années 60. Il y a eu une exception temporaire dans les années 40 lorsque les hommes sont partis à la guerre et que les femmes ont pris la relève en travaillant dans les entreprises et les bureaux. Mais après la guerre, quand les hommes sont revenus, les femmes ont perdu leur emploi et ont été renvoyées à la cuisine. »

La domesticité féminine a continué jusque dans les années 50. « If I Knew You Were Comin’ I’d’ve Baked a Cake » – Si j’avais su que tu venais, j’aurais fait un gâteau – est une célèbre chanson de cette époque. Mais, fait remarquer Madame Marcic, c’était aussi la décennie du fameux refus de Rosa Park de laisser sa place à l’avant d’un bus de l’Alabama et cet évènement a inspiré un nouveau sentiment parmi les femmes.

« You Don’t Own Me » – Je ne t’appartiens pas – est arrivée en 1964 et elle fut la première chanson contestataire, révèle-t-elle, puis la chanson d’Helen Reddy « I Am Woman » – Je suis une femme – avec sa célèbre déclaration « I am strong, I am invincible » – Je suis forte, je suis invincible – a été n°1 en 1972.

Ensuite, il y a eu celle de Janis Ian « At Seventeen » – à dix-sept ans – chanson classée n°3 en 1975, qui parlait de la déception de l’amour et encore celle de Madonna « Material Girl » – Fille matérialiste – en 1985, lorsque le cynisme a pris le relais.

Dans les années 80, nous avons assisté à un tournant, selon Madame Marcic, avec des chansons comme celle de Whitney Houston « Greatest Love of All » – Le plus grand de tous les amours – faisant référence à l’amour de soi et à la responsabilité de ses propres succès et échecs. Un peu plus tard ce fut « Hero » de Mariah Carey, « Independent Woman » – Femme indépendante – par Destiny Child, et « Video” par India Arie, toutes ces chansons reflètent une femme plus forte et plus sûre d’elle.

Madame Marcic a fait son doctorat sur l’organisation du comportement et de la communication. Elle est membre de la foi baha’ie dont l’un des principes fondamentaux est l’égalité des hommes et des femmes.

Une représentation lors d’une conférence baha’ie en Floride en 1999 a été la genèse de la comédie musicale. Elle avait déjà expérimenté la musique dans ses séminaires et elle a décidé de développer l’idée en mettant la musique en avant et au centre de cette représentation. Le public de Floride en a “été fou”, raconte-t-elle. Lorsque les gens ont demandé une deuxième représentation, “j’ai réalisé que j’étais sur une piste”.

Elle considère “Respect” comme un moyen pour transmettre à beaucoup de personnes une de ses croyances religieuses fondamentales : que les hommes et les femmes sont égaux aux yeux de Dieu.

“C’est ma façon d’apporter à un large public l’esprit de la foi baha’ie”, explique t-elle. “La musique est tellement puissante”.

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