Une farce judicaire houthiste met en danger la vie des bahá’ís au Yémen

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Paris, publié le 5 février 2021 –  À Sanaa, au Yémen, dix-neuf personnes sont à nouveau convoquées à comparaître devant un tribunal houthiste ; elles seront déclarées fugitives si elles ne se présentent pas. Les autorités houthistes, qui harcèlent la minorité religieuse bahá’íe depuis leur arrivée au pouvoir, continuent leur intimidation, mettant en danger la vie des bahá’ís et tentant toujours de s’approprier leurs propriétés.

Lors de leur prochaine comparution, ces dix-neuf personnes seront très probablement condamnées pour des accusations infondées portées contre elles uniquement en raison de leurs convictions bahá’íes, incluant « faire preuve de gentillesse » et « rectitude de conduite ».

Sanaa, Yémen. Crédit photo : UNDP Yémen
Sanaa, Yémen. Crédit photo : UNDP Yémen

« Ce qui arrive à ces dix-neuf personnes est un évènement scandaleux que nous ne connaissons que trop bien », déclare Hamdam Nadafi, responsable des droits de l’homme pour le Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France, évoquant notamment le sort des six autres bahá’ís du Yémen arrêtés auparavant. Ces six personnes ont été arrêtées puis détenues et torturées entre 2013 et 2017 avant qu’une campagne soutenue par les Nations unies n’aboutisse finalement à leur libération en juillet 2020, à la condition qu’ils soient expulsés du Yémen. Néanmoins les Houthis les ont déclarées « fugitives », alors même qu’ils leur avaient imposé cet exil.

Dans le cadre des convocations du tribunal, il est prévu que les autorités publient les noms des dix-neuf personnes dans les médias, mettant ainsi directement en danger leur vie dans un contexte où la violence contre les bahá’ís a été publiquement encouragée.

Leurs options sont inquiétantes. Les dix-neuf bahá’ís peuvent soit se présenter au procès et être condamnés à une peine de prison injuste, soit être considérés comme des fugitifs. Dans les deux cas, leur vie est en danger.

Il est également à craindre que les Houthis utilisent ces accusations portées contre les bahá’ís pour continuer à confisquer leurs biens et propriétés.

« Plus les Houthis continuent à persécuter les bahá’ís, plus il est évident qu’ils les harcèlent uniquement pour les forcer à quitter le pays et les priver de leurs biens et propriétés – un schéma qui nous rappelle les persécutions connues par les bahá’ís en Iran », a expliqué Mme Diane Ala’i, représentante de la Communauté internationale bahá’íe (BIC) auprès des Nations unies à Genève.

« Le Yémen est dans la tourmente depuis des années, a noté Mme Ala’i, et aussi longtemps que la liberté de religion et de croyance n’est pas respectée, la paix et la prospérité resteront inaccessibles. Une coexistence harmonieuse a toujours été une valeur yéménite. Les Houthis doivent l’accepter. »

Pendant la conférence du dialogue national, avant la prise du pouvoir en 2013-2014, les Houthis avaient obtenu une séparation entre l’État et les autorités religieuses et ils s’étaient engagés à soutenir les libertés civiles et religieuses.

 

CONTACT : Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France – 45 rue Pergolèse 75116 Paris – 01 45 00 69 58 – baebf@bahai.fr

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