Genève, publié le 1er février 2016 – Dans un déni flagrant de justice, un tribunal révolutionnaire iranien dans la province de Golestan a condamné 24 bahá’ís à de longues peines d’emprisonnement uniquement en raison de leurs croyances religieuses.
Si leurs peines devaient être purgées en intégralité, le cumul des années d’emprisonnement pour tous les membres de ce groupe serait de 193, l’une des décisions les plus lourdes prononcées contre les bahá’ís au cours des dernières années.
Les 24 hommes et femmes, qui ont de 21 à 60 ans, ont été arrêtés par des agents de renseignements du gouvernement lors de rafles coordonnées dans leurs maisons en octobre 2012, janvier 2012 et mars 2013. La plupart d’entre eux ont ensuite été libérés sous caution, en attendant leur procès.
Le verdict commun final, long de trois pages, publié le 4 janvier 2016 par le 2e Bureau du tribunal révolutionnaire de Gorgan, est apparu il y a deux jours. La sentence est de onze ans de prison pour 2 personnes, neuf ans pour 13 autres et six ans pour les 9 dernières.
Leurs accusations reposent uniquement sur leur appartenance et leurs activités au sein de la communauté bahá’íe, démontrant les motifs religieux à l’origine des arrestations et des condamnations. Le verdict, par exemple, déclare que la croyance des bahá’ís en leur prophète – le Báb – est, en elle-même, considérée comme une propagande contre le régime de la République islamique.
« Les autorités iraniennes ont, une fois de plus, condamné des innocents à la prison sans autre raison que leur foi », a déclaré Diane Ala’i, une représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève.
« Ces personnes sont des maris, des épouses, des fils, des filles, des pères et des mères de famille, des citoyens respectueux de la loi qui utilisent les principes de leur religion pour contribuer à l’amélioration de leur pays, a-t-elle expliqué. Et au lieu de leur donner plus de possibilités, les autorités iraniennes les ont mis derrière les barreaux, les privant de leurs droits les plus élémentaires. »
Il y a actuellement plus de 80 bahá’ís en prison. Malgré les promesses du président Rohani d’améliorer la situation des droits de l’homme en Iran, le traitement de la communauté bahá’íe dans le pays n’a pas changé au cours des deux dernières années. Ils sont non seulement toujours injustement arrêtés et emprisonnés, mais ils continuent de se voir refuser le droit à l’accès à l’enseignement supérieur ainsi qu’à l’emploi dans le secteur public. Leurs cimetières sont détruits, les entreprises et les commerces sont attaqués ou fermés, et l’utilisation systématique et fréquente des médias par le gouvernement comme moyen de dénigrer et de diffamer les bahá’ís a augmenté ces dernières années.
« La question ultime est de savoir ce qui devrait être considéré comme un crime ? a précisé Mme Ala’i. Le désir légitime d’une communauté de pratiquer sa foi et de rendre service à la collectivité ou le plan systématique d’un gouvernement visant à persécuter et à emprisonner des membres innocents de sa société uniquement en raison de leurs croyances ? »
Les noms et les peines prononcées contre les 24 personnes de la province de Golestan sont les suivants :
11 ans d’emprisonnement
Shahnam Jazbani et Sheida Ghoddousi.
9 ans d’emprisonnement
Farahnaz Tebyanian, Pouneh Sanaie, Parisa Shahidi, Mona Amri, Mojdeh Zohouri Golkenari, Behnam Hasani, Hona Aghighian, Hona Koushk-Baghi, Bita Hedayati, Vesagh Sanaie, Shohreh Samimi, Bita Mowhebati, Parivash Shojaie
6 ans d’emprisonnement
Roufia Pakzadan, Nazi Tahghighi Hesari, Soudabeh Mehdinejad Behnamiri, Mitra Nouri, Shiva Rowhani, Navid Moallem, Houshmand Dehghan, Karmilia Bidelian, Maryam Dehghan