La persécution des bahá’ís en Iran s’étend à tous les domaines de la vie

Partager cet article :

GENÈVE, publié le 26 mars 2013 – « Les attaques menées contre les bahá’ís en Iran représentent l’un des cas les plus flagrants au monde de persécution religieuse soutenue par l’État », a déclaré Heiner Bielefeldt, le rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de croyance des Nations unies.

Heiner Bielefeldt – le rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de croyance des Nations unies – décrivant la situation des bahá’ís en Iran comme « l’un des cas les plus flagrants de persécution étatique ». Photo ONU/Paulo Filgueiras
Heiner Bielefeldt – le rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de croyance des Nations unies – décrivant la situation des bahá’ís en Iran comme « l’un des cas les plus flagrants de persécution étatique ». Photo ONU/Paulo Filgueiras
Prenant la parole le 6 mars 2013, à Genève, lors d’une conférence organisée dans le cadre de la 22e session du Conseil des droits de l’homme, M. Bielefeldt a commenté la parution d’un nouveau rapport de la Communauté internationale bahá’íe, qui décrit de façon détaillée les violences croissantes exercées contre les bahá’ís iraniens et l’impunité totale dont bénéficient les agresseurs.

« Il s’agit, en fait, d’un des cas les plus flagrants de persécution étatique », a-t-il expliqué, faisant remarquer que la répression à laquelle les bahá’ís font face couvre « tous les domaines d’activité publique, des dispositions concernant le droit de la famille jusqu’à la scolarisation, l’éducation et la sécurité. »

Il a demandé aux participants de cette conférence – rassemblant quelque 50 représentants de gouvernements, des Nations unies et d’organisations non-gouvernementales – de se représenter l’impact qu’une persécution d’une telle ampleur peut avoir sur un individu alors qu’il franchit les étapes de la vie.

« Imaginez ce que cela représente pour un jeune enfant, à l’école, peut-être même au jardin d’enfants, parfois même à l’âge préscolaire, d’être exposé à la stigmatisation, de s’entendre dire que sa famille a quelque chose de fondamentalement mauvais, qu’il doit changer, qu’il doit s’adapter », a précisé M. Bielefeldt.

Il a poursuivi : « Puis, alors que l’enfant atteint l’âge d’entreprendre des études supérieures, le problème est maintenant d’y accéder. Nous avons de très nombreux cas de bahá’ís qui ont été renvoyés des universités et d’autres secteurs de l’éducation supérieure. »

« Imaginez ce que cela représente pour une personne qui veut obtenir une bonne situation dans la vie, trouver un travail. Un bahá’í n’a pas la moindre possibilité d’obtenir un poste dans le secteur public [travail]. Mais même dans le secteur privé, il y a du harcèlement et de la stigmatisation. »

« Comment une personne peut-elle fonder famille si, dans le droit de la famille, il n’y a pas de procédure officielle reconnue pour les bahá’ís afin de contracter des mariages légitimes ? », a-t-il questionné, en notant que cette carence affecte des préoccupations allant de l’héritage aux droits de garde.

« Les attaques ne s’achèvent même pas avec le décès », a-t-il encore ajouté. « Il y a les cas de profanation de cimetières… [de] cimetières ayant aussi été détruits au bulldozer par des inconnus. »

Se référent au rapport, intitulé Violence with Impunity: Acts of aggression against Iran’s Baha’i community (Violence avec impunité : actes d’agression contre la communauté bahá’íe d’Iran), M. Bielefelt a confirmé que la violence envers les bahá’ís iraniens – et la mesure dans laquelle les agresseurs échappent aux poursuites pour leurs crimes – est manifeste.

« Les bahá’ís doivent non seulement s’attendre à l’absence de protection, mais les agences gouvernementales sont, très souvent, des pouvoirs malveillants, hostiles. »

Partager cet article :