L’Émir du Qatar est prié de rétablir les droits des bahá’ís : déclaration de la Communauté internationale bahá’íe

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Une déclaration de la Communauté internationale bahá'íe a demandé à l'Émir du Qatar de protéger les bahá'ís de son pays contre la discrimination.
Une déclaration de la Communauté internationale bahá’íe a demandé à l’Émir du Qatar de protéger les bahá’ís de son pays contre la discrimination.

Paris, le 28 octobre 2022 – Son Altesse le Sheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, Emir du Qatar, a affirmé il y a un mois lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies que l’État du Qatar voulait surmonter les obstacles, tendre la main de l’amitié, construire des ponts de compréhension et célébrer notre humanité commune, quelle que soit la diversité de nos religions et de nos nationalités.

La Communauté internationale bahá’íe salue ces nobles sentiments. Et nous remercions Son Altesse de les avoir partagés avec le monde. Depuis son discours, nous attendons avec expectative le moment où ces mots deviendront réalité pour la communauté bahá’íe vivant au Qatar.

Les bahá’ís habitent au Qatar depuis près de 80 ans. Bien qu’il s’agisse d’une communauté aux dimensions modestes, ils ont contribué à la société, au commerce, à l’industrie, à la médecine, à l’éducation et aux arts. Les bahá’ís du Qatar considèrent ce pays comme leur foyer et en tant que citoyens ont toujours fait preuve de loyauté et sont connus pour leur honnêteté et leur amour sincère du pays.

Cependant, au cours des dernières décennies, des bahá’ís en nombre croissant ont été placés sur une liste noire, se sont vu refuser le renouvellement de leur permis de séjour ou du « certificat de bonne conduite » indispensable à l’emploi, et se sont vus empêchés de travailler dans certains secteurs. Nombreux sont les cas où les bahá’ís ont été contraints de se séparer de leur famille et de quitter le pays, en dépit du fait que leurs familles aient vécu au Qatar depuis plusieurs générations.

La persistance de la discrimination à l’encontre des bahá’ís au Qatar suscite une inquiétude croissante au niveau international. Le précédent rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, Ahmed Shaheed, a exprimé son inquiétude face à la « situation précaire » des bahá’ís au Qatar. Et la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale a noté que cette situation « peut être constitutive de restrictions systématiques et permanentes à la liberté de religion ou de conviction. »

En adhérant en 2018 au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Qatar s’est engagé à protéger le droit de chacun de croire et de manifester ses propres croyances. Les bahá’ís du pays ont donc – à maintes reprises – cherché auprès du gouvernement des solutions et une résolution à cette situation. Mais aucune réponse n’a été donnée à leurs appels au respect de leur dignité et de leurs droits.

Le mois dernier, des représentants des communautés bahá’íes d’Allemagne, d’Australie, de Belgique, du Canada, d’Espagne, de France, d’Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et des États-Unis ont adressé une lettre à Son Altesse, l’Emir, lui demandant de rétablir les droits des bahá’ís dans son beau et diversifié pays. Le fait que les bahá’ís de ces pays aient entrepris cette démarche démontre qu’elle s’inscrit dans l’urgence : en l’absence d’une intervention de l’Émir, une autre minorité religieuse sera bientôt rayée d’un pays du Moyen-Orient.

Les propos tenus par Son Altesse aux Nations unies indiquent qu’elle souscrit à l’idée que des personnes de toutes origines, ce qui inclus nécessairement les bahá’ís, ont le droit de vivre dans leur foyer et de pratiquer leurs croyances en toute liberté et sécurité. Nous lui demandons instamment que ses actes donnent du poids à ses paroles et que les bahá’ís soient ainsi protégés de toute discrimination, que ceux qui ont été expulsés soient à nouveau bienvenus et que ces personnes innocentes aient la liberté de vivre leur vie et de servir ce pays qui leur est cher.

 

Contact presse :
Mme Hamdam NADAFI,
Directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France
01 45 00 69 58 / 06.59.73.27.17 – hamdam.nadafi@bahai.fr

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