Un programme d’inspiration bahá’íe mis en valeur lors d’une réunion des Nations unies

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Nations unies, publié le 19 mai 2008 – Un programme d’inspiration bahá’íe qui a formé des milliers de personnes au Honduras et en Colombie et dont le but est de contribuer au développement rural fut souligné en tant que modèle pour le développement durable à une réunion importante de l’Organisation des Nations unies en mai 2008.

Le programme, connu sous le nom de SAT, un acronyme pour « Sistema de Aprendizaje Tutorial » (Système de tutorat pour l’apprentissage), fut présenté lors d’un atelier pendant la 16ème session de la commission des Nations unies sur le développement durable, qui s’est tenue du 5 au 16 mai au siège de l’ONU à New York.

La Communauté internationale bahá’íe a aussi parrainé deux autres événements à cette session annuelle de la commission :
• une réunion-débat sur le thème des dimensions éthiques du changement climatique : implications pour le développement rural et agricole de l’Afrique (« The Ethical Dimensions of Climate Change: Implications for Africa’s Agricultural and Rural Development”),
• et une autre réunion-débat posant la question du développement durable sans les femmes rurales (“Sustainable Development Without Rural Women?”).

Dix-neuf bahá’ís de neuf pays différents ont assisté à cette réunion en tant que membres de la société civile, a expliqué Tahirih Naylor, une représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies.

« Se produisant dans un climat de crise alimentaire mais aussi de changement climatique, la commission, cette année, a fourni aux délégués bahá’ís une plate-forme clé pour souligner l’importance de l’agriculture… dans notre stratégie de développement global », a encore ajouté Madame Naylor.

Le programme SAT: « Sistema de Aprendizaje Tutorial  » :

L’atelier sur le SAT, intitulé « SAT : A Model for Building Capabilities for Sustainable Rural Development » (Un modèle pour créer des aptitudes pour le développement rural durable), faisait partie du programme « Learning Centre » (Centre d’apprentissage) de la commission et incluait une discussion prolongée sur les principes moraux et spirituels qui sous-tendent cette initiative.

Erin Murphy-Graham de l’université de Californie, Berkeley, s’exprimant lors de  l’atelier sur le programme SAT aux Nations unies en mai 2008.
Erin Murphy-Graham de l’université de Californie, Berkeley, s’exprimant lors de l’atelier sur le programme SAT aux Nations unies en mai 2008.
« Cela ne concerne pas simplement la réduction de la pauvreté, a expliqué Erin Murphy-Graham, un membre du corps enseignant de l’université de Californie, Berkeley. Le développement, c’est aussi aider à développer les capacités et aptitudes humaines ».

Madame Murphy-Graham, une bahá’íe qui a étudié les effets du programme SAT au Honduras, et plus particulièrement en terme de responsabilisation des femmes, a expliqué que le programme visait en premier lieu à développer les capacités individuelles, mais aussi collectives, dans la prise de décision, expliquant que la transformation individuelle doit aller de pair avec une transformation de la société.

« Nous ne voyons pas comment ces deux processus peuvent être séparées », a-t-elle affirmé.

Barry Smith, un des fondateurs de l’association Bayán – une Organisation non-gouvernementale d’inspiration bahá’íe au Honduras, qui a considérablement utilisé le programme SAT- a expliqué que celui-ci est différent des autres initiatives dans la mesure où il développe les attitudes, talents, perspicacité et connaissances des individus et responsabilise les participants en leur montrant qu’ils possèdent ce qui est nécessaire pour améliorer leur situation financière.

« Il y a parfois une mentalité de dépendance chez certaines personnes qui ne possèdent pas le sens de l’action », a déclaré Monsieur Smith. Cependant avec ce programme, il y a une « nouvelle façon de penser, plus rigoureuse quant aux hypothèses fondamentales à propos de la nature du développement et de ses protagonistes ».

Le programme SAT a été développé par le FUNDAEC, une fondation privée à but éducatif située à Cali en Colombie.

Le changement climatique :

La Communauté internationale bahá’íe a parrainé une discussion sur le changement climatique et ses implications pour l’Afrique en mai 2008 à New York. De gauche à droite : Dwight Allen, de Old Dominion University ; Stephen Connor de l’International Research Institute for Climate and Society, Columbia University (Institut international de recherche pour l'étude du climat et de la société, université de Columbia) ; Bani Dugal du Bureau de la Communauté internationale bahá’íe ; Modest Jonathan Mero de Mission of Tanzania auprès de l'ONU et Don Brown, de Penn State University.
La Communauté internationale bahá’íe a parrainé une discussion sur le changement climatique et ses implications pour l’Afrique en mai 2008 à New York. De gauche à droite : Dwight Allen, de Old Dominion University ; Stephen Connor de l’International Research Institute for Climate and Society, Columbia University (Institut international de recherche pour l’étude du climat et de la société, université de Columbia) ; Bani Dugal du Bureau de la Communauté internationale bahá’íe ; Modest Jonathan Mero de Mission of Tanzania auprès de l’ONU et Don Brown, de Penn State University.
La discussion-débat sur la dimension éthique du changement climatique s’est concentrée sur l’impact que le réchauffement climatique a probablement sur l’agriculture et le développement rural en Afrique et comment la compréhension des dimensions morales du changement climatique est cruciale pour aborder la crise actuelle.

« Nous avons besoin d’informer les gens à propos de la réalité de notre interdépendance », a attesté Dwight Allen, un spécialiste en réforme éducative à l’université Old Dominion de Norfolk en Virginie.

« Nous avons besoin d’outils pour résoudre les problèmes en prenant en compte la dimension morale. L’éducation peut fournir certains de ses outils », a ajouté Monsieur Allen.

Il a aussi constaté que les femmes et les jeunes sont des ressources inexploitées dans les efforts pour aborder les défis du changement climatique.

Les femmes rurales:

La discussion sponsorisée par la Communauté internationale bahá’íe sur le développement durable et les femmes rurales a souligné le fait que, selon l’organisation des Nations unies sur l’alimentation et l’agriculture, les femmes sont responsables de la moitié de la production alimentaire mondiale et, dans les pays en voie de développement, elles produisent entre 60 et 80 % de la nourriture.

« Nous devons nous accorder sur le fait que le visage du fermier est féminin », a souligné Jeannette Gurung, une experte dans la sylviculture et le développement de la parité homme/ femme avec le « Women Organizing for Change in Agriculture and Natural Resource Management (WOCAN) » (Organisation de femmes pour le Changement de l’agriculture et la gestion des ressources naturelles).

Madame Gurung a expliqué que le financement agricole et les personnes dirigeant des institutions devraient être plus sensibles aux femmes ; de plus, les femmes elles-mêmes doivent connaître leurs droits et exiger les services et l’assistance dont elles ont besoin.

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