En Iran, une dramatique accélération de la répression des bahá’ís est en cours

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Le gouvernement iranien publie une déclaration épouvantable de propagande haineuse contre les bahá'ís du pays, alors qu'il perquisitionne 52 maisons et entreprises et arrête ou emprisonne 13 personnes.
Le gouvernement iranien publie une déclaration officielle de propagande haineuse contre les bahá’ís du pays alors qu’il perquisitionne des maisons et procède à des interpellations sur tout le territoire national.

Paris, le 4 août 2022 – En quelques jours seulement, de fin juillet à début août 2022, les autorités iraniennes ont fortement haussé le niveau de répression des bahá’ís en Iran, laissant à nouveau craindre le pire sans réaction extérieure.

Déjà, en juin dernier, 44 bahá’ís avaient été interpellés, arrêtés ou emprisonnés, ce qui faisait figure de prémices d’une nouvelle vague de persécution. Puis au cours du mois de juillet, 20 bahá’ís subissaient le même sort, notamment dans les villes de Shiraz, Téhéran, Yazd et Bojnourd.

Durant les tout derniers jours de juillet, les autorités abattent leurs cartes : 52 autres bahá’ís sont interpellés ou emprisonnés sur tout le territoire et le Ministère des renseignements iranien émet un communiqué officiel, confirmé par une dépêche de l’AFP le 01 août 2022, pour expliquer ces arrestations : le « parti d’espionnage bahá’í », par l’entremise des personnes appréhendées, « propage des enseignements du colonialisme bahá’í fabriqué » et cherche à « infiltrer le milieu de l’éducation », y compris les maternelles. La mention des maternelles dans le communiqué semble vouloir justifier l’interpellation d’un certain nombre d’enseignants du primaire.

La persécution des bahá’ís en Iran est largement documentée sur le site internet « Archives of Persecution of the Bahá'ís in Iran ».
La persécution des bahá’ís en Iran est largement documentée sur le site internet « Archives of Persecution of the Bahá’ís in Iran ».

Deux jours plus tard, 200 agents de l’Etat encerclent le village de Roushankouh (province du Mazandaran) qui compte une forte population bahá’íe. L’accès et la sortie du village sont interdits. De solides clôtures métalliques sont installées pour empêcher les allées et venues des bahá’ís. Des engins de chantier sont introduits qui commencent à démolir leurs maisons ; six à ce jour.

Destruction de certaines des maisons bahá’íes du village de Roushankouh, dans la province de Mazandaran, par des agents du gouvernement iranien.
Destruction de certaines des maisons bahá’íes du village de Roushankouh, dans la province de Mazandaran, par des agents du gouvernement iranien.

Parmi les personnes récemment emprisonnées se trouvent deux femmes, Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi, qui avaient déjà subi 10 ans d’emprisonnement. Mme Sabet, une poétesse, avait reçu en 2017 le Prix Pinter du Courage de l’écrivaine internationale, de l’Association d’écrivains Pen international, pour son recueil de poèmes écrits en prison. Mme Kamalabadi, une pyschologue, avait en 2017 été honorée aux Etats-Unis par la Commission des libertés religieuses, pour son exemplarité en tant que prisonnière défendant la liberté de conscience.

« Il ne fait plus de doute que la répression des bahá’ís en Iran vient de franchir encore une fois un seuil critique », explique Hamdam Nadafi, porte-parole de bahá’ís de France. « Les 43 dernières années de constante persécution en Iran nous ont appris – malheureusement – à mesurer le niveau de danger qui plane sur les bahá’ís d’Iran. Or chacun de ces derniers jours apporte des nouvelles de détentions arbitraires, de campagnes de dissémination de haine par les autorités sur les médias, de saisies et destructions de biens : nous sommes donc à nouveau entrés dans une phase d’intensification de la répression. C’est pour cela que nous appelons tous ceux qui en France sont informés de la situation, à donner de la voix et exprimer leur désapprobation devant cette cruelle recrudescence de la répression des bahá’ís d’Iran. Cela est aujourd’hui l’un des seuls moyens que nous ayons, avec les condamnations successives des Nations-unies, et sur ce plan la France, tant de la part des autorités que de la société civile, n’a pas été en reste. »

 

Note : La foi bahá’íe est la principale religion en Iran après l’Islam, mais la Constitution iranienne de 1979 ne reconnaît comme minorités religieuses que le christianisme, le judaïsme et le zoroastrisme. Les fondements de la foi bahá’íe sont l’unité des religions et de la race humaine, l’égalité de l’homme et de la femme, la promotion de l’éducation universelle, l’instauration de la paix par l’équité et la justice. Les enseignements bahá’ís interdisent toute ingérence dans les affaires politiques d’un pays.

 

Pour plus de renseignements sur la situation des bahá’ís en Iran, voir le site bahai.fr, rubrique situation des bahá’ís en Iran ou contacter directement le Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France 01 45 00 69 58 / 06 59 73 27 17

 

Contact presse :
Mme Hamdam NADAFI,
Directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France
01 45 00 69 58 / 06.59.73.27.17 – hamdam.nadafi@bahai.fr

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