Vivre ensemble et se développer personnellement

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WINNIPEG, Canada, le 20 décembre 2006 – Les bahá’ís de Winnipeg, capitale du Manitoba au Canada, ont mis leurs idées et leurs talents au service des plus démunis en créant une structure interactive pour les enfants et leurs parents dans une maison de quartier.

La capitale du Manitoba, province sise au centre du Canada, est Winnipeg. Dans la partie nord de cette grande agglomération, il y a le quartier de « Lord Selkirk Park » tristement réputé pour abriter le plus faible revenu par habitant, le plus faible niveau d’éducation et le plus fort pourcentage de familles monoparentales de la région.

Cependant pendant l’année scolaire, une lueur d’espoir brille tous les dimanches matins lorsque des dizaines d’enfants se dirigent vers leur maison de quartier « L’île de la tortue » (The turtle island Neighborhood center) pour un petit déjeuner, des activités artistiques, une ambiance chaleureuse et une opportunité de développer des capacités morales positives et leurs valeurs intrinsèques telles que : la courtoisie, la gentillesse, l’honnêteté, la patience, la propreté, le respect ou encore la tolérance.

Ce programme est directement inspiré des classes d’enfants bahá’íes, appelées jardin des vertus, ouvertes à toutes et à tous quelles que soient l’origine ou la croyance religieuse.

L’activité mise en place les dimanche matins dans la maison de quartier «L’île de la Tortue » a été initiée en 2001 par les bahá’ís de Winnipeg dans le cadre d’un service à la communauté citadine. Après une consultation avec les parents et la maison de quartier, l’animation à mettre en place devait porter sur un programme pour les enfants. Si au début, les familles de ce quartier très défavorisé, ont surtout été attirées par le petit déjeuner gratuit, très rapidement, en raison des activités annexes proposées le succès fut au rendez- vous, si bien que le nombre de places a du être limité, mais ce ne sont pas moins d’une petite centaine de personnes qui se retrouvent tous les dimanches matins pour participer à ce programme innovant.

Innovant parce que la part éducative du programme est insérée sans discours, ni programme structuré. Innovant parce qu’après 5 années de fonctionnement les animateurs sont bahá’ís et non-bahá’ís. L’approche innovatrice du programme a évolué grâce à un processus d’action et de réflexion et aussi une dose de consultation bahá’íe, c’est à dire qu’au fur et à mesure de l’avancement du projet, réflexion et bilan hebdomadaire permettent de répondre aux attentes des familles.

Les volontaires encadrant les activités ont développé une approche interactive d’enseignement en mettant en place des ateliers comme la peinture, le dessin, la lecture ou encore des jeux collectifs. Pendant ces ateliers, les organisateurs bénévoles essayent, eux mêmes d’inciter à une attitude respectueuse en commençant par se l’imposer à eux-mêmes. C’est ce point primordial qui fait que ce programme fonctionne là où tant d’autres ont échoué.

Ils tentent d’encourager cette attitude lorsque les enfants se tiennent bien. Des cartes sont préparées qui représentent des valeurs telles que la courtoisie, la gentillesse ou encore l’honnêteté. Lorsqu’un enfant présente une des ces valeurs, on lui offre une de ces cartes. « Notre but est que les enfants et les parents expérimentent ces qualités . Ici personne ne monte sur scène en disant « Voilà comment les choses devraient être », mais tous animateurs, enfants, parents essayent de vivre ensemble les valeurs morales travaillées lors des ateliers proposées.

Devant le succès de ce programme, d’autres groupes de services sociaux ont commencé à s’intéresser au projet. De plus le programme a commencé à recevoir des subventions et des dons de la municipalité pour la nourriture, le matériel, les jeux… La banque alimentaire de Winnipeg – «Winnipeg Harvest food bank » – fait aussi des donations hebdomadaires de nourriture lorsque les stocks le leur permettent. Cette année, le programme a aussi reçu de la « North end Community Renewal corporation » des fonds pour investir dans le matériel artistique.

En conclusion, nous pouvons citer Dan Trottier, coordinateur du « groupe Lord Selkirk des femmes aborigènes » et qui gère, lui aussi, des activités dans le quartier, il reconnaît que ce projet a été bénéfique pour toute la communauté :

« Ce programme remplit le vide du week-end, dit-il, cela aide les familles à s’unir. Il y a des activités pour les différentes tranches d’âge. Nous n’avons pas assez de programmes comme celui-ci. En général, les parents ne sont pas impliqués. » « C’est un très bon programme, ajoute-t-il, un programme dont nous avons bien besoin. »

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